L'œuf chez les plantes et les animaux
1885
par Guillaume Capus (1857-1931)

L’UOVO NELLE PIANTE E NEGLI ANIMALI
1885
di Guillaume Capus (1857-1931)
Trascrizione e traduzione di Fernando Civardi

Revisione di Elio Corti

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CAPITOLO VIII

[252] CHAPITRE HUITIÈME

CAPITOLO VIII

L’Œuf des poissons

L’UOVO DEI PESCI

Dès l’aurore de la vie animale sur le globe terrestre, les Vertébrés sont représentés par leur classe la moins perfectionnée, les Poissons, qui peuplaient déjà la mer silurienne aux derniers temps de la période. Depuis lors, se reproduisant par des œufs sexués qui admettent seuls les variations latentes, ils ont peuplé toutes les mers géologiques de leurs espèces variées et, de nos jours, leur nombre incalculable pullule dans cette immense tache liquide que les océans ont répandue sur les trois quarts de la surface du globe.

Fin dall’aurora della vita animale sul globo terrestre i Vertebrati sono rappresentati dalla loro classe meno perfetta, i Pesci, che popolavano il mare del Siluriano già nelle ultime epoche di quel periodo. Da allora, riproducendosi tramite uova sessuate che consentivano soltanto le variazioni latenti, essi hanno popolato tutti i mari geologici con le loro molteplici specie e, ai nostri giorni, il loro inestimabile numero abbonda nell’immensa macchia liquida che gli oceani hanno steso sui tre quarti della superficie del globo.

Chez les Poissons qui constituent, comme nous le savons (p. 115), avec les Batraciens le groupe des Vertébrés dépourvus d’allantoïde, ou Anallantoïdiens, les œufs se forment à l’état d’ovule d’après le plan qui préside également [253] à leur développement chez les animaux inférieurs; mais les phénomènes consécutifs à la fécondation de l’ovule inaugurent une direction organogénique toute nouvelle et qui devient celle de tout l’embranchement des Vertébrés. Cette direction évolutive apparaît pour la première fois dans le Vertébré le moins perfectionné, l’Amphioxus. Ce Poisson (fig. 130), sans renflement cérébral, sans muscle cardiaque, sans organe de l’ouïe, à peine pourvu des organes de relation les plus rudimentaires, vit dans les grèves sablonneuses de la mer du Nord et de la Méditerranée. Ses œufs, très simples, après s’être détachés des parois de la chambre viscérale, tombent sans le courant d’eau qui vient des branchies et sont expulsés par le pore abdominal. L’embryon, de bonne heure, se développe en larve, puis en Amphioxus parfait. Il y a ainsi une réminiscence de métamorphose que nous retrouvons parmi les Vertébrés, chez quelques Poissons, mais surtout chez les Batraciens.

Nei Pesci che, come sappiamo (pag. 115), costituiscono coi Batraci il gruppo dei vertebrati sprovvisti di allantoide, o Anallantoidei, le uova prendono origine allo stato di ovuli secondo il piano che presiede anche al loro sviluppo negli animali inferiori; ma i fenomeni successivi alla fecondazione dell’ovulo danno avvio a una direttrice organo-genetica del tutto nuova e che diventa quella di ogni ramificazione dei Vertebrati. Questo percorso evolutivo compare per la prima volta nel vertebrato meno evoluto, l’Anfiosso. Questo pesce (fig. 130), senza rigonfiamento cerebrale, senza muscolo cardiaco, senza organo dell’udito, provvisto solo degli organi di relazione più rudimentali, vive nelle spiagge sabbiose del Mare del Nord e del Mediterraneo. Le sue uova, molto semplici, dopo essersi staccate dalle pareti dello spazio viscerale, cadono nella corrente d’acqua che proviene dalle branchie e vengono espulse attraverso il poro addominale. L’embrione, ben presto, si sviluppa in larva, poi in Anfiosso perfetto. Si ha in tal modo una reminiscenza della metamorfosi che troviamo tra i Vertebrati, in alcuni Pesci, ma soprattutto nei Batraci.


L’Anfiosso lanceolato e la sua organizzazione.

Ajoutons que les plus graves discussions de philosophie naturelle s’agitent autour de cet être singulier que l’on croit représenter le trait d’union le moins obscur entre les Vertébrés au sommet, et les Invertébrés à la base du grand arbre généalogique.

Aggiungiamo che le più approfondite discussioni di filosofia naturale ruotano attorno a questo singolare essere che si crede rappresenti il collegamento meno oscuro tra i Vertebrati all’apice, e gli Invertebrati alla base del grande albero genealogico.

Les Poissons sont presque tous ovipares, quelques-uns, surtout les Poissons cartilagineux, sont ovovivipares et les petits naissent vivants. Les œufs sont fécondés par la laite ou laitance, et le mode de fécondation constitue souvent un des traits de mœurs les plus caractéristiques du Poisson<.>

I pesci sono quasi tutti ovipari, alcuni, sopratutto i pesci cartilaginei, sono ovovivipari e i piccoli nascono viventi. Le uova vengono fecondate dal latice o lattescenza, e il modo di fecondazione costituisce spesso uno dei tratti di comportamento più caratteristici del pesce.

[254] Au moment de la fécondation, l’œuf est composé d’une sphère vitelline plus fluide que chez les autres Vertébrés. Elle est formée de trois substances; l’une d’elle se coagule par l’action directe de l’eau si l’ovule n’est pas fécondé, tandis que la coagulation ne se produit pas après la fécondation. On peut reconnaître de la sorte si les œufs de Saumon sont fécondés ou non. Si, au contact de l’eau avec le vitellus, les œufs restent clairs et colorés normalement, la fécondation a eu lieu; autrement, ils ne tarderaient pas à se troubler.

Nel momento delle fecondazione l’uovo è formato da una sfera vitellina più fluida che negli altri Vertebrati. È composta di 3 sostanze; una di esse coagula per azione diretta dell’acqua qualora l’ovulo non sia fecondato, mentre la coagulazione non avviene dopo la fecondazione. In questo modo è possibile riconoscere se le uova di salmone sono fecondate o meno. Se, al contatto del vitello con l’acqua, le uova rimangono chiare e di colore normale, la fecondazione è avvenuta; in caso contrario non tarderebbero a intorbidirsi.

Quoique la coloration de l’ovule soit ordinairement peu intense, on peut pourtant reconnaître dans la sphère vitelline des amas de gouttelettes huileuses, les corpuscules vitellins, et quelques globules de matières colorantes, verdâtres chez la Perche, jaunâtres chez le Brochet.

Sebbene la colorazione dell’ovulo sia abitualmente poco intensa, è tuttavia possibile distinguere nella sfera vitellina degli ammassi di goccioline oleose, i corpuscoli vitellini, e alcuni globuli di sostanze coloranti, verdastre nella Perca, giallastre nel Luccio.

Chez les Poissons cartilagineux, le vitellus ressemble comme composition plutôt au jaune de l’œuf des Oiseaux, mais les cellules vitellines contiennent des corpuscules quadrangulaires d’aspect cristallin.

Nei pesci cartilaginei il vitello assomiglia, per la sua composizione, piuttosto al tuorlo dell’uovo degli Uccelli, ma le cellule vitelline contengono dei corpuscoli quadrangolari d’aspetto cristallino.

La vésicule germinative des Poissons osseux ne s’étend pas au-delà du tiers ou de la moitié du vitellus; elle est particulièrement élastique chez les Poissons cartilagineux, mais se brise facilement sous la pression.

La vescicola germinativa dei pesci ossei non supera il terzo o la metà del vitello; è particolarmente elastica nei pesci cartilaginei, ma si sbriciola facilmente alla pressione.

Voilà les parties fondamentales de l’œuf, celles qui, plus tard, vont constituer et nourrir le jeune embryon. Mais tous les œufs de Poissons sont entourés et protégés par une membrane ou une coque plus ou moins dure, coriace et résistante.

Ecco le parti fondamentali dell’uovo, quelle che, più tardi, vanno a formare e a nutrire il giovane embrione. Ma tutte le uova dei pesci sono avvolte e protette da una membrana o da un guscio più o meno duro, coriaceo e resistente.

Chez les Poissons osseux, la coque se forme autour de la sphère vitelline dans l’ovaire même. Le chorion, c’est ainsi qu’on nomme cette coque protectrice, se constitue dans la capsule ovarique à la fin du séjour de l’ovule dans l’ovaire. Souvent elle est doublée d’une deuxième couche analogue à la fine membrane qu’on trouve sous la coque de l’œuf des Oiseaux.

Nei pesci ossei il guscio si forma attorno alla sfera vitellina nell’ovaio stesso. Il corion, in tal modo viene chiamato questo guscio protettivo, si forma nella capsula ovarica al termine della permanenza dell’ovulo nell’ovaio. Spesso è duplicato da un secondo strato analogo alla sottile membrana che si trova sotto il guscio dell’uovo degli Uccelli.

[255] La membrane du chorion a généralement une structure poreuse, canaliculaire. Les canalicules extrêmement fins qui, par leur juxtaposition, forment le chorion, sont perpendiculaires à la surface comme chez les Saumons, ou un peu spiralés comme chez la Perche fluviatile. On démontre que ce sont de fins canaux ouverts par la possibilité de faire passer à travers, sous une légère pression, un peu de matière colorée du vitellus.

La membrana del corion ha generalmente una struttura porosa, canalicolare. I canalicoli, estremamente sottili che, per giustapposizione, formano il corion, sono perpendicolari alla superficie come nei Salmoni, oppure un poco a spirale come nella Perca di fiume. Si dimostra che sono sottili canali aperti in base alla possibilità di far passare attraverso loro, mediante una lieve pressione, un po’ della sostanza colorata del vitello.

Chez la Perche, le Saumon, le Brochet, etc., les minuscules tubes marquent à la surface externe une multitude de petites facettes hexagonales, percées au milieu d’une ouverture. Ces ponctuations très élégantes et fines sont parfois groupées diversement et réfractent, comme chez le Gobius fluviatilis, fortement la lumière. Les œufs de la Palée sont revêtus d’un chorion élastique à surface granuleuse qui montre à la loupe une infinité de figures annulaires des plus délicates. D’autre fois, les œufs en paraissent tout veloutés comme s’ils étaient hérissés de fines aiguilles.

Nella Perca, nel Salmone, nel Luccio, ecc., i minuscoli tubi delimitano sulla superficie esterna una quantità di piccole faccette esagonali, forate nel mezzo da un’apertura. Tali punteggiature molto sottili ed eleganti sono talvolta raggruppate in modo diverso e rifrangono, come nel Gobius fluviatilis [ghiozzo di fiume o di ruscello n.d.t.], in modo forte la luce. Le uova di Coregone sono rivestite da un corion elastico dalla superficie granulosa che mostra alla lente un’infinità di figure ad anello tra le più delicate. Altre volte le uova ne sembrano tutte vellutate come se fossero irte di sottili aghi.

Le chorion des œufs de Perche est recouvert de villosités qui contribuent à les relier à la façon des œufs de Batraciens, mais à un moindre degré. Chez l’épinoche, ces appendices villeux sont limités en grand nombre sur un point du chorion. Ils sont allongés en forme de poire et servent comme organes de fixation.

Il corion delle uova di Perca è ricoperto da villosità che contribuiscono a raggrupparle come le uova dei Batraci, ma in grado minore. Nello Spinarello tali appendici villose sono limitate in gran numero su una zona del corion. Sono allungate a forma di pera e servono come organi di fissaggio.

Le chorion présente une autre particularité de la plus grande importance, car elle rend possible la fécondation de l’œuf par la laitance. En un point de la surface, et cette découverte a été faite pour la première fois sur un œuf d’épinoche, la coque est perforée d’une ouverture de faible diamètre appelée micropyle. Le micropyle se trouve au fond d’une dépression conique qui réfléchit un peu la membrane du chorion vers la sphère vitelline en face de la vésicule germinative. Chez les Saumonidés la dépression est assez grande pour devenir visible à l’œil nu ou armé d’un faible grossissement.

Il corion presenta un’altra particolarità della più grande importanza, perché rende possibile la fecondazione dell’uovo da parte del latte di pesce (sperma). In un punto della superficie, e tale scoperta è stata fatta per la prima volta su un uovo di Spinarello, il guscio è perforato da un’apertura di piccolo diametro chiamata micropilo. Il micropilo giace sul fondo di una depressione conica che inflette un poco la membrana del corion verso la sfera vitellina a fronte della vescicola germinativa. Nei Salmonidi la depressione è sufficientemente grande da essere visibile a occhio nudo o munito di un debole ingranditore.

[256] Un œuf tout à fait remarquable est celui du Belone, Poisson de la famille des Scombrésocidés à laquelle appartiennent les Poissons volants. Dans cet œuf, la sphère vitelline s’entoure d’une sorte de tégument supplémentaire résultant de l’enchevêtrement d’un grand nombre de fibres longues, un peu {spiraléesi}<spiralées> qui contournent la sphère vitelline en en faisant plusieurs fois le tour.

Un uovo del tutto notevole è quello dell’Aguglia, pesce della famiglia degli Scomberesocidi alla quale appartengono i pesci volanti. In quest’uovo la sfera vitellina si circonda con una specie di tegumento supplementare derivante dal groviglio di un gran numero di lunghe fibre, un poco a spirale che circondano la sfera vitellina girandole intorno più volte.

On voit dans quelques œufs une sorte d’albumen homogène entourer, sous une faible épaisseur, la sphère vitelline comme d’une enveloppe hyaline.

In alcune uova si vede una specie di albume omogeneo, di lieve spessore, circondare la sfera vitellina come un involucro ialino.

L’œuf des Poissons osseux, ayant acquis de la sorte toutes ses parties constitutives dans le tissu même de l’ovaire, s’en sépare et tombe dans la cavité ovarienne pour être expulsé ensuite. Il ne l’est quelquefois qu’après s’être enduit d’une sorte de glaire qui l’entoure complètement dans l’oviducte et réunit la masse des œufs en réseau ou en chaîne continue. Les œufs sont alors déposés en paquet ou en chapelet.

L’uovo dei pesci ossei, che ha acquisito tutte le parti costitutive nel tessuto stesso dell’ovaio, se ne stacca e cade nella cavità ovarica per venirne successivamente espulso. Talvolta ciò avviene solo dopo che si è rivestito di una specie di mucosità che lo circonda completamente nell’ovidutto e raggruppa l’insieme delle uova in una rete o catena continua. Successivamente le uova vengono deposte come un pacchetto o a corona.

Les Poissons cartilagineux, s’ils sont ovipares au contraire, n’entourent leurs œufs d’une capsule solide ou membraneuse que dans l’oviducte qui leur sécrète, au moyen des glandes, une coque résistante, cornée, souvent fort originale. Ainsi chez la Raie, cette capsule acquiert une structure fibreuse, une forme allongée en quadrilatère, une surface bombée, et se termine à chaque extrémité par deux cornes assez longues. Ouvert à une extrémité, cet étui bizarre permet à l’eau de baigner son contenu qui est, après la fécondation, le jeune embryon et de lui amener l’oxygène nécessaire à la respiration. L’œuf du Squale grande Roussette (Squalus catulus) est pourvu également de quatre appendices très longs, enroulés en spirale ainsi que de deux orifices respiratoires (fig. 131). Les Allemands appellent ces œufs vulgairement «Seemaeuse» ou «souris de mer», à cause de leur forme étrange. Dans le Myxine glutinosa la coque, ovale, un [257] peu allongée, est ornée aux pôles d’une houpette de vingt-cinq à trente prolongements tubuleux, évasés en trompette. Les œufs de la Chimère arctique ont la surface ridée et velue.

I pesci cartilaginei invece, se sono ovipari, rivestono le loro uova con una capsula solida o membranosa solo nell’ovidutto che secerne per esse, per mezzo di ghiandole, un guscio resistente, corneo, spesso molto particolare. Pertanto nella Razza tale capsula assume una struttura fibrosa, una forma allungata a quadrilatero, una superficie bombata, e termina a ogni estremità con 2 corni abbastanza lunghi. Aperto a un’estremità, questo bizzarro astuccio permette all’acqua di bagnare il suo contenuto che, dopo la fecondazione, è il giovane embrione, e di portargli l’ossigeno necessario alla respirazione. L’uovo dello Squalo Gattuccio (Squalus catulus) è anch’esso provvisto di 4 appendici molto lunghe, avvolte a spirale, come pure di 2 aperture respiratorie (fig. 131). I Tedeschi chiamano volgarmente queste uova «Seemaeuse» o «topo di mare», a causa della loro strana forma. Nella Myxine glutinosa o Missina, il guscio, ovale, un poco allungato, è guarnito ai poli da un ciuffetto da 25 a 30 prolungamenti tubulari, svasati a trombetta. Le uova della Chimera artica hanno la superficie rugosa e pelosa.


Uova di Squalo.

Ces coques diversement ornées, tout en étant protectrices, servent encore {a} <à> accrocher les œufs aux objets contre lesquels la ponte s’est effectuée.

Questi gusci addobbati in diversa maniera, pur proteggendo, servono anche ad agganciare le uova agli oggetti sui quali è avvenuta la deposizione.

Étant close de toute part, dure et épaisse, la coque des Poissons osseux, comme celle des Poissons cartilagineux, s’opposerait à toute imprégnation de la laitance et par conséquent à la fécondation, si, chez les premiers, elle n’était perforée du micropyle, et si, chez les seconds, la laitance, prévenant la formation de la coque, n’avait [258] déjà atteint l’ovule nu avant son passage dans la portion glandulaire de l’oviducte.

Essendo chiuso da ogni parte, duro e consistente, il guscio dei pesci ossei, come quello dei pesci cartilaginei, si opporrebbe a ogni impregnazione da parte del latice, e di conseguenza alla fecondazione, se, nei primi, non fosse perforato dal micropilo, e se, nei secondi, il latice, anticipando la formazione del guscio, non avesse già avvolto l’ovulo nudo prima del suo passaggio nella parte ghiandolare dell’ovidutto.

D’une façon ou d’une autre les corpuscules mâles de la laitance s’unissent à l’ovule, soit après la ponte, soit avant, et dans ce dernier cas les Poissons sont ovovivipares comme la Raie, les Zoarces, la Torpille, quelques Squales, etc.

In un modo o nell’altro i corpuscoli maschili del latice si uniscono all’ovulo, sia dopo la deposizione, sia prima, e in quest’ultimo caso i Pesci sono ovovivipari come la Razza, gli Zoarces, il Siluro, alcuni Squali, ecc.

Dans les Poissons ovipares, où l’œuf est entouré d’une coque solide perforée d’un micropyle, les corpuscules, amenés par le hasard propice, grâce à leur nombre considérable, passent par le micropyle pour aller féconder le contenu de la coque. Leur entrée est suivie de près par la formation, entre la coque et la sphère vitelline, d’un espace clair appelé chambre respiratoire; bientôt tout le vitellus se sépare de la coque par suite de l’introduction d’une certaine quantité d’eau et peut dès lors se mouvoir librement dans l’œuf. La vésicule germinative s’est effacée, mais, aussitôt, les corpuscules vitellins viennent se rassembler en un point de la surface et constituer la première ébauche du jeune embryon. Celui-ci a d’abord une forme hémisphérique, puis il s’allonge en se séparant de plus en plus de la sphère vitelline qui finit par devenir une sorte d’appendice en sac. Les différentes régions du corps commencent à se dessiner: sillon dorsal, tête, extrémités.

Nei pesci ovipari, nei quali l’uovo è circondato da un solido guscio perforato da un micropilo, gli spermi, guidati da una situazione favorevole, grazie al loro considerevole numero passano attraverso il micropilo per andare a fecondare il contenuto del guscio. Il loro ingresso è seguito da vicino dalla formazione, tra il guscio e la sfera vitellina, di uno spazio chiaro chiamato camera respiratoria; presto tutto il vitello si separa dal guscio in seguito all’ingresso di una certa quantità d’acqua e può quindi spostarsi liberamente all’interno dell’uovo. La vescicola germinativa si è dissolta, ma, ben presto, i corpuscoli vitellini vengono a radunarsi in un punto della superficie e a costituire il primo abbozzo del giovane embrione. Questo ha dapprima una forma emisferica, poi si allunga e si separa via via dalla sfera vitellina che finisce per diventare una sorta di appendice a forma di sacco. Iniziano a disegnarsi le diverse regioni del corpo: solco dorsale, testa, estremità.

Quand le jeune Poisson est arrivé à terme dans sa coque, il naît, il {éclôt}<éclot>; souvent alors ses mouvements, qu’on dirait des efforts impatients de naître à la vie, aident à briser les frêles enveloppes de l’œuf.

Quando il giovane pesce è giunto a termine nel suo guscio, nasce, schiude; allora sovente i suoi movimenti, che si direbbero sforzi impazienti di nascere alla vita, aiutano a sbriciolare i fragili involucri dell’uovo.

En quittant son petit habitacle, le jeune Poisson emporte pour quelque temps une provision de nourriture contenue dans une poche arrondie, la vésicule vitelline, remplie de la substance vitelline, di «jaune», et de gouttelettes huileuses parfois assez grosses. Cette poche, appendue au ventre comme chez la Truite ou le Saumon, ou bien cachée dans l’abdomen comme chez la Carpe, est sillonnée d’élégantes ramifications sanguines (fig. 132).

Abbandonando il suo piccolo abitacolo, il pesciolino porta con sé per qualche tempo una provvista di nutrimento contenuta in una tasca arrotondata, la vescicola vitellina, piena di sostanza vitellina, di «giallo», e di goccioline oleose talvolta abbastanza grosse. Questa tasca, appesa al ventre come nella Trota o nel Salmone, oppure nascosta nell’addome come nella Carpa, è solcata da eleganti ramificazioni sanguigne (fig. 132).

[259] La plante donne, elle aussi, à ses enfants, aux graines, une provision viagère, l’albumen.

Anche la pianta fornisce ai suoi bambini, ai semi, una provvista da viaggio, l’albume.

Le jeune Poisson absorbe donc peu à peu le contenu de la poche vitelline et grandit à ses dépens tout en s’exerçant à la chasse d’une proie facile. À ce moment l’alevin présente un des spectacles les plus intéressants:

Il giovane pesce assorbe quindi poco per volta il contenuto della tasca vitellina e aumenta di volume a spese della stessa pur esercitandosi nella caccia di una facile preda. In questo momento l’avannotto offre uno degli spettacoli più interessanti:

Sviluppo delle Trote e dei Salmoni. A. Uovo di Salmone. A’. Uovo che mostra l’embrione abbozzato. C. Uovo di Trota. D. Salmone nel momento della schiusa, munito della sua vescicola vitellina. E. Lo stesso un poco più progredito. F. Lo stesso, più cresciuto; la vescicola è completamente riassorbita.

on «voit» vivre le jeune Poisson, on assiste au fonctionnement de tous ses appareils. La transparence des tissus qui composent son corps nous fait voir jusqu’aux battements de son cœur, ainsi chez la jeune Perche qui est alors d’une transparence de verre. Mais, insensiblement la vésicule se rapetisse, et finalement elle disparaît, au bout d’un temps très variable suivant les espèces.

si «vede» vivere il giovane pesce, si assiste al funzionamento di tutti i suoi apparati. La trasparenza dei tessuti che formano il suo corpo ci permette di vedere persino i battiti del suo cuore, come anche nella giovane Perca che allora ha la trasparenza del vetro. Ma, insensibilmente la vescicola si raggrinza, e finalmente scompare, in un tempo molto variabile a seconda delle specie.

La Carpe l’a absorbée après quinze à vingt jours, la [260] Truite après trente-cinq à cinquante jours; le jeune Saumon, alourdi par une vésicule relativement énorme, n’épuise sa provision qu’au bout de cinq semaines.

La Carpa l’ha assorbita dopo 15 o 20 giorni, la Trota dopo 35 o 50 giorni; il giovane Salmone, appesantito da una vescicola relativamente enorme, esaurisce la sua provvista solo dopo 5 settimane.

Désormais réduit à ses propres ressources, soit ruses ou forces, le jeune Poisson doit combattre pour son existence et se suffire à lui-même. C’est là le moment critique de sa vie, to be or not to be, car les ennemis sont nombreux, plus nombreux encore que ceux qui chassent le frai, une des nourritures favorites de beaucoup d’animaux.

Ormai costretto alle sue proprie risorse, sia scaltrezze o energie, il giovane pesce deve combattere per la propria esistenza e bastare a se stesso. è questo il momento critico della sua esistenza, essere o non essere, perché i nemici sono numerosi, ancor più numerosi di quelli che danno la caccia al fregolo, uno degli alimenti favoriti da molti animali.

Ainsi se passe la première jeunesse du petit alevin éclos d’œufs fécondés après la ponte.

Così trascorre la prima giovinezza del piccolo avannotto schiuso da uova fecondate dopo la deposizione.

Chez les Poissons ovovivipares, où l’œuf est vivifié avant la ponte, dans l’organisme même de la femelle, l’embryon se développe à l’intérieur et les petits naissent vivants.

Nei pesci ovovivipari, nei quali l’uovo è reso vivo prima della deposizione all’interno dell’organismo stesso della femmina, l’embrione si sviluppa internamente e i piccoli nascono vivi.

Les œufs de Squale dont nous avons décrit plus haut la singulière forme en oreiller, s’attachent par leurs appendices aux plantes marines à l’instar des vrilles d’une plante jusqu’à ce que le jeune Squale ait quitté la coque. Très souvent on trouve de ces poches quadrilatères vides, arrachées par la tempête avec leur support et rejetées sur la côte. Mais au moment de la ponte, le jeune embryon a déjà commencé son développement et on peut le voir parfaitement, replié en S sur lui-même et pourvu de sa vésicule vitelline, si l’on a réussi à enlever délicatement une paroi de l’œuf. Au moment d’éclore, le Squale porte en dessous une assez grosse vésicule piriforme qui disparaît peu à peu, mais qui paraît le gêner beaucoup moins que les autres Poissons, car, dès sa mise en liberté, il accuse une étonnante vivacité de mouvements.

Le uova di Squalo di cui abbiamo descritto in precedenza la singolare forma a cuscino, si attaccano con le loro appendici alle piante marine come i viticci di una pianta fino a quando il giovane squalo ha abbandonato il guscio. Molto spesso si rinvengono di queste tasche quadrilatere vuote, strappate dalla tempesta col loro supporto e gettate sulla costa. Ma nel momento della deposizione il giovane embrione ha già iniziato il suo sviluppo e lo si può perfettamente vedere, ripiegato su se stesso a S e munito della sua vescicola vitellina, qualora si sia riusciti a togliere delicatamente una parete dell’uovo. Nel momento di schiudere, lo Squalo tiene sotto di sé una vescicola piriforme abbastanza grossa che scompare poco a poco, ma che sembra impacciarlo molto meno che negli altri pesci, perché, dalla sua messa in libertà, egli dimostra una stupefacente vivacità di movimenti.

La Blennie vivipare, Poisson qui vit sur les côtes de l’Atlantique et qui atteint environ 30 centimètres de longueur, emprunte son nom à cette particularité de la femelle de mettre bas, en hiver, jusqu’à trois cents petits qui naissent vivants. Le développement de l’embryon s’est [261] fait dans l’ovaire même. Telles sont encore les Pœcilies des eaux douces de l’Amérique méridionale. Chez la Raie, le Squale, la Torpille, etc., Poissons ovovivipares, l’incubation a lieu dans un véritable réservoir incubateur interne, mais les œufs restent libres et l’embryon se nourrit aux dépens de sa sphère vitelline. Les œufs de la Raie sont pondus au moment même de l’éclosion du jeune qui entraîne les débris des enveloppes. On évalue à trente jours la durée de l’incubation jusqu’à la ponte, qui se renouvelle successivement pendant toute la belle saison, et peut-être durant toute l’année.

La Blennia vivipara, pesce che vive sulle coste dell’Atlantico e che raggiunge circa 30 cm di lunghezza, deriva il suo nome dalla particolarità della femmina di deporre, in inverno, fino a 300 piccoli che nascono vivi. Lo sviluppo dell’embrione è avvenuto nell’ovaio stesso. Tali sono anche i Poecilia delle acque dolci dell’America meridionale. Nella Razza, nello Squalo, nel Siluro, ecc., pesci ovovivipari, l’incubazione avviene in un vero serbatoio incubatore interno, ma le uova rimangono libere e l’embrione si nutre a spese della sua sfera vitellina. Le uova della Razza vengono deposte nello stesso momento della schiusa del giovane che trascina i residui degli involucri. Si valuta in 30 giorni la durata dell’incubazione fino alla deposizione, che si ripete poi per tutta la bella stagione, e forse per tutto l’anno.

La famille des Lophobranches, composée de Poisson osseux qui ont les branchies en houppes, présente un phénomène des plus curieux et imparfaitement connu. On sait depuis longtemps que les Poissons tels que les Syngnathes, Scyphies et surtout les Hippocampes ou «Chevaux de mer» portent leurs œufs sur eux, à la partie inférieure et postérieure du corps. On fut fort étonné de trouver qu’au lieu de la femelle, c’est le Poisson mâle qui se charge ainsi des soins du ménage, et l’on ne sait exactement jusqu’à présent comment s’opère cette translation des œufs de la femelle au mâle.

La famiglia dei Lofobranchi, formata da pesci ossei che hanno le branchie a ciuffi, presenta un fenomeno tra i più curiosi e conosciuto in modo non perfetto. Si sa da molto tempo che i pesci come i Signatiformi, gli Scifi e sopratutto gli Ippocampi o «Cavallucci di mare» portano su di sé le proprie uova, nella parte inferiore e posteriore del corpo. Si rimase molto sorpresi di trovare che al posto della femmina è il Pesce maschio che si fa carico così degli impegni della conduzione, e finora non si sa con esattezza come avvenga questa traslazione delle uova dalla femmina al maschio.

Chez les Hippocampes ce réceptacle atteint son plus haut degré de développement. La chambre incubatrice y est située, chez le mâle, un peu en avant de la queue, où elle est parfaitement visible sous forme d’une grosse ampoule. L’orifice, très spacieux, a ses parois creusées de logettes pour les œufs et disposées régulièrement en quinconce. La femelle en est complètement dépourvue.

Negli Ippocampi questo ricettacolo raggiunge il suo più alto grado di sviluppo. La camera incubatrice è posta, nel maschio, un poco anteriormente alla coda, dove è perfettamente visibile sotto forma di una grossa ampolla. Il pertugio, molto ampio, ha le pareti scavate in loggette per le uova e disposte regolarmente a quinconce. La femmina ne è del tutto sprovvista.

Protégés de la sorte par leur père contre les dangers multiples de leur jeune âge, les petits Lophobranches ont bien plus de chances de conserver l’espèce que les autres Poissons abandonnés, le plus souvent dès la ponte, à tous les hasards d’une existence pleine de périls. En effet, le [262] nombre seul des animaux qui chassent et dévorent le frai de Poisson est immense; et si l’on pense qu’à ces dangers s’ajoutent ceux que créent les changements du milieu physique, on ne s’étonnera plus des hécatombes de jeunes Poissons qui périssent annuellement avant d’avoir atteint l’âge de la reproduction. Et pourtant des bandes innombrables de jeunes viennent remplacer chaque année les disparus, et l’esprit reste confondu devant la masse des individus qui se présentent au regard de l’observateur à certaines époques de l’année sur les côtes de l’océan ou dans les grands fleuves. Rappelons-nous, à ce propos, comment nous avons vu lutter les Bactéries pour la conservation de l’espèce, par une facilité étonnante de reproduction. C’est ainsi que luttent les Poissons les plus décimés, par le nombre incalculable des œufs qu’ils pondent. Ceux d’entre eux qui, comme les Lophobranches et d’autres comme les Épinoches que nous allons voir prendre soin «intelligemment» de leurs petits, entourent la jeunesse de leur progéniture de garanties temporaires contre les dangers, ne produisent qu’un nombre de jeunes relativement restreint; les autres, au contraire, pondent jusqu’à des millions d’œufs par année et réagissent ainsi par le nombre contre les chances d’une destruction complète de leur espèce.

Protetti in tal modo dal loro padre contro i molteplici pericoli della loro giovane età, i piccoli Lofobranchi hanno molte più probabilità di conservare la specie rispetto agli altri pesci abbandonati, spesso dopo la deposizione, contro tutti i rischi di un’esistenza piena di pericoli. Effettivamente il solo numero degli animali che cacciano e divorano l’insieme delle uova dei pesci è grandissimo; e se si pensa che a questi pericoli si aggiungono quelli creati dai cambiamenti dell’ambiente fisico, non ci si meraviglierà più dell’ecatombe dei giovani pesci che annualmente muoiono prima di aver raggiunto l’età della riproduzione. Eppure ogni anno gruppi innumerevoli di giovani vengono a rimpiazzare gli scomparsi, e l’animo rimane confuso di fronte alla massa di individui che si presentano allo sguardo dell’osservatore in alcuni periodi dell’anno sulle coste dell’oceano o nei grandi fiumi. A questo proposito, ricordiamoci come abbiamo visto i batteri lottare per la conservazione della specie, mediante una stupefacente facilità di riproduzione. è in tale modo che lottano i pesci più decimati, mediante il numero incalcolabile di uova che depongono. Quelli che tra loro, come i Lofobranchi e altri come gli Spinarelli che abbiamo visto prendersi cura «in modo intelligente» dei loro piccoli, cingono la gioventù della loro progenie con transitorie garanzie contro i pericoli, generano solo un numero di giovani relativamente esiguo; gli altri, al contrario, depongono fino a milioni di uova ogni anno e reagiscono così mediante il numero alle probabilità di una completa distruzione della loro specie.

La fécondité de certaines femelles de Poisson est devenue proverbiale. Ajoutons cependant que cette fécondité n’atteint pas encore à celle de certains Insectes, comme les Termites, ou de certains Vers, tels que les Gordius, qui pondent plus de huit millions d’œufs en vingt-quatre heures, et la ponte se répète bien des fois! Néanmoins la fécondité des Poissons reste encore étonnante.

La fecondità di certe femmine di pesce è diventata proverbiale. Aggiungiamo, tuttavia, che tale fecondità non raggiunge ancora quella di certi insetti, come le Termiti, o di certi vermi, quali i Gordius, che depongono in 24 ore più di 8 milioni di uova, e la deposizione si ripete molte volte! Nondimeno la fecondità dei Pesci rimane ancora strabiliante.

Le Syngnathe, pour espérer la conservation de son espèce, se contente de deux cents à trois cents œufs, l’{épinochette} <Épinochette> femelle porte seulement de cent à cent vingt œufs mûrs.

Il Singnato [pesce pipa o pesce ago n.d.t.], per sperare nel mantenimento della sua specie, si accontenta di 200 o 300 uova, la femmina dello Spinarello porta a maturazione solo da 100 a 120 uova.

Une Carpe, une Perche de bonne taille donnent souvent [263] plus de six cent mille œufs pondus et la Morue en produit au-delà de deux millions et demi.

Una Carpa, una Perca di buona taglia, depongono spesso più di 600.000 uova e il Merluzzo ne produce oltre 2 milioni e mezzo.

De la Blanchère trouva en février un beau spécimen de la Baudroie dont l’abdomen, rempli aux trois quarts d’une substance rouge granulée, laissait échapper un long ruban composé d’une infinité d’œufs: le frai de l’animal. Ce frai rubané avait, déployé, 7 mètres de long sur 17 centimètres de large. Les œufs y éraient serrés comme les grains dans un gâteau de riz. Seule, cette mère pouvait mettre au monde de millions et de billions de petites Baudroies.

De la Blanchère trovò in febbraio un bel campione di Rana pescatrice il cui addome, ripieno per tre quarti di una sostanza rossa granulosa, lasciava sfuggire un lungo nastro formato da un’infinità di uova: la deposizione dell’animale. Questo nastro di uova fecondate aveva, disteso, 7 m di lunghezza con 17 cm di larghezza. Le uova vi erano contenute come i chicchi in una torta di riso. Da sola, questa madre poteva mettere al mondo milioni e bilioni di piccole Rane pescatrici.

Bucklandt donne le tableau comparatif suivant de la fécondité de certains Poisson:

Bucklandt fornisce la tavola comparativa a seconda della fecondità di alcuni pesci:

Le nombre d’œufs pondus par la femelle est en rapport avec sa taille. Ainsi une femelle de Brochet de forte taille donne jusqu’à cent huit mille œufs; celle du Hareng peut en produire soixante-dix mille; une Perche de rivière, de trois cent mille à près d’un million et une Carpe [264] de bonne taille, jusqu’à six cent mille. Enfin, l’ovaire de l’Hippoglossus contiendrait jusqu’à trois millions et demi, et celui d’une Morue développée jusqu’à neuf millions d’œufs!

Il numero delle uova deposte dalla femmina è in relazione alla sua taglia. Perciò una femmina di Luccio di taglia robusta dà fino a 108.000 uova; quella di Aringa può produrne 70.000; una Perca di fiume, da 300.000 a circa 1 milione, e una Carpa di buona taglia fino a 600.000. Infine, l’ovaio dell’Ippoglosso ne conterrebbe fino a 3 milioni e mezzo, e quello di un Merluzzo sviluppato fino a 9 milioni di uova!

Cependant tous les œufs ne sont pas pondus en une seule fois, car, à un moment donné, le nombre immense d’ovules qui naissent dans l’ovaire ne sont pas arrivés au même degré de développement. La ponte est ordinairement répétée plusieurs fois, au fur et à mesure que les séries sont prêtes à être évacuées. Le Goujon fluviatile met un mois pour se débarrasser de sa portée.

Tuttavia le uova non vengono deposte tutte in una sola volta, perché, a un dato momento, l’immenso numero delle uova che nascono nell’ovaio non sono giunte tutte allo stesso grado di sviluppo. La deposizione viene ripetuta abitualmente numerose volte, man mano che le serie sono pronte per essere evacuate. Il Ghiozzo di fiume impiega un mese a liberarsi della sua gestazione.

L’énorme quantité d’œufs qui remplit l’abdomen de la femelle le distend quelquefois démesurément et alourdit considérablement les mouvements du Poisson, comme par exemple chez le Chabot, où l’on dirait une véritable difformité. Ainsi chargée, la femelle doit à tout prix se débarrasser de sa ponte, autrement les œufs se décomposeraient et entraîneraient sa mort. On a cependant vu des femelles mortes et déjà quelque peu altérées, contenir des œufs mûrs encore susceptibles d’être fécondés. Pour pouvoir héberger à la fois un nombre aussi considérable d’œufs, il faut que le volume des œufs soit restreint. Les œufs les plus volumineux sont ceux des Squales, des Requins, Raies, Torpilles, etc., en général, des Poissons ovovivipares. La forme et le volume des œufs de Squale leur a même valu le nom de «poches de matelot».

L’enorme quantità di uova che riempie l’addome della femmina lo distende talvolta in modo smisurato e appesantisce considerevolmente i movimenti del pesce, come per esempio nello Scazzone, dove la si direbbe una vera deformità. Così oberata, la femmina deve a tutti i costi liberarsi della sua deposizione, in caso contrario le uova si altererebbero e causerebbero la sua morte. Tuttavia si è visto delle femmine morte, e già un poco deteriorate, contenere ancora uova mature ancora suscettibili di essere fecondate. Per poter ospitare contemporaneamente un numero tanto considerevole di uova, bisogna che il loro volume sia limitato. Le uova più voluminose sono quelle degli Squali, dei Pescecani, delle Razze, dei Siluri ecc., in generale dei pesci ovovivipari. La forma e il volume delle uova di Squalo ha pure valso loro il nome di «tasche di marinaio».

Mais les œufs de Truite n’ont que 6 millimètres de diamètre, ceux du Barbeau ont la grosseur d’un grain de millet, ceux de la Chevesne, de la Perche, celle d’un grain de pavot. Plus petits encore sont ceux de l’Éperlan, de l’Ablette, du Goujon fluviatile, et presque microscopiques, les œufs de la Lotte.

Ma le uova della Trota hanno solo 6 mm di diametro, quelle del Barbo sono grosse come un grano di miglio, quelle del Cavedano, della Perca, come un seme di papavero. Ancora più piccole sono quelle dello Sperlano, dell’Alborella, del Ghiozzo di fiume e, quasi microscopiche, le uova della Bottatrice.

L’exiguïté de la plupart de ces œufs fait qu’il est difficile de juger de leur couleur autrement qu’en masse. La coloration est d’ailleurs très peu intense, mais offre souvent de fort jolies teintes mates, dans beaucoup de [265] nuances. Voici quelques exemples: œufs blancs et translucides (Ablette, Cyprin doré); blancs (Lotte, Épinoche, Apron, Féra, etc.); jaunes ou jaunâtres (Chevesne, Cyprin aspe, Truite, Ombre Chevalier etc.); jaune orange (Barbeau); verdâtres (Brochet, Gardon, Tanche); bleuâtres (Goujon fluviatile); rouges pâles ({Égrefin}<Églefin>, {Plétan}<Flétan>, Saumon); rouges (Turbot).

La piccolezza della maggior parte di queste uova fa sì che è difficile giudicare il loro colore se non nella massa. La colorazione è del resto assai poco intensa, ma presenta sovente delle tinte molto belle olivastre, in molte sfumature. Ecco alcuni esempi: uova bianche e traslucide (Alburno, Ciprino dorato); bianche (Bottatrice, Spinarello, Grembiule, Coregone, ecc.); gialle o giallastre (Cavedano, Ciprino aspe, Trota, Salmerino, ecc.); giallo arancio (Barbo); verdastre (Luccio, Rutilo, Tinca); azzurrognole (Ghiozzo di fiume); rosso pallide (Eglefino, Ippoglosso, Salmone); rosse (Rombo).

Les œufs de certains Poissons possèdent des propriétés toxiques et peuvent produire sur l’homme des empoisonnements dont les effets semblent analogues à ceux que produit la Belladone. Tel serait le frai du Barbeau fluviatile qui, pour le moins, serait très purgatif; tel encore le frai de la Lotte commune.

Le uova di certi Pesci hanno proprietà tossiche e possono causare all’uomo avvelenamenti i cui effetti sembrano analoghi a quelli prodotti dalla belladonna. Tale sarebbe l’insieme delle uova del Barbo di fiume che, a dir poco, sarebbe molto purgativo; e tale l’insieme delle uova della Bottatrice comune.

Tout autre est le frai de l’Esturgeon, connu partout, sauf en Russie, son pays d’origine, sous le nom de caviar.

Diverso è l’insieme delle uova dello Storione, noto ovunque, tranne in Russia, suo paese d’origine, col nome di caviale.

Les Russes lui donnent le nom d’igrá, en consomment et en expédient des quantités considérables. Des milliers de kilogrammes d’igrá sont pêchés annuellement dans les fleuves qui se déversent dans la Caspienne, dans la mer Noire et dans le lac d’Aral après que les Esturgeons, par bandes, ont remonté les fleuves à la recherche d’une bonne frayère.

I Russi lo chiamano igrá, ne consumano e ne spediscono quantità considerevoli. Migliaia di chilogrammi di igrá vengono annualmente pescati nei fiumi che si riversano nel Caspio, nel mar Nero e nel lago d’Aral dopo che gli Storioni, a branchi, hanno risalito i fiumi alla ricerca di luoghi buoni per la deposizione delle uova.

Le frai des Poissons ovipares est composé, chez les uns, d’œufs libres, non agglutinés: ceux-là surtout appartiennent aux espèces qui pondent en hiver, et les œufs, plus denses que l’eau, tombent au fond pour y mûrir les jeunes sous une température convenable. Chez les autres, et ce sont surtout les espèces qui pondent durant la belle saison, les œufs sont réunis diversement et attachés à des corps immergés ou flottant à une assez faible profondeur, parfois à la surface des eaux, afin que les rayons bienfaisants du soleil puissent hâter le développement du jeune embryon.

L’insieme delle uova dei pesci ovipari è composto, in alcuni, da uova libere, non agglutinate: appartengono sopratutto alle specie che depongono in inverno, e le uova, più dense dell’acqua, cadono a fondo per farvi maturare i giovani a una temperatura conveniente. Negli altri, e sono sopratutto le specie che depongono nella bella stagione, le uova sono raggruppate in modo diverso e adese a corpi immersi o fluttuanti a una profondità abbastanza ridotta, talvolta sulla superficie dell’acqua, affinché i benefici raggi del sole possano affrettare lo sviluppo del giovane embrione.

Les lieux de dépôt des œufs sont aussi variés que les stations de ces nomades aquatiques. Cependant, chaque [266] espèce a sa façon spéciale de déposer son frai soit en mer, soit dans les fleuves ou dans les rivières.

I luoghi di deposito delle uova sono tanto vari quanto gli stazionamenti di questi nomadi acquatici. Tuttavia, ogni specie ha il suo modo speciale di deporre il suo insieme di uova sia in mare, sia nei fiumi o nei loro affluenti.

En mer, le Congre dépose son frai sur les rochers; {l’Égrefin} <l’Églefin> cache ses œufs dans les Algues; le Capelan, dans les plantes marines ou entre les cailloux du fond; la Vieille de mer, dans les Varechs ou sur les rochers; le Hareng se rapproche des côtes et dépose son frai près du rivage; le Bar préfère les plages sablonneuses, où son frai, peu ou point protégé, sert de pâture à un grand nombre de Poissons qui habitent les côtes.

In mare il Grongo depone il suo insieme di uova sugli scogli; l’Eglefino nasconde le sue uova nelle Alghe; il Merluzzo Cappellano, nelle piante marine o tra i sassi del fondo; la Vecchia di mare, tra le alghe o sugli scogli; l’Aringa si approssima alle coste e depone il suo insieme di uova vicino alla riva; il Branzino preferisce le spiagge sabbiose, dove il suo insieme di uova, poco o per nulla protetto, serve da pastura a un gran numero di pesci che popolano le coste.

Dans les eaux douces courantes ou stagnantes, les plantes aquatiques, les rochers, le gravier du lit, les anfractuosités des berges, les objets flottant à la surface, sont chargés tour à tour du frai des habitants.

Nelle acque dolci correnti o stagnanti, le piante acquatiche, le rocce, la ghiaia del letto, le anfrattuosità delle sponde, gli oggetti galleggianti in superficie, sono caricati di volta in volta dell’insieme di uova degli abitanti.

Les Brochet, le Gardon attachent leurs œufs aux plantes aquatiques à l’écart du bruit et du mouvement; le Cyprin doré les suspends aux végétaux, aux branches d’arbres, aux herbes immergées; la Tanche, aux plantes aquatiques des eaux tranquilles d’un étang ou d’une rivière paresseuse; l’Ablette, aux plantes flottant au soleil à la surface des eaux; la Brême, aux herbes des rivages dans les ruisseaux bruyants mais peu rapides. La Perche, ainsi que l’avait déjà observé Aristote, le Gremille, etc., choisissent, pour frayer, un endroit peu profond où la température de l’eau soit douce; elles pondent des œufs agglutinés par une matière gélatineuse en chapelets ou en cordon qui atteignent, chez la Perche, jusqu’à 2 et 5 mètres de longueur, et les attachent aux pierres ou aux plantes aquatiques environnantes parfois flottant à la surface des eaux.

Il Luccio, la Lasca, attaccano le loro uova alle piante acquatiche lontano dal rumore e dal movimento; il Ciprino dorato le appende ai vegetali, ai rami degli alberi, alle erbe immerse; la Tinca, alle piante acquatiche delle acque tranquille di uno stagno o di un fiume che scorre lento; l’Alborella, alle piante fluttuanti al sole sulla superficie delle acque; la Brema, alle erbe delle sponde nei ruscelli rumorosi ma poco veloci. La Perca, come aveva già osservato Aristotele, il Pesce Persico, ecc. scelgono, per la deposizione delle uova, un posto poco profondo dove la temperatura dell’acqua sia tenue; depongono delle uova agglutinate da una sostanza gelatinosa a forma di corone o a cordone che raggiungono, nella Perca, da 2 a 5 m di lunghezza, e le attaccano alle pietre o alle piante acquatiche circostanti talvolta fluttuanti sulla superficie delle acque.

La Lotte préfère les cailloux et le gravier des bords plats; l’Ablette biponctuée, les fonds caillouteux; le Barbeau de rivière, les graviers des courants profonds et rapides; le Silure, le fond mou et vaseux des étangs; le Goujon, les fonds sablonneux. Quelque Poissons de rivière recherchent des endroits plus tourmentés, les courants les plus [267] rapides. Tels sont: le Meunier Ide, la Truite des lacs, et l’Ombre Chevalier, qui se plaisent souvent dans les eaux limpides et torrentueuses des sources. La Truite creuse, à l’aide de sa queue, des cavités destinées à recevoir sa ponte.

La Bottatrice preferisce i sassi e la ghiaia dei bordi piani; l’Alborella bipuntata, i fondi sassosi, il Barbo di fiume, i ghiaioni dalle correnti profonde e rapide; il Siluro, il fondo molle e melmoso degli stagni; il Ghiozzo i fondali sabbiosi. Alcuni pesci di fiume cercano posti più agitati, le correnti più rapide. Tali sono: l’Ido [Leuciscus Idus,n. d. t.], la Trota dei laghi, e il Salmerino, che si dilettano spesso nelle acque limpide e torrentizie delle sorgenti. La Trota scava, con l’aiuto della coda, delle cavità destinate a ricevere la sua deposizione.

À l’époque du frai, la plupart des Poissons accusent, comme la majorité des animaux, des changements très remarquables dans leurs habitudes, leur «caractère» et jusqu’à leur livrée. Poussés par un instinct des plus étonnants, beaucoup d’entre eux quittent leur séjour habituel et vont choisir bien au loin, à des milliers de kilomètres parfois, une frayère à leur convenance: ce sont de véritables migrations. D’autre part, un certain nombre de Poissons se parent à l’époque du frai d’une robe des plus brillantes, ils revêtent leur «parure de noce».

Nel periodo della deposizione delle uova, la maggior parte dei pesci mostra, come la maggior parte degli animali, dei cambiamenti molto notevoli nelle loro abitudini, nel loro «carattere» e anche nella livrea. Spinti da un istinto tra i più stupefacenti, molti di loro abbandonano la loro dimora abituale e vanno a scegliere molto lontano, talvolta a migliaia di chilometri, un luogo di deposizione che loro conviene: sono delle vere migrazioni. D’altra parte, un certo numero di pesci assume all’epoca della deposizione delle uova un abito tra i più brillanti, indossa la propria «veste nuziale».

Le Saumon est un des Poissons dont les habitudes et les voyages, grâce à la qualité de sa chair, sont le mieux connus des pêcheurs. En automne, on les voit se rassembler à l’embouchure des grands fleuves dans la mer – car le Saumon est à vrai dire un Poisson marin, quoique né dans l’eau douce – et remonter en quantité le courant du fleuve pour aller à la recherche d’une partie de la rivière où l’eau soit rapide, mais tout à fait douce. Ils remontent ainsi jusqu’à des rivières de quatrième et de cinquième ordre.

Il Salmone è uno dei pesci le cui abitudini e i viaggi, grazie alla qualità della sua carne, sono i meglio conosciuti dai pescatori. In autunno, li si vede riunirsi alla foce dei grandi fiumi nel mare –perché il Salmone a dire il vero è un pesce di mare, sebbene sia nato nell’acqua dolce – e risalire in massa la corrente del fiume per andare alla ricerca di una parte del corso d’acqua dove l’acqua sia veloce, ma del tutto dolce. Risalgono così fino a dei corsi d'acqua di quarto e quint’ordine.

En guides expérimentés, les vieux Saumon mâles tiennent la tête de la colonne, les plus jeunes suivent.

Da guide esperte, i vecchi Salmoni maschi sono in testa alla colonna, i più giovani stanno dietro.

Les mâles ont mis leur parure de noce. Leur corps s’est illuminé de taches rouges, le ventre et les nageoires se sont vivement colorés en rouge carmin. Aucun obstacle ne les arrête dans leur marche en avant et, avec une agilité et une hardiesse surprenantes, ils franchissent digues, sauts, rapides et cataractes, incurvant leur corps de façon à rapprocher la tête de la queue, puis se débandant subitement comme un ressort afin de franchir l’obstacle d’un bond hors de l’eau, pour retomber à [268] quelques mètres de distance en amont. Tous les ans, des milliers de touristes, surtout dans le nord de l’écosse, vont contempler le curieux spectacle de la «montée» du Saumon.

I maschi hanno messo il loro abito nuziale. Il loro corpo si è vivacizzato di chiazze rosse, il ventre e le pinne si sono vivacemente colorate di rosso carminio. Nessun ostacolo li ferma nel loro moto in avanti e, con un’agilità e un coraggio sorprendenti, superano dighe, salti, rapide e cateratte, curvando il corpo in modo da avvicinare la testa alla coda, per poi raddrizzarsi rapidamente come una molla per superare l’ostacolo con un balzo fuori dall’acqua, per ricadere ad alcuni metri di distanza a monte. Tutti gli anni migliaia di turisti, sopratutto nel nord della Scozia, vanno a vedere il curioso spettacolo della «risalita» del Salmone.

Arrivé au but de son voyage, l’instinct sociable, qui l’attachait à ses camarades se perd dans le Saumon mâle et se reporte exclusivement sur une femelle qu’il s’associe et entraine à la recherche d’une bonne frayère. La venue d’un compétiteur devient alors la cause d’un duel qui ne finit que par la mise hors de combat du plus faible. Le vainqueur, aidé de la femelle, creuse ensuite dans le gravier du fond un trou de quinze à vingt-cinq centimètres de profondeur, où celle-ci dépose une grande quantité d’œufs. Sans tarder, le mâle s’approche et les arrose de sa laitance. Dès lors fécondés, les œufs sont recouverts d’une couche de gravier et le ménage temporaire se sépare, laissant au temps et à la chaleur le soin de faire éclore les jeunes Saumoneaux. L’incubation des œufs, dépendant de la température, est parfois fort longue. Après quatre-vingt-dix jours, parfois seulement au bout de cent quarante jours, les jeunes éclosent munis de leur grosse vésicule vitelline. Enfants d’eau douce, les Saumoneaux, tout en changeant de forme et de couleur, se rapprochent peu à peu de l’eau saumâtre des embouchures, ensuite de la mer. Si ce changement de milieu était trop brusque, ils périraient. Finalement ils plongent dans les profondeurs de l’océan et reviennent à l’âge de quatre ou cinq ans, complètement changés, retrouver leur berceau pour frayer à leur tour.

Giunto alla fine del suo viaggio, nel Salmone maschio l’istinto sociale, che lo teneva unito ai suoi compagni, si perde e rimane esclusivamente nei riguardi di una femmina alla quale si associa e che conduce alla ricerca di un buon posto per la deposizione. L’arrivo di un competitore diventa allora motivo di un duello che finisce soltanto con la messa fuori combattimento del più debole. Il vincitore, aiutato dalla femmina, scava poi nella ghiaia del fondo un foro profondo da 15 a 25 cm, dove essa depone una gran quantità di uova. Senza attardarsi, il maschio si avvicina e le irrora col suo latice. Una volta fecondate, le uova vengono ricoperte con uno strato di ghiaia e il momentaneo accoppiamento si scioglie, lasciando al tempo e al calore il compito di far schiudere i giovani Salmoni. L’incubazione delle uova, dipendendo dalla temperatura, è talvolta molto lungo. Dopo 90 giorni, talora soltanto dopo 140 giorni, i giovani schiudono muniti della loro grossa vescicola vitellina. Nati nell’acqua dolce, i giovani Salmoni, cambiando via via di forma e di colore, si avvicinano poco alla volta all’acqua salmastra degli sbocchi, e poi del mare. Se questo cambiamento d’ambiente fosse troppo brusco, morirebbero. Finalmente si immergono nelle profondità dell’oceano e ritornano all’età di 4 o 5 anni, completamente cambiati, per ritrovare la loro culla dove riprodursi a loro volta.

Les Gardons, à l’époque du frai, remontent les rivières en bandes séparées: la première ou l’avant-garde, composée de mâles, la deuxième, des femelles, l’arrière-garde fournie par un autre troupeau de mâles.

I Rutili, nel periodo della deposizione delle uova, risalgono i fiumi in branchi separati: il primo o avanguardia, composto da maschi, il secondo, dalle femmine, la retroguardia formata da un altro branco di maschi.

Les Truites, qui se tiennent ordinairement dans les lacs, remontent les petites rivières à la recherche [269] du courant le plus rapide. Elles s’habillent pour leur voyage d’une jolie parure.

Le Trote, che stanno abitualmente nei laghi, risalgono i piccoli fiumi alla ricerca della corrente più veloce. Si rivestono per il loro viaggio di un bel manto.

À l’encontre du Saumon, l’Anguille fraye en mer et vit dans l’eau douce. Elle pond un nombre d’œufs énorme. À peine écloses, les petites Anguilles, délicates et ténues, commencent la montée des fleuves. Elles se rassemblent en colonnes serrées, pareilles à des masses gélatineuses, à l’embouchure des fleuves, qu’elles remontent pour se disperser dans toutes les rivières tributaires. En automne, l’Anguille à long bec regagne l’eau saumâtre ou la mer.

Contrariamente al Salmone, l’Anguilla depone le uova in mare e vive nell’acqua dolce. Depone un enorme numero di uova. Appena schiuse, le piccole Anguille, delicate e sottili, iniziano la risalita dei fiumi. Si riuniscono in colonne serrate, simili a masse gelatinose, allo sbocco dei fiumi, che risalgono per disperdersi in tutti i corsi d’acqua tributari. In autunno, l’Anguilla dal lungo becco ritorna all’acqua salmastra o al mare.

D’autres Poissons, tels que l’Alose vraie, {l’Égrefin} <l’Églefin>, le Hareng, le Goujon, frayent en troupes sans entreprendre des voyages de recherche aussi lointains. Les {Égrefins} <Églefins>se partagent alors en deux bandes: la première est celle des mâles, la seconde celle des femelles. Chez le Hareng, le nombre des femelles l’emporte de plus du double sur celui des mâles.

Altri pesci, come l’Alosa vera [o Cheppia n. d. t.], l’Eglefino, l’Aringa, il Ghiozzo, depongono le uova in gruppo senza iniziare viaggi di ricerca così lontani. Gli Eglefini si separano allora in 2 branchi: il primo è quello dei maschi, il secondo quello delle femmine. Nell’Aringa il numero delle femmine ammonta a più del doppio di quello dei maschi.

Le Saumon nous a déjà fourni un exemple d’un Poisson changeant de robe à l’époque du frai. La Truite revêt également une belle parure en parsemant son corps d’un joli pointillé rouge; le Cyprien aspe, le Meunier rotengle ornent leurs écailles d’excroissances en forme de verrues. Mais ces changements sont loin d’égaler ceux qui transforment la Perche, l’Ombre-Chevalier, l’Épinoche, etc., à tel point qu’on les prendrait pour une espèce différente à la livrée brillante. Pareils aux fleurs qui étalent au soleil et devant leurs visiteurs ailés, les Insectes, leurs plus éclatantes nuances, pareils encore aux Oiseaux qui se parent de leurs plus beaux atours pour leur noce, ces Poissons revêtent leurs couleurs de fête et deviennent dès lors admirables. Chez la Perche, le corps se recouvre de reflets dorés et les nageoires s’illuminent d’un rouge vif. Chez l’Épinoche, le dos s’irise de teintes bleuâtres, éclatantes et les nageoires deviennent empourprées. L’Ombre-Chevalier se colore entièrement [270] d’une belle couleur jaune-orange, chatoyante et luisante. Cette coloration se communique même aux intestins et à la cavité abdominale.

Il Salmone ci ha già fornito un esempio di un pesce che muta d’abito nel periodo della deposizione delle uova. Anche la Trota indossa un bell’abito cospargendo il suo corpo con una graziosa punteggiatura rossa; il Cyprien aspe, il Meunier rotengle ornano le loro squame di escrescenze a forma di verruche. Ma questi cambiamenti sono lungi dall’uguagliare quelli che trasformano la Perca, il Salmerino, lo Spinarello, ecc., a tal punto che li si prenderebbe per una specie diversa dalla brillante livrea. Simili ai fiori che si espandono al sole e davanti ai loro visitatori alati, gli insetti, le loro sfumature più splendenti, simili anche agli uccelli che si adornano dei loro più begli ornamenti per le loro nozze, questi pesci indossano i loro colori festivi e diventano da quel momento stupendi. Nella Perca, il corpo si ricopre di riflessi dorati e le pinne si accendono di rosso vivace. Nello Spinarello, il dorso si irida di tinte azzurrognole, splendenti, e le pinne diventano color porpora. Il Salmerino si tinge completamente di un bel colore giallo aranciato, cangiante e luccicante. Questa colorazione riguarda anche l’intestino e la cavità addominale.

Telle est la loi de la nature, qui nous paraît plus admirable que beaucoup d’autres parce que nous y participons et qu’elle semble partager nos goûts d’esthétique.

Tale è la legge di natura, che ci sembra più meravigliosa di molte altre perché noi vi partecipiamo e perché essa sembra condividere i nostri gusti di estetica.

La plupart des Poissons, une fois la ponte et la fécondation terminées, ne s’occupent plus de leurs œufs et la mère ne connaîtra jamais ses rejetons. La Perche, la Sandre d’Europe et quelques autres sont même sauvage au point de dévorer leur propre frai ou le petit alevin qui en provient. Mais d’après ces exemples peu faits pour donner une bonne idée de l’amour maternel et paternel des Poissons, on ne devra pas juger la totalité des représentants de la classe.

La maggior parte dei pesci, finita la deposizione e la fecondazione, non si interessa più delle sue uova e la madre non conoscerà mai i suoi rampolli. La Perca, il Lucioperca e alcuni altri sono anche selvatici al punto di divorare le proprie uova o il piccolo avannotto che ne deriva. Ma in base a questi esempi poco adatti a dare una buona idea dell’amore materno e paterno dei pesci, non si dovrà giudicare la totalità dei rappresentanti della classe.

On est généralement enclin à considérer tous les Poissons comme des êtres absolument dépourvus de tout instinct supérieur, dégradés, incapables de toute manifestation autre que celles qui tendent à la satisfaction de leurs besoins. Telle est, en effet, la règle. Cependant quelques exceptions, aujourd’hui bien connues, sont tellement extraordinaires, les Poissons qui les présentent font preuve de sentiments altruistes si affectueux, qu’on ne peut se refuser de leur accorder le même intérêt bienveillant que nous accordons à l’Oiseau qui, usant de toute son ingéniosité, construit son nid pour les jeunes, et, ceux-ci éclos, les entoure d’une tendre sollicitude jusqu’à leur adolescence. Nous sommes habitués à trouver ces sentiments chez les animaux supérieurs seulement, et c’est très souvent au degré de leur développement que nous mesurons celui de notre compassion ou de notre intérêt.

Si è generalmente inclini a considerare tutti i pesci come esseri assolutamente privi di ogni istinto superiore, degradati, incapaci di ogni manifestazione che non sia quella tendente alla soddisfazione delle loro necessità. Tale è, in effetti, la regola. Tuttavia alcune eccezioni, oggi ben note, sono talmente straordinarie, i pesci che le manifestano dimostrano dei sentimenti altruisti talmente affettuosi, che non è possibile negare di accordare loro lo stesso benevolo interesse che concediamo all’uccello, che, usando tutta la sua ingegnosità, costruisce il proprio nido per i giovani, e, una volta schiusi, li circonda di una tenera sollecitudine fino alla loro adolescenza. Siamo abituati a trovare questi sentimenti solo negli animali superiori, ed è molto spesso sul grado del loro sviluppo che noi adeguiamo quello della nostra compassione o del nostro interesse.

Voici le Chabot de rivière (Cottus gobio), un Poisson à formes peu élégantes mais qui accuse, sous une livrée modeste, un caractère très élevé. «Nidum in fundo format, ovis incubat, prius vitam deserturus, quam nidum», [271] dit Linné dès 1766. C’est le mâle qui fait ainsi preuve de la plus grande sollicitude. Au mois de mars ou avril, il creuse dans la sable, à l’aide de sa queue, un trou, parfois en repoussant une pierre par les mouvements de son corps. Il va chercher ensuite les femelles et les amène pondre dans cette sorte de nid. Puis, ayant fécondé les œufs, il les garde avec une extrême jalousie, sans s’éloigner de son précieux trésor autrement que pour rechercher la nourriture indispensable. Doué, à cette époque, d’une grande souplesse et d’une rare agilité, il guette les manœuvres de ses voisins et s’élance comme une flèche au moindre mouvement offensif dirigé contre son nid. Il n’abandonne son poste qu’après quatre ou cinq semaines, après que les jeunes, éclos et suffisamment robustes, se sont dispersés.

Ecco lo Scazzone di fiume (Cottus gobio), un pesce dalle forme poco eleganti ma che mostra, sotto una livrea modesta, una caratteristica molto elevata. «Costruisce il nido sul fondale, cova le uova, muore piuttosto che abbandonare il nido», dice Linneo fin dal 1776. è il maschio che dà in questo modo prova della più grande sollecitudine. Nel mese di marzo o aprile scava un foro nella sabbia, con l’aiuto della coda, talvolta spostando una pietra coi movimenti del suo corpo. Poi va a cercare le femmine e le conduce a deporre in questa specie di nido. Poi, fecondate le uova, le custodisce con la massima gelosia, allontanandosi dal suo prezioso tesoro solo per cercare l’indispensabile nutrimento. Dotato, in questo periodo, di una grande accortezza e di una rara agilità, spia le manovre dei suoi vicini e si lancia come una freccia al minimo movimento offensivo diretto contro il suo nido. Lascia il suo posto solo dopo 4 o 5 settimane, dopo che i giovani, schiusi e abbastanza robusti, si sono dispersi.

Certains Gobies, tels que le Gobius niger et le Gobius constructor des torrents d’Abasie, ont des mœurs analogues.

Certi Ghiozzi, come il Gobius niger e il Gobius constructor dei torrenti dell’Abasia (lunga striscia di terra sul fianco sud ovest del Caucaso) hanno comportamenti simili.

Nous avons déjà vu que la Truite et le Saumon creusent également des cavités dans le gravier pour y déposer leurs œufs.

Abbiamo già visto che la Trota e il Salmone scavano anche loro delle cavità nella ghiaia per deporvi le loro uova.

Les plus intéressants des Poissons nidifiants sont les Épinoches et les Épinochettes (Gastérosté{r}idés), qui habitent les eaux douces et la mer en quantités tellement immenses qu’en Angleterre on les employa comme engrais et que, sur les côtes de la Baltique, on les donne comme nourriture aux pourceaux. Ce sont les plus petits Poissons de nos eaux douces; ils sont d’une grande vivacité de mouvements, hérissant à tout moment leur armature d’arêtes dorsales, ce qui leur a valu précisément le nom d’Épinoche ou Épinarde.

I pesci costruttori di nidi più interessanti sono lo Spinarello (Gasterosteus aculeatus) e l’épinochette (Gasterosteus decispinosus) (Gasterosteidi), che dimorano nelle acque dolci e nel mare in quantità talmente enormi che in Inghilterra vengono usati come concime e che, sulle coste del Baltico, vengono dati come cibo ai maiali. Sono i pesci più piccoli delle nostre acque dolci; hanno una grande vivacità di movimenti, e drizzano in ogni momento la loro armatura di spine dorsali, il che appunto ha valso loro il nome di Spinarello o épinarde.

Vers le mois de mai ou de juin le mâle de l’Épinoche à queue lisse revêt sa parure de noce. Il commence alors la construction du nid qu’il destine aux œufs et à ses jeunes (fig. 133). Après avoir cherché au fond de l’eau un endroit où le terrain vaseux ou argileux ne lui oppose pas trop de [272] résistance, il creuse un trou par où il enfonce complètement dans la vase. Ensuite, tournant vivement autour de lui-même, il produit une excavation circulaire en rejetant de droite et de gauche la vase. La cavité suffisamment grande, l’Épinoche s’en va chercher aux environs des brindilles d’herbes, des chevelus de racine, etc., et les fixe au moyen de grains de sable ou les entortille adroitement au fond de l’excavation. Bientôt celle-ci se trouve tapissée intérieurement d’une couche de revêtement.

Verso il mese di maggio o di giugno lo Spinarello maschio dalla coda liscia veste il suo abito nuziale. Inizia allora la costruzione del nido che destina alle uova e ai suoi figli (fig. 133). Dopo aver cercato sul fondo dell’acqua un posto dove il terreno melmoso o argilloso non gli oppone troppa resistenza, scava un buco che affonda completamente nel fango. Successivamente, girando vivacemente su se stesso, produce uno scavo circolare gettando a destra e a sinistra il fango. Quando la cavità è sufficientemente grande, lo Spinarello se ne va a cercare nei dintorni dei fili d’erba, dei piccoli involti di radicette, ecc., e li fissa per mezzo dei granelli di sabbia o li attorciglia abilmente sul fondo dello scavo. Ben presto questo si trova tappezzato all’interno da uno strato di rivestimento.


Lo Spinarello e il suo nido.

Au fur et à mesure que le travail avance, le petit architecte s’assure de la solidité de son édifice en imprimant à l’eau d’assez forts courants, rejetant les matériaux [273] superflus, consolidant les autres. Le plancher établi, il s’agit de faire la voûte du plafond. Brindille s’ajoute à brindille et dextrement, à l’aide de son museau, le Poisson les entrelace et les enduit de glue. Le nid s’arrondit en boule, mais afin de bien lisser la cavité et de lui garder les dimensions voulues, l’Épinoche se faufile souvent en dedans, se retourne dans tous les sens, puis continue son travail en ménageant une entrée, quelquefois deux ouvertures opposées. Elle est tout à son travail et malheur aux petits insouciants qui l’approcheraient de trop près: elle les attaquerait avec un courage féroce. Le nid est terminé: il a une dizaine de centimètres de diamètre; vous pouvez les voir, nombreux, au fond du ruisseau limpide, garnir le fond d’une série de petits mamelons.

Man mano che il lavoro procede, il piccolo architetto si assicura della solidità del suo edificio creando nell’acqua correnti abbastanza forti, scartando i materiali superflui, consolidando gli altri. Fatto il pavimento, si tratta di fare la volta del tetto. Ramoscello si aggiunge a ramoscello e con destrezza, con l’aiuto del muso, il pesce li intreccia e riveste di colla. Il nido si arrotonda a palla, ma allo scopo di lisciare bene la cavità e conferirle le volute dimensioni, lo Spinarello spesso si intrufola all’interno, si rigira in ogni senso, poi prosegue il suo lavoro procurando un’entrata, talvolta 2 aperture opposte. è tutto preso nel suo lavoro e disgrazia sarebbe per tutti i piccoli sventati che l’avvicinassero troppo: li aggredirebbe con un coraggio feroce. Il nido è finito: ha una decina di centimetri di diametro; potete vederli numerosi, sul fondo di un limpido ruscello, rivestire il fondo con una serie di piccoli mammelloni.


L’épinochette e il suo nido.

L’Épinochette a des instincts tout à fait pareils, mais [274] elle simplifie son travail et arrive au même résultat. Au lieu de creuser la vase, puis de revêtir la cavité, elle établit son nid, comme les Oiseaux, sur les plantes, contre une branche, une tige, sous une feuille (fig. 134). Elle le fait de matériaux tendres et flexibles tels que conferves, feuilles minces, etc., qu’elle entasse en boule compacte en les fixant solidement par une substance gluante contre leur support.

L’épinochette ha degli istinti del tutto simili, ma semplifica il proprio lavoro, e giunge allo stesso risultato. Invece di scavare il fango, poi di rivestirne la cavità, fa il suo nido, come gli uccelli, sulle piante, contro un ramo, un gambo, sotto una foglia (fig. 134). Lo fa di materiali teneri e flessibili come l’alga tribonema, le foglie sottili, ecc., che accartoccia in una palla compatta fissandole solidamente contro il loro supporto con una sostanza collosa.

Puis, entamant la boule à l’aide de son museau, elle s’y enfonce complètement, et, en se retournant sur elle-même en tous sens, produit une cavité dont elle égalise parfaitement les parois et les enduits de glue. En sortant du côté opposé à l’entrée, elle troue son nid d’une deuxième ouverture.

Poi, intaccando la palla col muso, vi si intrufola completamente, e, rigirandosi su se stessa in tutti i sensi, genera una cavità della quale liscia perfettamente le pareti e le riveste di colla. Uscendo dalla parte opposta all’entrata, buca il suo nido con una seconda apertura.

Toute cette architecture est l’œuvre exclusive du mâle, les femelles n’en ont eu aucun souci et ne connaissent seulement pas leur nid futur. En effet, à peine leur travail fini, Épinoches et Épinochettes mâles, brillant d’éclatantes couleurs, vont chercher dans le troupeau une femelle qu’ils mènent au nid. Celle-ci s’engage par l’une des ouvertures dans la cavité du nid, y pond un certain nombre d’œufs, puis sort par l’ouverture opposée et s’éloigne. Le mâle s’y introduit à son tour et féconde ce premier dépôt d’œufs. Il recommence ensuite le même manège avec d’autres femelles qui viennent pondre successivement jusqu’à ce que les œufs, fécondés chaque fois par le mâle après le départ de la femelle, remplissent suffisamment la cavité du nid.

Tutta questa architettura è opera esclusiva del maschio, le femmine non ne hanno avuto alcun grattacapo e semplicemente non conoscono il loro futuro nido. Effettivamente, appena terminato il loro lavoro, i maschi Spinarello ed épinochette, splendenti per smaglianti colori, vanno a cercare nel branco una femmina che conducono al nido. Questa s’intrufola nella cavità del nido attraverso una delle aperture, vi depone un certo numero di uova, poi esce attraverso l’opposta apertura e si allontana. Il maschio entra a sua volta e feconda questa prima deposizione di uova. Ricomincia poi lo steso lavorio con altre femmine che successivamente vengono a deporre fino a che le uova, ogni volta fecondate dal maschio dopo la partenza della femmina, riempiono sufficientemente la cavità del nido.

Mais, tandis que les femelles restent absolument indifférentes à l’avenir de leurs œufs, le père n’a fini sa besogne qu’à moitié. Il ferme d’abord une des ouvertures du nid. Il veillera ensuite avec un soin étonnant à la sécurité de ses protégés et à le réussite de leur éclosion. Car, non seulement il en chasse tous les ennemis affamés, mais de temps en temps, se portant devant l’unique ouverture, il produit à l’aide de son corps des mouvements d’eau [275] qu’il dirige adroitement sur le frai afin de lui renouveler l’oxygène et l’empêcher de se détériorer.

Ma, mentre le femmine rimangono assolutamente indifferenti per il futuro delle loro uova, il padre ha terminato il suo compito solo a metà. Chiude subito una delle aperture del nido. In seguito veglierà con stupefacente cura sulla sicurezza dei suoi protetti e sulla riuscita della loro schiusa. Perché, non soltanto ne allontana tutti gli affamati nemici, ma di tanto in tanto, mettendosi davanti all’unica apertura, genera con l’aiuto del suo corpo dei movimenti d’acqua che indirizza abilmente sulle uova fecondate con lo scopo di rinnovarne l’ossigeno e impedir loro di deteriorarsi.

Dix ou douze jours après, les soins de la petite sentinelle sont récompensés par la naissance de quelques centaines de petites Épinoches, chacune avec sa vésicule vitelline, tout un petit monde grouillant, se débattant, mais toujours sous l’œil vigilant du père qui ne livre son troupeau à la débandade que quand les petits ont acquis assez de taille et de force pour se défendre eux-mêmes des attaques de leurs ennemis.

10 o 12 giorni dopo, le cure della piccola sentinella vengono ricompensate dalla nascita di alcune centinaia di piccoli Spinarelli, ciascuno con la sua vescicola vitellina, tutto un piccolo mondo brulicante, che si dibatte, ma sempre sotto l’occhio vigile del padre che libera il suo branco al fuggifuggi solo quando i piccoli hanno acquisito abbastanza taglia e forza per difendersi da soli dagli attacchi dei loro nemici.

Plusieurs autres Poissons nidifient d’une façon analogue, mais leur industrieuse activité est moins connue dans ses détails que celle des Épinoches et des Épinochettes, qui sont des Poissons de nos eaux douces et qui nous offrent ce spectacle curieux même dans les aquariums.

Parecchi altri pesci nidificano in un modo simile, ma la loro industriosa attività è meno nota nei dettagli di quella degli Spinarelli ed épinochette, che sono pesci delle nostre acque dolci e ci offrono questo curioso spettacolo anche negli acquari.

On cite, comme nidifiants, les Pomotis, quelques Poissons qui habitent les bancs de Terre-Neuve, les Labres (Labre mêlé et Vieille de mer), qui construiraient sur les rochers des nids d’herbes marines semblables à ceux des épinoches, mais beaucoup plus vastes.

Si citano, come nidificanti, i Pomotis [Acantharchus pomotis], alcuni pesci che abitano sui Banchi di Terranova, i Labridi (Labre mêlé, [Labrus mixtus] e Labro di mare), che costruirebbero dei nidi di erbe marine sulle rocce, simili a quelli degli Spinarelli ma molto più estesi.

On rapporte également des Silures un trait de meurs qui prouverait leur attachement à leur famille. En cas de danger, les vieux entoureraient les jeunes pour les protéger, les laissant même se réfugier parfois dans leur cavité buccale.

Viene riferita anche un’abitudine caratteristica dei Siluri che dimostrerebbe il loro attaccamento alla loro famiglia. In caso di pericolo, i vecchi circonderebbero i giovani per proteggerli, lasciandoli anche talvolta rifugiare nella loro cavità buccale.

Les petits alevins des poissons éclosent au bout d’un temps plus ou moins long, plus long chez les Poissons qui frayent en hiver et à une basse température: car la chaleur avance et le froid retarde l’éclosion.

I piccoli avannotti dei pesci schiudono nel giro di un tempo più o meno lungo, maggiore nei pesci che depongono uova in inverno e a una bassa temperatura: perché il calore accelera e il freddo rallenta la schiusa.

Les jeunes Poissons se développent rapidement après l’éclosion, rarement en passant par des métamorphoses. Les petits Esturgeons du Rhône ont acquis au bout de quinze jours, au mois de mai, une longueur de 20 centimètres, 60 centimètres au mois de septembre et 80 centimètres en novembre.

I giovani pesci si sviluppano rapidamente dopo la schiusa, passando raramente attraverso delle metamorfosi. I piccoli storioni del Rodano hanno raggiunto nel giro di 15 giorni, nel mese di maggio, una lunghezza di 20 cm, 60 cm nel mese di settembre e 80 cm in novembre.

[276] Les métamorphoses du jeune âge, que nous allons voir caractériser tout un groupe de Batraciens, existent chez les Lamproies. La petite Lamproie de rivière ou Lamproie de Planer, qui habite exclusivement les eaux douces, où elle est connue sous le nom de «Sucet», naît à l’état de larve. La forme larvaire est tellement différente de la forme adulte qu’on l’avait considérée comme un animal tout à fait différent sous le nom d’Ammocète branchiale. Le corps de l’Ammocète est moins cylindrique que celui de la Lamproie adulte, la bouche est plus allongée, en forme de fer à cheval, et dépourvue de dents. L’œil est comme voilé et peu distinct. L’appareil respiratoire est modifié. Au bout de deux ou trois ans, l’Ammocète se métamorphose en Lamproie adulte et ce n’est qu’alors que les femelles commencent à frayer.

Le metamorfosi giovanili, che vedremo caratterizzare tutto un gruppo di Batraci, esistono nelle Lamprede. La piccola Lampreda di fiume o Lampreda di Planer, che abita esclusivamente le acque dolci, dove è nota col nome di «Ventosa», nasce come larva. La forma larvale è talmente diversa dalla forma adulta che era stata considerata come un animale totalmente diverso col nome di Ammocete branchiale. Il corpo dell’Ammocete è meno cilindrico di quello della Lampreda adulta, la bocca è più allungata, a forma di ferro di cavallo, e sprovvista di denti. L’occhio è come velato e poco distinto. L’apparato respiratorio è modificato. Nel giro di 2 o 3 anni l’Ammocete si muta in lampreda adulta ed è solo allora che le femmine iniziano a deporre le uova.

Pas n’est besoin de faire remarquer combien la population des cours d’eau contribue à la richesse d’un pays. Or, depuis bon nombre d’années cette population va en diminuant, et si l’État, grâce aux connaissances plus parfaites accumulées par les observateurs sur les mœurs, le temps et les conditions du frai des Poissons, n’avait pris des dispositions éclairées, le dépeuplement des cours d’eau, en Europe, n’aurait été qu’une question de temps.

Non è necessario far notare quanto la popolazione dei corsi d’acqua contribuisca alla ricchezza di un paese. Ora, da un buon numero di anni tale popolazione va diminuendo, e se lo Stato, grazie alle migliori conoscenze acquisite dagli osservatori sulle abitudini, il tempo e le condizioni della deposizione di uova dei pesci, non avesse assunto dei provvedimenti illuminati, lo spopolamento dei corsi d’acqua in Europa sarebbe stato solo una questione di tempo.

Malgré l’extrême fécondité des Poissons, les causes destructrices du frai: empoisonnement de l’eau par les usines, navigation à vapeur, braconnage et intérêt mal compris du pêcheur, déprédations des animaux de basse-cour, etc., se sont déjà aggravées au point de commander le repeuplement des cours d’eau par des voies artificielles. La pisciculture moderne est arrivée à une certaine perfection, car on peut, au moyen d’appareils ingénieux, féconder artificiellement le frai de Poisson, favoriser et aider l’incubation, l’éclosion et l’alimentation de l’alevin et transporter au loin les œufs fécondés, «embryonnés», sans crainte d’avaries.

Nonostante l’estrema fecondità dei pesci, le cause distruttrici della deposizione di uova: avvelenamento dell’acqua dovuta alle fabbriche, navigazione a vapore, bracconaggio e malinteso interesse del pescatore, saccheggi degli animali di cortile, ecc., si sono già aggravati al punto da imporre il ripopolamento dei corsi d’acqua per vie artificiali. La moderna piscicoltura ha raggiunto una certa perfezione, perché si può, per mezzo di geniali apparecchiature, fecondare artificialmente la deposizione delle uova dei pesci, favorire e aiutare l’incubazione, la schiusa e l’alimentazione dell’avannotto e trasportare lontano le uova fecondate, «embrionate», senza tema di danno.

Les Chinois connaissent depuis longtemps la [277] fécondation artificielle, et les habitants de la vallée du Kiang-si n’en retirent pas un mince profit. Mais nous les avons dépassés et nous possédons aujourd’hui en Europe quelques établissements, surtout celui de Huningue dans l’arrondissement de Mulhouse, véritables maisons d’éducation du Poisson, où des milliers d’œufs, principalement de Salmonidés, sont fécondés artificiellement (fig. 135) et envoyés sur demande dans tous les pays d’Europe. Les transport des œufs embryonnés se fait assez facilement: on les expédie dans des boîtes, où des couches de sable ou des linges mouillés les tiennent dans un état d’humidité suffisante. Arrivés à bon port, les jeunes alevins éclosent dans des appareils à éclosion, et sont «semés» ensuite dans les cours d’eau qu’on veut repeupler.

I Cinesi conoscono da molto tempo la fecondazione artificiale, e gli abitanti della Valle dello Kiang-si non ne ricavano un profitto da poco. Ma noi li abbiamo superati e possediamo oggi in Europa alcuni stabilimenti, sopratutto quello di Huningue nel circondario di Mulhouse, vere case di allevamento del pesce, dove migliaia di uova, principalmente di salmonidi, vengono fecondate artificialmente (fig. 135) e spedite su richiesta in tutti i paesi d’Europa. I trasporti delle uova embrionali vengono effettuati abbastanza facilmente: le si spedisce in scatole, nelle quali strati di sabbia o di tessuti bagnati le mantengono in uno stato di sufficiente umidità. Giunti a buon fine, i giovani avannotti schiudono dentro ad apparecchiature per la schiusa, e vengono poi «seminati» nei corsi d’acqua che si vuole ripopolare.


Fecondazione artificiale delle uova dei Pesci mediante il latice.

Ces appareils sont formés ordinairement d’une série de boîtes ou auges en porcelaine ou en faïence, disposées en gradins d’amphithéâtre (fig. 136). Un filet d’eau, à la température [278] convenable de 6 à 10 degrés, alimente l’auge supérieure, puis se déverse successivement dans les auges plus basses. Cette eau doit naturellement être suffisamment oxygénée pour répondre aux besoins de la respiration du jeune alevin. Rien de plus intéressant que de voir de l’alevin de Saumon reposant au fond de cette eau limpide, laissant voir à travers l’enveloppe transparente de l’œuf le développement des organes du jeune Poisson qu’on voit naître.

Questi apparecchi sono ordinariamente formati da una serie di scatole o trogoli di porcellana o maiolica, disposti come gradinate d’anfiteatro (fig. 136). Un filo d’acqua, alla conveniente temperatura da 6 a 10 gradi, alimenta il trogolo superiore, poi si riversa nei trogoli più bassi. Naturalmente quest’acqua deve essere sufficientemente ossigenata da supplire ai bisogni respiratori del giovane avannotto. Nulla è più interessante del vedere l’avannotto di salmone riposare al fondo di quest’acqua limpida, che lascia vedere attraverso l’involucro trasparente dell’uovo lo sviluppo degli organi del giovane pesce che si vede nascere.


Apparecchio per l’incubazione dell’avannotto.

Ce plaisir, on peut se le procurer à peu de frais dans un aquarium et avec un grand nombre d’espèces d’œufs fécondés. Pour réussir à cultiver le jeune alevin, on n’a qu’à lui assurer une bonne hygiène et une bonne alimentation après son éclosion. Le défaut d’hygiène amène ordinairement sur les œufs le développement d’hyphes de Champignons, appelés Byssus, qui les tuent rapidement. Rappelons-nous aussi que les plantes aquatiques vertes développent, sous l’influence de la lumière, de l’oxygène dont la présence est absolument indispensable dans une eau qui prétend faire éclore de l’alevin de Poisson.

Questo piacere lo si può avere a basso prezzo in un acquario e con un gran numero di specie di uova fecondate. Per riuscire a coltivare il giovane avannotto c’è solo da garantirgli una buona igiene e una buona alimentazione dopo la schiusa. La mancanza d’igiene di solito causa sulle uova lo sviluppo di ife fungine, chiamate Bisso, che le uccidono rapidamente. Ricordiamoci anche che le piante acquatiche verdi sviluppano, sotto l’influsso della luce, dell’ossigeno la cui presenza è assolutamente indispensabile in un’acqua che si vuole faccia schiudere un avannotto di pesce.