Traité des oiseaux de basse-cour
d’agrément et de produit
1891
Alphonse Gobin (1828-1893)

Trattato sugli animali da cortile
di gradimento e di prodotto
1891
di Alphonse Gobin (1828-1893)
Professore di zootecnia, di zoologia e di agricoltura

Trascrizione e traduzione di Elio Corti
2015

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CAPITOLO IV

[323] CHAPITRE IV

CAPITOLO IV

LE PAON.

IL PAVONE

Le paon (fig. 78), dans la classification zoologique de Cuvier, prend place dans la famille des Gallinacés proprement dits, où il forme un genre distinct. Brehm en fait, dans son ordre des Pulvérateurs, une famille spéciale, celle des Pavonidés, caractérisée par les plumes suscaudales très allongées, à barbes lâches et soyeuses, et pouvant se redresser pour s’étaler en roue.

Il pavone (fig. 78), nella classificazione zoologica di Cuvier, prende posto nella famiglia dei Gallinacei propriamente detti, dove forma un genere distinto. Brehm nel suo ordine dei Polveratori ne fa una famiglia speciale, quella dei Pavonidi, caratterizzata da piume sopracaudali molto allungate, con barbe sciolte e setose, e che possono raddrizzarsi per formare una ruota.

On connaît quatre espèces de paons vivant à l’état [324] sauvage dans le sud de l’Asie; ce sont: le paon vulgaire (Pavo cristatus), qui habite les Indes et Ceylan: l’espèce souche de notre paon domestique; il n’en diffère que par sa taille un peu plus grande et l’éclat plus vif de ses couleurs; il est par conséquent trop connu pour que nous décrivions son magnifique plumage, monopole du mâle, à part la huppe qui caractérise les deux sexes.

Si conoscono 4 specie di pavoni che nel sud dell'Asia vivono allo stato selvatico; sono: il pavone comune (Pavo cristatus) che abita le Indie e Ceylon, specie capostipite del nostro pavone domestico; ne differisce solo per la sua taglia un po’ più grande e lo splendore più vivo dei suoi colori; è di conseguenza tanto conosciuto da non obbligarci a descrivere il suo magnifico piumaggio, monopolio del maschio, a parte il ciuffo che caratterizza i due sessi.

Le paon noir (Pavo nigripennis). Récemment, Sclater a décrit une nouvelle espèce sous le nom de paon noir. Ce paon différerait du précédent en ce que le mâle a les couvertures supérieures des ailes d’un bleu noir ou d’un bleu vert. La femelle aurait un plumage gris clair, semé de taches foncées. On ne connaît pas sa patrie. Quelques-uns le regardent comme le produit du croisement des Pavo cristatus et muticus.

Il pavone nero (Pavo nigripennis). Recentemente Sclater ha descritto una nuova specie con il nome di pavone nero. Questo pavone differirebbe dal precedente per il fatto che il maschio ha le copritrici superiori delle ali di un blu nero o di un blu verde. La femmina avrebbe un piumaggio grigio chiaro, disseminato di macchie scure. Non si conosce la sua patria. Alcuni lo considerano come il prodotto dell'incrocio del Pavo cristatus e muticus.

Le paon du Japon (Pavo Japonicus), très peu connu jusqu’ici, ne diffère guère du paon vulgaire que par sa huppe droite, composée de dix plumes étroites et étagées entre elles, par son cri et par sa livrée particulière, plus brillante encore s’il est possible.

Il pavone del Giappone (Pavo Japonicus), finora molto poco conosciuto, differisce dal pavone comune solo per il suo ciuffo diritto, composto da 10 piume strette e tra loro sovrapposte, per il suo grido e per la sua livrea particolare, forse ancora più brillante.

Le paon spicifère (Pavo muticus), paon mutique ou paon géant, habitant de l’Assam et des îles de la Sonde, est connu depuis plus longtemps que le paon vulgaire. Il surpasse ses congénères en beauté. Les plumes de sa huppe ont les barbes larges et disposées en épis; le haut du cou et la tête sont d’un vert émeraude, le bas du cou d’un vert bleu, bordé de vert doré; la poitrine est verte avec reflets dorés; le ventre d’un gris brunâtre; les couvertures des ailes d’un vert [325] foncé; les rémiges brun cuir, avec les barbes externes marbrées de gris et de noir; les rémiges secondaires noires, à reflets verdâtres; les grandes couvertures de la queue semblables, par la longueur et la distribution des couleurs, à celles du paon vulgaire, mais encore plus belles; l’œil gris brun, entouré d’un cercle nu et bleuâtre; les joues jaune d’ocre; le bec noir; les pattes grises; les tarses hauts; la forme du corps élancée. La femelle ressemble au mâle, moins la longueur de la queue.

Il pavone verde (Pavo muticus), pavone mutico o pavone gigante, abitante dell'Assam e delle isole della Sonda, è conosciuto da molto più tempo rispetto al pavone comune. Supera i suoi congeneri in bellezza. Le piume del suo ciuffo hanno le barbe larghe e disposte in spighe; la parte alta del collo e la testa sono di un verde smeraldo, la parte bassa del collo di un verde blu bordato di verde dorato; il petto è verde con riflessi dorati; il ventre di un grigio brunastro; le copritrici delle ali di un verde scuro; le remiganti bruno cuoio con le barbe esterne chiazzate di grigio e di nero; le remiganti secondarie nere con riflessi verdastri; le grandi copritrici della coda simili, per lunghezza e distribuzione dei colori, a quelle del pavone comune, ma ancora più belle; l’occhio grigio bruno, circondato da un cerchio nudo e azzurrognolo; le guance giallo ocra; il becco nero; le zampe grigie; i tarsi alti; la forma del corpo slanciata. La femmina somiglia al maschio, eccetto che per la lunghezza della coda.

Les paons sauvages vivent en petites troupes, sur la lisière des grands bois; ils recherchent, pour percher la nuit, les arbres les plus élevés. Malgré le peu d’envergure de leurs ailes, ils peuvent, lorsqu’ils y sont contraints, franchir en volant des espaces considérables; leur vol est lourd et bruyant. Ils sont soumis à une mue d’automne qui prive le mâle de sa queue. La femelle niche à terre sous quelque grand buisson, dans un lieu sec et élevé; son nid, grossièrement construit, se compose de quelques ramilles et de feuilles sèches; elle y pond une douzaine d’œufs et les couve assidûment.

I pavoni selvatici vivono in piccoli branchi sul limitare dei grandi boschi; per appollaiarsi di notte cercano gli alberi più alti. Malgrado la loro scarsa apertura alare, quando costretti possono attraversare in volo degli spazi considerevoli; il loro volo è pesante e rumoroso. Sono sottoposti a una muta autunnale che priva il maschio della sua coda. La femmina nidifica a terra sotto qualche grande cespuglio, in un luogo secco ed elevato; il suo nido, grossolanamente costruito, si compone di alcuni ramoscelli e di foglie secche; vi depone una dozzina di uova e le cova assiduamente.

Le paon domestique n’est autre que le paon vulgaire acclimaté et domestiqué depuis longtemps en Europe. Il n’a fourni qu’une seule variété blanche ou albine, plus délicate et peu constante.

Il pavone domestico altro non è che il pavone comune da molto tempo acclimatato e addomesticato in Europa. Ha fornito solo una varietà bianca o albina, più delicata e poco costante.

La mythologie avait fait du paon l’attribut de Junon, ce qui prouve qu’il était connu des Grecs dès les temps héroïques. Certains historiens disent qu’il fut importé de l’Inde en Europe par Alexandre le Grand, qui l’aurait trouvé au pays d’Ophir; d’autres, qu’il fut [326] introduit de l’Inde en Palestine par les flottes de Salomon. Ce qui paraît certain, c’est qu’il était connu en Grèce au temps de Périclès et d’Aristote. L’Italie ne le reçut de la Grèce que vers la fin de la République; Columelle, Varron et Pline le mentionnent. «L’orateur Hortensius, dit ce dernier auteur, fut le premier Romain qui fît tuer un paon pour sa table, lorsqu’il donna son repas de réception au collège des Pontifes; et le premier qui ait engraissé des paons est Aufidius Lurcon, vers le temps de la dernière guerre des pirates. Il se procura par ce moyen un revenu de soixante mille sesterces.» Sous l’empire, le paon joua un rôle important dans la gastronomie: Vitellius, Héliogabale, offraient à leurs convives, l’un des langues, l’autre des cervelles de paon. Au moyen âge, il était d’usage parmi nous de servir un paon rôti à tous les dîners d’apparat. Aujourd’hui, la chair de cet oiseau est fort peu appréciée, bien qu’elle soit réellement fort bonne lorsque l’animal est jeune.

La mitologia aveva fatto del pavone il simbolo di Giunone, il che prova che era conosciuto dai Greci fin da tempi molto antichi. Certi storici dicono che fu importato dall'India in Europa da Alessandro Magno che l'avrebbe trovato nel paese di Ofir; altri, che fu introdotto dall'India in Palestina dalle flotte di Salomone. Ciò che sembra certo, è che era conosciuto in Grecia ai tempi di Pericle e di Aristotele. L'Italia lo ricevette dalla Grecia solo verso la fine della Repubblica; Columella, Varrone e Plinio lo menzionano. «L'oratore Ortensio, dice quest’ultimo autore, fu il primo Romano a far uccidere un pavone per la sua tavola, quando fece il pranzo di ricevimento per il collegio dei Pontefici; e il primo ad aver ingrassato dei pavoni fu Aufidio Lurcone, verso il periodo dell'ultima guerra dei pirati. Si procurò così un provento di 60.000 sesterzi.» Durante l'impero il pavone giocò un ruolo importante nella gastronomia: Vitellio, Eliogabalo, offrivano ai loro commensali, uno delle lingue, l'altro delle cervella di pavone. Nel Medioevo era uso presso di noi servire un pavone arrosto a tutti i pranzi di gala. Oggi la carne di questo uccello è assai poco apprezzata, sebbene sia realmente molto buona quando l'animale è giovane.

Le paon est exclusivement un oiseau de luxe, de volière et de parc; dans nos basses-cours, son caractère batailleur et impératif porte le trouble parmi les volailles; c’est avec les dindons qu’il est le plus difficile de le faire vivre en bonne intelligence. Il s’habitue difficilement, du reste, à un régime domestique; il lui faut la liberté, l’espace, les toits, les murs ou les grands arbres pour se percher. La femelle ponds au printemps (en mai) une douzaine d’œufs d’un blanc fauve, tachetés de points plus foncés et de la grosseur de ceux de la dinde. Elle recherche, pour les déposer dans un nid très grossièrement établi à terre, les lieux les plus [327] secrets, afin de les dérober au mâle, qui ne manquerait pas de les casser. La ponte se succède, en général, à intervalles d’un jour, et il faut avoir soin de recueillir ces œufs, la paonne ou panne les distribuant souvent en plusieurs endroits. Lorsque sa ponte est terminée, on lui rend ses œufs, mais on entoure son nid d’une clôture pour en interdire l’accès au mâle et aux autres volailles; c’est là qu’on lui porte à plusieurs reprises, chaque jour, à manger et à boire. C’est, du reste, une couveuse assidue, quoique un peu maladroite; aussi casse-t-elle souvent une partie de ses œufs. Après vingt-huit à trente jours d’incubation, les paonneaux ou panneaux éclosent.

Il pavone è esclusivamente un uccello di lusso, di voliera e di parco; nei nostri cortili il suo carattere battagliero e autoritario crea agitazione nel pollame; è coi tacchini che è più difficile farlo vivere in un buon rapporto. D’altronde si abitua difficilmente a un regime domestico; gli occorre la libertà, lo spazio, i tetti, i muri o i grandi alberi per appollaiarsi. La femmina depone in primavera (a maggio) una dozzina di uova di un bianco fulvo, macchiettate di puntini più scuri e della grossezza di quelle della tacchina. Per deporle in un nido fatto molto rozzamente a terra cerca i luoghi più segreti, per sottrarle al maschio che non mancherebbe di romperle. La deposizione si attua generalmente a intervalli di 1 giorno, e occorre aver cura di raccogliere queste uova, dato che la pavona spesso le depone in parecchi punti. Quando la sua deposizione è finita, le si restituiscono le sue uova, ma si circonda il suo nido con una recinzione per vietarne l'accesso al maschio e agli altri pollami; è lì che ogni giorno le si porta a più riprese da mangiare e da bere. È del resto una covatrice assidua, sebbene un po’ maldestra; infatti spesso rompe una parte delle sue uova. Dopo 28 o 30 giorni di incubazione i pavoncini nascono.

Il est plus prudent, lorsque la paonne a couvé déjà ses œufs pendant dix jours, de les lui enlever et d’en placer cinq sous une poule domestique, cinq sous une autre, en ayant soin de les retourner chaque jour, leur volume étant trop considérable pour les forces de la couveuse; vingt jours plus tard, l’éclosion a lieu. D’autres personnes préfèrent confier ces œufs à une dinde.

È più prudente, quando la pavona ha già covato le sue uova per 10 giorni, togliergliele e metterne 5 sotto una gallina domestica, 5 sotto un'altra, avendo cura di rigirarle ogni giorno, essendo il loro volume troppo notevole per le forze della covatrice; 20 giorni più tardi ha luogo la schiusa. Altre persone preferiscono affidare queste uova a una tacchina.

Les petits naissent couverts d’un duvet jaunâtre, comme les poussins de la poule, et, dès le lendemain de leur naissance, ils s’en vont percher sur des arbres et sous l’aile de leur mère, qui les transporte sur son dos, pendant les quinze ou vingt premiers jours seulement. La nourriture préférable pour eux à ce moment consiste en farine d’orge délayée avec du vin, du froment en grains macéré dans l’eau tiède, de la bouillie d’orge, froment et avoine, cuite et refroidie. Lorsqu’ils ont un mois, l’aigrette [328] commence à pousser, et c’est la cause d’une légère crise; à trois mois, on peut déjà distinguer les sexes; mais ce n’est qu’à la troisième année qu’ils acquièrent leur plumage définitif et que leur queue atteint toute sa longueur; ce n’est qu’alors qu’ils sont complètement adultes. Chaque année, à la fin de juillet, commence la mue; les plumes de la queue des mâles tombent successivement pour ne reparaître qu’au printemps; cette mue s’étend, du reste, à toutes les plumes et aux deux sexes, comme chez les autres oiseaux.

I piccoli nascono coperti da un piumino giallastro come i pulcini della gallina, e, fin dall'indomani della loro nascita, vanno ad appollaiarsi su degli alberi e sotto l'ala della loro madre che li trasporta sulla sua schiena solamente durante i primi 15 o 20 giorni. In questo momento il loro cibo preferibile consiste in farina d’orzo diluita con del vino, in chicchi di frumento macerati in acqua tiepida, in un pastone d’orzo, frumento e avena cotto e raffreddato. Quando hanno 1 mese il ciuffo comincia a spingere ed è la causa di una leggera crisi; a 3 mesi si possono già distinguere i sessi; ma è solo al 3° anno che acquisiscono il loro piumaggio definitivo e che la loro coda raggiunge tutta la sua lunghezza; è solo allora che sono completamente adulti. Ogni anno, alla fine di luglio, comincia la muta; le piume della coda dei maschi cadono in successione per riapparire solo in primavera; questa muta si estende, del resto, a tutte le piume e ai due sessi, come negli altri uccelli.

Quand les paons ont pris leur aigrette, on les nourrit, suivant les lieux et les saisons, avec du grain d’orge ou de blé, des féveroles rôties, des pépins de pomme ou de raisin, du caillé pressé et frais, des vers de verminière, des insectes, etc. On ne réunit les jeunes aux vieux que lorsqu’ils ont sept à huit mois; plus tôt, ils seraient poursuivis, battus, chassés ou tués par les males; encore faut-il les surveiller dans les premiers temps, pour intervenir en temps opportun et empêcher les accidents. La paonne ne fait qu’une ponte par an. On entretient d’ordinaire un mâle pour quatre ou cinq femelles. Celles-ci sont adultes et commencent à pondre au second printemps qui suit leur naissance; les mâles ne doivent être admis à la reproduction que lorsqu’ils ont trois ans. Les uns et les autres peuvent vivre, en moyenne, durant vingt-cinq ans. Lorsqu’ils ont dépassé six à huit ans, les mâles deviennent souvent méchants, même pour les hommes, et surtout pour les enfants. À tout âge, ils ont contre eux leur cri désagréable.

Quando i pavoni hanno assunto il loro ciuffo, a seconda dei luoghi e delle stagioni li si nutre con chicchi d’orzo o di grano, con delle piccole fave arrosto, con dei semi di mela o di uva, con della cagliata pressata e fresca, con dei vermi di lombricaio, con degli insetti, etc. Si uniscono i giovani ai vecchi solo quando hanno da 7 a 8 mesi; più presto sarebbero inseguiti, percossi, cacciati o uccisi dai maschi; inoltre nei primi tempi bisogna sorvegliarli, per intervenire in tempo opportuno e impedire gli incidenti. La pavonessa fa solo una deposizione all’anno. Di solito si tiene 1 maschio per 4 o 5 femmine. Queste sono adulte e cominciano a deporre nella seconda primavera che fa seguito alla loro nascita; i maschi devono essere ammessi alla riproduzione solo quando hanno 3 anni. Gli uni e le altre possono vivere, in media, 25 anni. Quando hanno superato da 6 a 8 anni, i maschi diventano spesso cattivi anche per gli uomini, e sopratutto per i bambini. Ad ogni età hanno in loro sfavore il loro grido sgradevole.