Traité des oiseaux de basse-cour
d’agrément et de produit
1891
Alphonse Gobin (1828-1893)

Trattato sugli animali da cortile
di gradimento e di prodotto
1891
di Alphonse Gobin (1828-1893)
Professore di zootecnia, di zoologia e di agricoltura

Trascrizione e traduzione di Elio Corti
2015

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CAPITOLO I
Sezione 18

CHAPITRE I – LE COQ ET LA POULE

CAPITOLO I IL GALLO E LA GALLINA

[253] § 18. – PRODUIT DE LA BASSE-COUR.

§ 18 – PROVENTI DEL CORTILE

Nous savons que nos 47,601,284 bêtes gallines, représentant un capital de 91,312,731 francs, comprennent environ 34 millions de poules valant 68 millions de francs; ces poules nous fournissent pour 183 million de francs d’œufs environ, et pour 180 millions de francs de viande, en tout 363 millions, [254] ou 7 fr. 64 par tête; pour un capital de 91 millions, c’est un revenu de près de 300 pour 100.

Sappiamo che i nostri 47.601.284 polli, rappresentando un capitale di 91.312.731 franchi, comprendono circa 34 milioni di galline che valgono 68 milioni di franchi; queste galline ci forniscono circa 183 milioni di franchi con le uova e 180 milioni di franchi con la carne, in tutto 363 milioni, o 7,64 franchi a testa; per un capitale di 91 milioni, è un reddito da circa il 300%.

Si nous recherchons quel peut être le produit moyen de l’espèce galline entretenue en liberté dans nos fermes, mais convenablement nourrie et soignée, nous devrons supposer que l’installation du poulailler est à son début, et qu’il se compose simplement de 100 poules et 5 coqs. Sur les 100 poules, 75 seront exclusivement considérées comme pondeuses, et nous fourniront, à 100 œufs par tête, 7,500 œufs par an, à 0 fr. 05 c l’un, soit 375f.

Se indaghiamo quale può essere il prodotto medio dei polli tenuti in libertà nelle nostre fattorie, ma correttamente nutriti e accuditi, dovremo supporre che l'installazione del pollaio è al suo inizio e che si compone semplicemente di 100 galline e 5 galli. Delle 100 galline, 75 saranno considerate esclusivamente come ovaiole e ci forniranno, con 100 uova ciascuna, 7.500 uova l’anno, a 5 centesimi l’uno, ossia 375 franchi.

Les 25 autres poules, destinées à l’élevage, et, à deux couvées chacune par an, nous fourniront 500 élèves, dont 30 pour remplacer les bêtes à réformer, qui seront enlevés à divers âges, dans l’année, par maladie ou accidents, et enfin 379 qui arriveront à bien, et vaudront en moyenne, à 1 fr. 25 c., 462,50.

Le altre 25 galline destinate all'allevamento e con 2 covate ciascuna per anno, ci forniranno 500 allievi di cui 30 per sostituire le bestie da scartare che saranno eliminate a diverse età durante l'anno per malattia o incidenti, e infine 379 che riusciranno bene, e varranno in media 1,25 franchi l’uno, 462,50 franchi in totale.

Ces 370 poulets vendus fourniront en plume une valeur d’environ 40.

Questi 370 pollastri venduti forniranno con la piuma un valore di circa 40 franchi.

Les 105 poules et coqs et les 400 poulets élevés donneront en {poulaite} <poulaitte>, à 30 litres par tête, 151 hectol. 50 ou 7,750 kilogr., valant… 1,332 50.

L’insieme di 105 galline e galli e i 400 pollastri allevati daranno in pollina, con 30 litri a testa, 151,5 ettolitri o 7.750 kg, per un valore di 1.332,5 franchi.

Total des recettes 2,210f.

Totale degli incassi 2.210 franchi.

Passons maintenant aux dépenses:

Passiamo adesso alle spese:

Nourriture complémentaire de 105 poules et coqs adultes à 80 grammes d’orge, sarrasin, avoine, etc., [255] ou autres grains, par jour et par tête, soit 29 kilogr. 200 par tête et par an, ou pour l’ensemble 3,066 kilogrammes, à raison de 16 francs les 100 kilogrammes, soit … 490f 56.

Cibo complementare per 105 galline e galli adulti a 80 grammi d’orzo, grano saraceno, avena, ecc., o altre granaglie, ogni giorno e per ciascuno, o 29,2 kg a testa e per anno, o per l'insieme di 3.066 kg, in ragione di 16 franchi per 100 kg, ossia 490,56 franchi.

Nourriture de 500 poulets d’élevage à divers âges, à raison de 50 grammes par jour et par tete, soit 18 kilog. 250 par tête et pour l’année, et en total 9,125 kilogrammes, valant, à 16 francs pour 100 … 1,460.

Cibo di 500 pollastri da allevamento di diverse età, in ragione di 50 g al giorno e a testa, o 18,25 kg a testa e per anno, e in totale 9.125 kg, valendo, a 16 franchi per 100, 1.460 franchi

Loyer du poulailler, soit intérêt et amortissement du capital de construction, de mobilier, etc. … 68 38.

Affitto del pollaio, ossia interesse e ammortamento del capitale di costruzione, di mobilio, ecc., 68,38 franchi.

Soins donnés à la volaille, tiers des gages et de la nourriture d’une femme à l’année … 200.

Cure date al pollame, terzo dei salari e del cibo di una donna all'anno, 200 franchi.

Total des dépenses 2,118f 94.

Totale delle spese 2.118, 94 franchi.

Ne prétendant point enseigner le moyen de se faire plusieurs mille livres de rente avec les poules, nous avons réduit le produit aux strictes probabilités, tandis que nous avons largement chiffré les dépenses en nourriture; dépenses et recettes se balancent. Dans de semblables circonstances, nous pensons que le profit doit surtout être cherché dans la vente des élèves pendant leur jeune âge, à trois ou quatre mois, ou dans leur engraissement commercial, à sept ou huit mois, enfin dans une vente plus avantageuse des œufs par l’expédition vers un grand centre de consommation.

Non pretendendo affatto di insegnare il mezzo di procurarsi con le galline una rendita di parecchie migliaia, abbiamo ridotto il prodotto alle rigorose probabilità, mentre abbiamo largamente valutato le spese in cibo; spese e incassi si bilanciano. In simili circostanze pensiamo che il profitto deve essere ricercato sopratutto nella vendita degli allievi durante la loro giovane età, a 3 o 4 mesi, o durante il loro ingrassamento commerciale, a 7 o 8 mesi, infine in una vendita più vantaggiosa delle uova per mezzo della spedizione verso un grande centro di consumazione.

Il est peut-être vrai que si nous faisions entrer en [256] ligne de compte les dégâts causés par la volaille dans les terres en culture, à l’époque des semailles et de la maturité, dans les vignes, sur les fumiers, les accidents qu’elles occasionnent quant aux bestiaux, etc., nous établirions une balance moins favorable et comprendrions que les fermiers anglais aient chassé la volaille de la cour et des champs pour la reléguer dans la volière. En effet, les poules bonnes pondeuses sont voraces, alertes, vagabondes; il leur faut trouver des aliments, et pour cela elles ne craignent point de s’éloigner à la recherche des terres que l’on vient d’ensemencer, des récoltes voisines de la maturité, des vignes où les baies commencent à rougir, des bois où elles comptent récolter de nombreux vermisseaux et où parfois les chasseurs, les chiens, les renards ou les belettes les mettent à mal. La ménagère leur distribue plus ou moins régulièrement des criblures de grains, des fonds de greniers, le tout contenant multitude de semences de mauvaises graines qui, n’étant point acceptées, retournent aux fumiers et de là aux champs, où elles se multiplient de plus belle. Dans les étables, sur les fumiers, dans les cours, les poules récoltent et utilisent, je le sais, une foule de déchets qui sans elles seraient perdus; il n’en est pas moins vrai que les cultivateurs soigneux recouvrent d’épines leurs tas de fumier, afin d’en interdire l’accès aux picoreuses, et qu’ils garnissent leurs étables de portes à claire-voie pour les en bannir, en crainte des plumes qu’elles laissent dans le fourrage ou les mangeoires.

È forse vero che se tenessimo conto dei danni causati dal pollame nelle terre in coltura, all'epoca della semina e della maturazione, nelle vigne, sui letami, degli incidenti che causano al bestiame, ecc., stabiliremmo una bilancia meno favorevole e comprenderemmo come mai i fattori inglesi abbiano scacciato il pollame dal cortile e dai campi per relegarlo nella voliera. Infatti le galline buone ovaiole sono voraci, arzille, vagabonde; occorre loro trovare dei cibi, e per questo non temono affatto di allontanarsi alla ricerca delle terre che sono state appena seminate, dei raccolti prossimi alla maturazione, delle viti le cui bacche cominciano a diventare rosse, dei boschi in cui contano di raccogliere numerosi vermiciattoli e dove talvolta i cacciatori, i cani, le volpi o le donnole le rovinano. La massaia distribuisce loro più o meno regolarmente dei residui di setacciatura di granaglie, dei fondi di granai, il tutto contenente una moltitudine di semi di cattive granaglie che, non essendo affatto accettati, tornano ai letami e quindi ai campi, dove si moltiplicano più di prima. Nelle stalle, sui letami, nei cortili, le galline raccolgono e utilizzano, lo so, una moltitudine di rifiuti che senza loro andrebbero persi; è pur vero che i coltivatori diligenti ricoprono di spine i loro mucchi di letame per vietarne l'accesso alle ruspanti, e che dotano le loro stalle di porte a graticciata per non farle entrare, temendo le piume che lasciano nel foraggio o nelle mangiatoie.

L’exploitation de la volaille dans la cour et les champs de la ferme, c’est-à-dire en liberté absolue, [257] nous semble une industrie primitive, irraisonnée, dommageable pour tous. Ce qui séduit, sans doute, c’est qu’elle ne demande que peu de déboursés, à peine un peu de grain supplémentaire durant la mauvaise saison; mais cette nourriture du printemps, de l’été, de l’automne, qui ne coûte rien, nous semble au contraire ruineuse. L’industrie intensive des volailles en volière, suffisamment vaste, mais limitée, avec distribution abondante de nourriture convenablement choisie, nous paraît seule profitable pour tous, seule rationnelle par conséquent. Lequel croyez-vous d’un prix de revient plus avantageux pour la société, du lapin sauvage pesant 1 kilog. 500 ou du lapin domestique pesant 3 kilog.? Du sanglier de 80 kilog. ou du porc gras de 200 kilog.? D’une perdrix ou d’un chapon de Bresse? D’un lièvre ou d’un mouton? La question des poules est un peu semblable. Le gibier doit être enfermé dans des parcs où ceux qui voudront le chasser, le tuer et le manger, le nourriront du moins à leurs frais. La volaille doit être mise en volière pour y être produite industriellement, et, de même que tout autre bétail, plus on lui consacrera de soins et d’aliments, et mieux on en sera récompensé.

La gestione del pollame nel cortile e nei campi della fattoria, cioè in libertà assoluta, ci sembra un'industria primitiva, irragionevole, dannosa per tutti. Ciò che seduce, indubbiamente, è che richiede solo poche spese, appena un po’ di grano supplementare durante la cattiva stagione; ma il cibo della primavera, dell'estate, dell'autunno, che non costa niente, ci sembra al contrario dispendiosa. L'industria intensiva dei polli in una voliera sufficientemente ampia, ma non troppo, con distribuzione abbondante di cibo correttamente scelto, ci sembra la sola vantaggiosa per tutti, pertanto l’unica razionale. Quale pensate essere un prezzo di costo più vantaggioso per la società, quello del coniglio selvatico che pesa 1,5 kg o del coniglio domestico che pesa 3 kg? Del cinghiale di 80 kg o del maiale grasso di 200 kg? Di una pernice o di un cappone di Bresse? Di una lepre o di un montone? La questione delle galline è un po’ simile. La selvaggina deve essere richiusa in parchi in cui, quelli che vorranno cacciarla, ucciderla e mangiarla, la nutriranno perlomeno a loro spese. Il pollame deve essere messo in voliera per esservi prodotto industrialmente, e, come per ogni altro bestiame, più gli si dedicheranno cure e alimenti, meglio se ne sarà ricompensati.