Traité
des oiseaux de basse-cour
d’agrément et de produit
1891
Alphonse Gobin (1828-1893)
Trattato
sugli animali da cortile
di gradimento e di prodotto
1891
di Alphonse Gobin (1828-1893)
Professore di zootecnia, di zoologia e di agricoltura
Trascrizione
e traduzione di Elio Corti
2015
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CAPITOLO III
[312] CHAPITRE III |
CAPITOLO III |
LA PINTADE (*) |
LA GALLINA FARAONA (*) |
* La statistique officielle de 1882 indique, comme existences: 271,637 têtes, valant, à 3 fr. 18 l’une, 865,088 fr. |
* La statistica ufficiale del 1882 indica, come soggetti esistenti: 271.637, del valore di 3,18 franchi ciascuno, 865.088 franchi in totale. |
La pintade, ou peintade, appartient, comme le coq et le dindon, à la famille des Gallinacés proprement dits de la classification de Cuvier. Brehm en fait, dans son ordre de Pulvérateurs, le genre typique de la famille des Numididés, caractérisé par la présence, au sommet de la tête, d’un tubercule calleux plus ou moins prononcé, et à la mandibule inférieure de deux caroncules ou barbillons; enfin par le cou plus ou moins dénué de plumes. On connaît trois espèces sauvages de pintades. |
La gallina faraona appartiene, come il gallo e il tacchino, alla famiglia dei Gallinacei propriamente detti della classificazione di Cuvier. Brehm, nel suo ordine dei Polveratori, ne fa il genere tipico della famiglia dei Numididi, caratterizzato dalla presenza in cima della testa di un tubercolo calloso più o meno pronunciato, e, nella mandibola inferiore, di due caruncole o bargigli; infine per il collo più o meno privo di piume. Si conoscono 3 specie selvatiche di faraone. |
La pintade commune (Numida Meleagris) (fig. 77), [313] paraît être propre à ouest de l’Afrique; on la trouve en grand nombre à Sierra-Leone, dans l’Aschanti, l’Aguapion, et dans les îles du cap Vert; elle est redevenue sauvage dans les Indes occidentales, à la Jamaïque, à Cuba, etc. Elle a le haut de la poitrine et le derrière du cou d’un lilas uniforme, le dos et le croupion gris, parsemés de petites taches blanches entourées d’un cercle foncé; les couvertures supérieures des ailes également variées de taches blanches, mais plus grandes et en partie confluentes; les barbes externes des {régimes} <rémiges> secondaires marquées de raies transversales étroites; la face inférieure du corps d’un gris noir semé régulièrement de grandes taches rondes; les rémiges brunâtres, bordées de blanc en dehors, avec les barbes internes irrégulièrement rayées et pointillées de blanc: les rectrices d’un gris foncé, tachetées de blanc, les latérales seules étant rayées, les caroncules larges et assez longues; l’œil brun foncé; les joues d’un blanc bleuâtre; le bec d’un rouge jaunâtre; le tubercule calleux qui surmonte le bec, rouge; les pattes d’un gris ardoisé sale, couleur de chair vers la naissance des doigts. |
La faraona comune (Numida meleagris) (fig. 77) sembra essere specifica dell'Africa occidentale; la si trova in gran numero in Sierra Leone, in Ashanti, in Aguapion e nelle isole di Capo Verde; è ridiventata selvatica nelle Indie occidentali, a Giamaica, a Cuba, ecc. Ha la parte alta del petto e il retro del collo di un lillà uniforme, la schiena e il codrione grigi, cosparsi di piccole macchie bianche circondate da un cerchio scuro; le copritrici superiori delle ali ugualmente cosparse di macchie bianche, ma più grandi e in parte confluenti; le barbe esterne delle remiganti secondarie segnate da strette righe trasversali; la faccia inferiore del corpo di un grigio nero regolarmente disseminato di grandi macchie rotonde; le remiganti brunastre, bordate di bianco all'esterno, con le barbe interne irregolarmente rigate e punteggiate di bianco: le rettrici di un grigio scuro, macchiettate di bianco, solo le laterali essendo rigate, le caruncole larghe e abbastanza lunghe; l’occhio bruno scuro; le guance di un bianco azzurrognolo; il becco di un rosso giallastro; il tubercolo calloso che sormonta il becco, rosso; le zampe di un grigio ardesia sporco, color carne verso l’origine delle dita. |
Dans les adultes, on distingue le male de la femelle par la plus grande longueur de la corne qui surmonte la tête et par les barbillons notablement plus développés. |
Negli adulti si distingue il maschio della femmina per la maggiore lunghezza del corno che sormonta la testa e per i bargigli notevolmente più sviluppati. |
La pintade à casque (Numida mitrata) semble être répandue sur une vaste étendue de pays, et se trouve partout en grand nombre, principalement vers le sud et l’est de l’Afrique, où on l’a souvent confondue avec la précédente. Elle a le tubercule calleux de la tête [314] plus grand; les caroncules minces et longues; le plumage noir mat, plus clair au ventre, semé de grandes taches régulières; les plumes de la nuque et de la gorge transversalement rayées de gris; les barbes externes des rémiges secondaires marquées de taches confluentes; l’œil gris brun; la partie supérieure de la tête et la racine du bec rouge laque; une tache demi-circulaire en arrière de l’œil; la partie supérieure du cou et la gorge d’un bleu vert; le milieu du cou bleu foncé; les caroncules violettes à la base, rouge corail à l’extrémité; le casque jaune de cire; le bec couleur de corne; les pattes d’un bleu noir. |
La faraona col casco (Numida mitrata) sembra essere diffusa su un ampio numero di paesi, e si trova ovunque in gran numero, principalmente verso il sud e l'est dell'Africa, dove la si è spesso confusa con la precedente. Ha il tubercolo calloso della testa più grande; le caruncole sottili e lunghe; il piumaggio nero opaco, più chiaro al ventre, disseminato di grandi macchie regolari; le piume della nuca e della gola trasversalmente rigate di grigio; le barbe esterne delle remiganti secondarie segnate da macchie confluenti; l’occhio grigio bruno; la parte superiore della testa e la radice del becco di color rosso lacca; una macchia semicircolare posteriormente all’occhio; la parte superiore del collo e la gola di un verdazzurro; la parte intermedia del collo blu scuro; le caruncole viola alla base, rosso corallo all'estremità; il casco giallo cera; il becco color corno; le zampe di un blu nero. |
La pintade ptilorynque (Numida Ptilorhyncha) habite tout le nord-est de l’Afrique, à partir du 16e degré de latitude. Les plumes raides qui lui forment une collerette sont d’un noir velouté: elle a les plumes du cou finement moirées de gris cendré clair, sur un fond gris brun; celles du dos d’un gris brunâtre foncé, semé de petites taches arrondies, plus prononcées sur les couvertures supérieures des ailes, confluentes et en taches allongées sur les barbes externes des scapulaires, en larges raies blanches plus ou moins interrompues sur les grandes couvertures des ailes; le ventre à reflets gris bleu; la poitrine, les flancs et les couvertures inférieures de la queue variés de taches grandes et bien arrondies; les rémiges secondaires d’un gris brun, marquées de raies gris clair ou blanchâtres, plus prononcées sur les barbes externes que sur les internes; les rémiges primaires marquées de taches très nettes, mais se confondant peu à peu sur les barbes externes, avec un liséré bleu clair, finement [315] moiré de brun clair et de brun foncé; les rectrices également marquées de taches nettes, mais non parfaitement arrondies; l’œil brun; les joues, ainsi que le lobe qui en naît, d’un bleu clair; la gorge couleur de chair rougeâtre; le haut de la tête couleur de corne; le pinceau de poils raides et soyeux qui se trouve à la base de la mandibule supérieure, d’un jaune clair; le bec rougeâtre à la base, couleur de corne claire à la pointe; les pattes d’un gris brun foncé. |
La faraona ptilorinca/con piume al becco (Numida ptilorhyncha) abita tutto il nordest dell'Africa, a partire dal 16° grado di latitudine nord. Le piume rigide, che le formano un colletto, sono di un nero vellutato: ha le piume del collo finemente marezzate di grigio cenere chiaro, su uno sfondo grigio bruno; quelle della schiena di un grigio brunastro scuro, disseminato di piccole macchie arrotondate, più pronunziate sulle copritrici superiori delle ali, confluenti e in macchie allungate sulle barbe esterne delle scapolari, in larghe righe bianche più o meno interrotte sulle grandi copritrici delle ali; il ventre dai riflessi grigio blu; il petto, i fianchi e le copritrici inferiori della coda variegati di macchie grandi e molto arrotondate; le remiganti secondarie di un grigio bruno, segnate da righe grigio chiaro o biancastre, più pronunziate sulle barbe esterne che su quelle interne; le remiganti primarie segnate da macchie molto nette, ma che si confondono poco a poco sulle barbe esterne con un bordino blu chiaro, finemente marezzato di bruno chiaro e di bruno scuro; le rettrici ugualmente segnate da macchie nette, ma non perfettamente arrotondate; l’occhio bruno; le guance, così come il lobo che ne nasce, di un blu chiaro; la gola color carne rossastra; la parte alta della testa color corno; il pennello di peli rigidi e setosi che si trova alla base della mandibola superiore, di un giallo chiaro; il becco rossastro alla base, color corno chiaro alla punta; le zampe di un grigio bruno scuro. |
Deux autres pintades, décrites, l’une sous le nom d’Agelastus Meleagrides, l’autre sous celui de Pharidus niger, habitent l’ouest de l’Afrique, mais sont à peine connues. Quant à ce que la plupart des naturalistes nomment la pintade huppée, c’est la Guttère de Pucheran (Guttera Pucheranii), qui habite le sud-est de l’Afrique et forme un genre différent de celui des pintades, par sa tête ornée d’une huppe complète, sa gorge nue, dépourvue de barbillons, mais recouverte d’une membrane cutanée profondément plissée, son bec très développé, sa queue courte et parfaitement recourbée en dedans. |
Due altre faraone, una descritta sotto il nome di Agelastus meleagrides, l'altra sotto quello di Pharidus niger, abitano l'ovest dell'Africa, ma sono appena conosciute. Siccome la maggior parte dei naturalisti cita la faraona ciuffata, si tratta della Guttère de Pucheran (Guttera pucherani) che abita il sudest dell'Africa e forma un genere diverso da quello delle faraone per la sua testa ornata da un ciuffo completo, per la sua gola nuda priva di bargigli ma ricoperta da una membrana cutanea profondamente pieghettata, per il suo becco molto sviluppato, per la sua coda corta e perfettamente ricurva verso l'interno. |
Toutes les pintades sauvages ont des mœurs sédentaires, un caractère timide plutôt que farouche; elles sont monogames et vivent par troupes de quinze à vingt individus, parfois de six à huit familles; elles courent au moins autant qu’elles volent; elles ont un cri strident comme le son de la trompette et qu’elles font surtout entendre le matin et le soir; elles se perchent sur le sommet des rochers ou à la cime des grands arbres, font leur nid à terre, sur une simple couche de feuilles, au milieu de buissons fourrés, et [316] y pondent de douze à quinze œufs; elles se nourrissent, suivant la saison, d’insectes, de graines, de baies, de bourgeons, de feuilles même; elles savent déterrer, avec leur bec, les graines en germination et les racines d’ignames; aussi sont-elles souvent un fléau, à la Jamaïque, pour les planteurs. |
Tutte le faraone selvatiche hanno delle abitudini sedentarie, un carattere timido anziché selvatico; sono monogame e vivono in branchi da 15 a 20 soggetti, talvolta da 6 a 8 famiglie; corrono perlomeno tanto quanto volano; hanno un grido stridente come il suono della tromba e che fanno sentire sopratutto mattino e sera; si appollaiano sulla cima delle rocce o dei grandi alberi, fanno il loro nido a terra su un semplice strato di foglie, dentro a cespugli densi, e vi depongono da 12 a 15 uova; si nutrono, a seconda della stagione, di insetti, semi, bacche, gemme, anche di foglie; col loro becco sanno disotterrare i semi in germinazione e le radici di ignami; così in Giamaica sono spesso un flagello per i coltivatori. |
Presque tous les naturalistes sont d’accord pour rapporter l’origine de la pintade domestique, appelée autrefois poule Numidique, Africaine, de Barbarie, Méléagride, etc., à la pintade commune et sauvage, que l’on aurait, à une époque immémoriale, réduite en domesticité. Après avoir lu la description des trois précédentes espèces sauvages, le lecteur jugera s’il doit préférer à cette opinion celle de Darwin et des zoologues anglais: «La pintade domestique, dit-il, descend, suivant l’opinion de quelques naturalistes, de la Numida Ptilorhyncha, qui habite des régions très chaudes et en partie très arides de l’Afrique orientale; elle a donc été, dans nos pays, soumise à des conditions extérieures bien différentes. Elle a néanmoins peu varié, si ce n’est par le plumage, qui est tantôt plus pâle, tantôt plus foncé. Cet oiseau, et le fait est singulier, varie davantage de couleur dans les Indes occidentales, sous un climat chaud et humide, qu’en Europe. La pintade est redevenue complètement sauvage à la Jamaïque et à Saint-Domingue, et a diminué de taille; ses pattes sont noires, tandis qu’elles sont grises chez l’oiseau africain.» Nous craignons que Darwin n’ait adopté cette origine que pour les besoins de sa cause et afin d’avoir à citer un exemple de variation de plus, car la ressemblance, moins la [317] taille, est frappante entre la pintade sauvage et la nôtre. |
Quasi tutti i naturalisti sono d’accordo nell’attribuire l'origine della faraona domestica, un tempo chiamata gallina di Numidia, Africana, di Barberia, Meleagride, ecc., alla faraona comune e selvatica, che in un'epoca antichissima sarebbe stata ridotta allo stato domestico. Dopo aver letto la descrizione delle 3 precedenti specie selvatiche, il lettore giudicherà se deve preferire a questa idea quella di Darwin e degli zoologi inglesi: «La faraona domestica, dice, secondo l'opinione di alcuni naturalisti discende dalla Numida ptilorhyncha che abita regioni molto calde e in parte molto aride dell'Africa orientale; nei nostri paesi è stata dunque sottoposta a condizioni esterne molto differenti. Ha tuttavia subito poche variazioni solo a carico del piumaggio che talora è più pallido, talora più scuro. Questo uccello, e il fatto è singolare, varia di colore più che in Europa nelle Indie Occidentali sotto un clima caldo e umido. La faraona è ridiventata completamente selvatica in Giamaica e a Santo Domingo, ed è diminuita di taglia; le sue zampe sono nere, mentre sono grigie nell'uccello africano.» Temiamo che Darwin abbia adottato questa origine solo per i bisogni della sua causa e per poter citare un esempio di variazione in più, perché la somiglianza, meno la taglia, è sorprendente tra la faraona selvatica e la nostra. |
En tout cas, la pintade est une conquête fort ancienne de la domestication et de l’acclimatation. Elle était connue des Grecs dès le temps d’Aristote et d’Athénée, qui en parlent comme d’un oiseau assez commun; on présume qu’elle y avait été importée de Cyrène ou de Carthage. C’est de là sans doute aussi que la reçurent les Romains, à qui nous la devons. «On avait, même à Rome, et en abondance, dit Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, deux espèces de pintades, la Numida Ptilor<h>yncha à caroncules bleues, que l’Europe n’a pas conservée, et la Numida Meleagris à caroncules rouges, la même qu’on avait eue en Grèce et qui est aujourd’hui si commune en Europe.» Les Romains, du temps de Pline, ne paraissent point, du reste, l’avoir tenue en bien haute estime. «La méléagride, dit ce naturaliste, est une sorte de poule d’Afrique, bossue et d’un plumage varié. De tous les oiseaux étrangers, elles sont les dernières qu’on ait admises sur les tables, à cause de leur goût désagréable. Mais le tombeau de Méléagre les a rendues célèbres.» C’est des Romains, et sans doute à l’époque de la conquête des Gaules, ou peu après, que nous avons reçu cet oiseau. Mais, d’après Belon, nous en aurions perdu l’espèce durant le moyen âge, et elle nous aurait été de nouveau importée par les Portugais, à l’époque de leurs premières navigations sur les côtes d’Afrique, c'est-à-dire au quinzième siècle. La pintade était assez commune en Angleterre au treizième siècle, soit qu’elle y eût été introduite à l’époque des Croisades, [318] soit qu’elle s’y fût conservée depuis la domination romaine. |
In ogni caso, la faraona è una conquista molto antica della domesticazione e dell'acclimatazione. Era conosciuta dai Greci fin dai tempi di Aristotele e di Ateneo di Naucrati che ne parlano come di un uccello abbastanza comune; si presume che vi era stata importata da Cirene o da Cartagine. È indubbiamente da lì che la ricevettero i Romani, ai quali la dobbiamo. «Si possedevano, anche a Roma, e in abbondanza, dice Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, 2 specie di faraone, la Numida ptilorhyncha dalle caruncole blu, che l'Europa non ha conservato, e la Numida meleagris con le caruncole rosse, la stessa che si era avuta in Grecia e che oggi è così comune in Europa.» Del resto i Romani del tempo di Plinio non sembrano affatto averla tenuta in altissima stima. «La meleagride, dice questo naturalista, è un tipo di gallina dell'Africa, gobba e dal piumaggio vario. Di tutti gli uccelli stranieri, è l’ultimo a essere stato ammesso sulle tavole a causa del suo gusto sgradevole. Ma il sepolcro di Meleagro lo ha reso celebre.» È dai Romani, e senz’altro all'epoca della conquista delle Gallie, o poco dopo, che abbiamo ricevuto questo uccello. Ma, secondo Belon, ne avremmo perso la specie durante il Medioevo, e ci sarebbe stata importata di nuovo dai Portoghesi all'epoca delle loro prime navigazioni sulle coste dell'Africa, cioè nel 15° secolo. La faraona era abbastanza comune in Inghilterra nel 13° secolo, sia che vi fosse stata introdotta all'epoca delle Crociate, sia che vi si fosse conservata dopo la dominazione romana. |
Aujourd’hui, la pintade occupe presque partout une place dans la basse-cour, malgré son cri strident, répété, désagréable, malgré ses mœurs fuyardes, mystérieuses et tracassières; c’est qu’on lui tient compte de la délicatesse de sa chair, fort estimée d’un certain nombre de gourmets. |
Oggi la faraona occupa quasi ovunque un posto nel cortile, malgrado il suo grido stridente, ripetuto, sgradevole, malgrado le sue abitudini fuggiasche, misteriose e fastidiose; ma si tiene conto della delicatezza della sua carne, molto stimata da un certo numero di buongustai. |
Nous avons dit que la pintade domestique, que tout le monde connaît du reste, n’était que la pintade commune et sauvage, domestiquée et acclimatée; elle en est la ressemblance exacte, moins la taille, qui a un peu diminué: elle est à peu près celle d’un coq ordinaire ou d’une poule moyenne, et pèse, vivante, de 2 kilogr. 500 à 3 kilogr.; ralliée plutôt encore que domestiquée, elle n’accepte que la vie en plein air, perchant la nuit sur les murs, les toits ou les arbres, pondant à sa guise, en secret, souvent à une distance assez grande de la basse-cour, couvant assidûment, mais amenant rarement ses œufs à bien. On en élève, dans les basses-cours, trois variétés: la noire marbrée, que l’on regarde comme plus féconde, plus rustique, plus facile à élever, mais qui est aussi plus criarde et plus turbulente, moins sociable que les autres oiseaux; la grise cendrée, un peu moins grosse, la plus répandue, sans doute parce qu’elle est moins bruyante et moins querelleuse, mais de taille plus petite, et plus délicate à élever; enfin, la variété blanche, qui n’est qu’une sous-variété albine de cette dernière, dont elle ne diffère que par son plumage; on dit qu’il y en a quelques individus précieux par leur complet [319] mutisme, mais d’une extrême délicatesse de tempérament. |
Abbiamo detto che la faraona domestica, che tutti del resto conoscono, era solo la faraona comune e selvatica, addomesticata e acclimatata; ne è l’esatta somiglianza, meno la taglia, che ha ridotto un po’: è pressapoco quella di un gallo ordinario o di una gallina media, e pesa, viva, da 2,5 a 3 kg; radunata piuttosto che addomesticata, accetta solo la vita all'aperto, appollaiandosi di notte su muri, tetti o alberi, deponendo a modo suo, in segreto, spesso a una distanza abbastanza grande dal cortile, covando assiduamente, ma portando raramente le sue uova a un buon risultato. Se ne allevano nei cortili 3 varietà: la nera marmorizzata, che si considera come più feconda, più rustica, più facile da allevare, ma che è pure più chiassosa e più turbolenta, meno socievole degli altri uccelli; la grigia cenere, un po’ meno grossa, la più diffusa, probabilmente perché è meno rumorosa e meno litigiosa, ma di taglia più piccola, e più delicata da allevare; infine, la varietà bianca che è solo una sotto varietà albina di quest’ultima, da cui differisce solo per il suo piumaggio; si dice che ce ne sono alcuni individui preziosi per il loro completo mutismo, ma di un'estrema delicatezza di temperamento. |
Pour former un troupeau de pintades, on se procure un mâle pour une dizaine de femelles. Celles-ci commencent à pondre vers le milieu du mois de mai, et à intervalles de deux ou trois jours; elles fournissent de dix-huit à vingt œufs, plus petits que ceux de la poule et d’un rouge sombre sans tache. Si l’on peut enlever successivement ces œufs du nid et l’empêcher de couver, la pintade continue sa ponte et peut en fournir jusqu’à trente. Si l’on a pu continuer à les lui soustraire jusqu’à la fin, elle produit souvent, dans le Midi surtout, une seconde ponte de douze à quinze œufs, en juillet et août, soit en tout et au maximum, de trente à trente-cinq œufs. Ces œufs sont d’une extrême délicatesse et très recherchés des gourmets; mais leur prix est très élevé. Les femelles ne commencent à pondre que lorsqu’elles ont l’âge d’un an au moins; passé celui de cinq ans, leur fécondité diminue très notablement; aussi les réforme-t-on entre quatre et cinq ans. Nous avons dit qu’elles refusaient d’accepter le poulailler pour logement; elles vont déposer leurs œufs dans les buissons, les fourrés, les touffes d’herbe, les cachant très soigneusement, employant une foule de ruses variées pour y aller et en revenir, afin de dépister ceux qui les voudraient observer. C’est pourquoi il faut planter quelques arbrisseaux buissonnants dans l’enclos qui leur est destiné, et leur y ménager quelques faciles cachettes où la récolte des œufs peut s’opérer à coup sûr, à la condition d’y en laisser toujours un. |
Per formare un gruppo di faraone ci si procura un maschio per una decina di femmine. Queste cominciano a deporre verso la metà del mese di maggio e a intervalli di 2 o 3 giorni; forniscono da 18 a 20 uova, più piccole di quelle della gallina e di un rosso scuro senza macchia. Se successivamente si possono togliere queste uova dal nido e impedire di covarle, la faraona continua la sua deposizione e può fornirne fino a 30. Se si è potuto continuare a sottrarrgliele sino alla fine, effettua spesso, sopratutto al Sud, una seconda deposizione da 12 a 15 uova in luglio e agosto, ossia in totale e al massimo da 30 a 35 uova. Queste uova sono di un'estrema delicatezza e molto ricercate dei buongustai; ma il loro prezzo è molto elevato. Le femmine cominciano a deporre solo quando hanno l'età di almeno 1 anno; passata quella di 5 anni, la loro fecondità diminuisce assai notevolmente; perciò le si rinnova dopo 4 o 5 anni. Abbiamo detto che rifiutavano di accettare il pollaio come alloggio; vanno a deporre le loro uova nei cespugli, nelle fratte, nei ciuffi d’erba, nascondendole molto accuratamente, impiegando una moltitudine di varie astuzie per andarvi e tornarne, per sviare coloro che vorrebbero osservarle. Ecco perché bisogna piantare alcuni alberelli a cespuglio nel recinto loro destinato, e predisporvi alcuni facili nascondigli dove la raccolta delle uova può andare a colpo sicuro, a condizione di lasciarvene sempre uno. |
[320] Monogame à l’état sauvage, comme la perdrix, la pintade est devenue polygame dans nos basses-cours. Il est assez difficile de reconnaître le sexe de ces oiseaux; cependant le mâle a les joues d’un bleu plus foncé que la femelle, et lorsqu’il mange, il étale légèrement ses ailes; à l’époque de l’accouplement, les barbes prennent une teinte d’un rouge foncé, ses cris redoublent, presque continuels, et il donne, à l’endroit de ses femelles, les signes de la plus ardente jalousie. |
Monogama allo stato selvatico, come la pernice, la faraona è diventata poligama nei nostri cortili. È abbastanza difficile riconoscere il sesso di questi uccelli; tuttavia il maschio ha le guance di un blu più scuro che la femmina, e quando mangia distende leggermente le sue ali; all'epoca dell'accoppiamento i bargigli assumono una tinta rosso scuro, le sue grida raddoppiano, quasi continue, e nei confronti delle sue femmine esprime i segni della più ardente gelosia. |
Lorsqu’on peut soustraire les œufs de la pintade, le mâle les allant souvent casser dans le nid et les bêtes puantes en étant très friandes, il est préférable de les faire couver par des poules, auxquelles on en donne quinze à dix-huit chacune. La durée de l’incubation est de vingt-cinq à vingt-huit jours. Les pintadeaux portent le dos brun, rayé et ponctué de fauve; le ventre blanchâtre, le bec et les pattes rouges. Dans le premier plumage qui succède au duvet, les plumes sont brunes, bordées de roux et de jaune roux. À leur naissance, les pintadeaux sont généralement petits, frileux, délicats; leur première nourriture doit se composer d’œufs de fourmi, et, à défaut, d’œufs de poule durcis, hachés très fin et mélangés de persil, ou encore d’une pâtée d’œufs durs et de mie de pain, de chènevis et de millet écrasés avec de la mie de pain. Un mois plus tard, on leur donne du chènevis entier, de l’avoine, du sarrasin, des déchets de blé, des pâtées de son, de pommes de terre cuites, d’oignons et d’aulx. La maladie du rouge, ou le développement des caroncules, ne se produit que vers le [321] troisième mois; on les traite, durant ce temps, ainsi que nous l’avons déjà dit pour les dindonneaux; cette crise pourtant paraît moins dangereuse chez les pintadeaux. Quand ils ont quatre à cinq mois, leur mère ou leur éleveuse les abandonne, et ils sont en état de trouver seuls leur vie. Cet élevage, comme celui des dindons, réussit plus sûrement dans les pays méridionaux, sur les terrains sablonneux et secs, que dans les contrées humides et sur les sols argileux. |
Quando le uova della faraona si possono sottrarre, dato che il maschio va spesso a romperle nel nido e le bestie puzzolenti essendone molto ghiotte, è preferibile farle covare dalle galline, alle quali se ne danno da 15 a 18 ciascuna. La durata dell’incubazione è da 25 a 28 giorni. I pulcini di faraona hanno la schiena bruna, rigata e punteggiata di fulvo; il ventre biancastro, il becco e le zampe rossi. Nel primo piumaggio che fa seguito al piumino le piume sono brune, bordate di rossiccio e di giallo rossiccio. Alla loro nascita i pulcini di faraona sono generalmente piccoli, freddolosi, delicati; il loro primo cibo deve essere di uova di formica, e, in mancanza, di uova di gallina sode, tritate molto fini e mescolate con prezzemolo, oppure di un pastone di uova sode e mollica di pane, di semi di canapa e di miglio schiacciati con mollica di pane. Un mese più tardi si dà loro dei semi di canapa interi, dell'avena, del grano saraceno, degli scarti di grano, dei pastoni di crusca, di patate bollite, di cipolle e di spicchi d’aglio. La malattia del rosso, o sviluppo delle caruncole, si produce solo verso il 3° mese; li si tratta in questo periodo come abbiamo già detto per i piccoli tacchini; questa crisi sembra tuttavia meno pericolosa nei pulcini di faraona. Quando hanno da 4 a 5 mesi la loro madre o la loro allevatrice li abbandonano, e sono in condizione di conseguire da soli la loro vita. Questo allevamento, come quello dei tacchini, riesce con maggior sicurezza nei paesi meridionali sui terreni sabbiosi e secchi, che nelle contrade umide e sui terreni argillosi. |
Les pintades grattent la terre comme les poules; comme elles, elles aiment à se rouler dans la poussière, et, devenues adultes, elles sont omnivores; les verminières peuvent rendre de grands services pour leur nourriture, surtout pendant le premier âge. Le moyen le plus assuré de réussir dans l’éducation de cet oiseau, ce serait de le traiter comme les faisans: établir, au milieu de grands parcs, des pintaderies comme on y fait des faisanderies, pour y élever les pintadeaux, et leur donner ensuite une demi-liberté, en leur distribuant, bien entendu, surtout en hiver, des suppléments de nourriture. |
Le faraone grattano la terra come le galline; come loro amano rotolarsi nella polvere e, diventate adulte, sono onnivore; i verminai possono essere molto utili per il loro nutrimento, sopratutto durante i primi mesi di vita. Il mezzo più sicuro di riuscita nell'allevamento di questo uccello sarebbe quello di trattarlo come i fagiani: istituire nel centro di grandi parchi delle aree per faraone come lo si fa per i fagiani, per allevarvi le piccole faraone e poi dar loro una semilibertà, distribuendo loro, beninteso, sopratutto in inverno, dei supplementi di cibo. |
Les pintades sont adultes vers l’âge de quinze mois; ce n’est qu’alors qu’on peut les engraisser. Douées d’un excellent appétit, il suffit pour cela de leur donner une ration plus abondante de grains, de pâtées de racines cuites et de farine, mais sans les renfermer. La castration, bien que facile et peu dangereuse, est à peu près inutile. Après quatre à six semaines d’engraissement, les jeunes pintades pèsent de 3 à 3 kilogr. 500. Leur viande, très fine, très délicate, mais un peu sèche, se rapproche de celle du [322] faisan, mais elle a un fumet moins prononcé. Le prix sur les marchés varie de 4 à 5 francs pièce. Les plumes de cet oiseau, très serrées sur le corps, très belles, sont cependant restées jusqu’ici sans usage dans l’industrie. |
Le faraone sono adulte verso l'età di 15 mesi; è solo allora che si può ingrassarle. Dotate di un eccellente appetito, basta dar loro una razione più abbondante di granaglie, di pastoni di radici cotte e farina, ma senza rinchiuderle. La castrazione, sebbene facile e poco pericolosa, è pressapoco inutile. Dopo 4 fino a 6 settimane di ingrassamento le giovani faraone pesano da 3 a 3,5 kg. La loro carne, molto fine, molto delicata, ma un po’ asciutta, si avvicina a quella del fagiano, ma ha un profumo meno pronunciato. Il prezzo sui mercati varia di 4 a 5 franchi ciascuna. Le piume di questo uccello, molto strette sul corpo, molto belle, sono tuttavia rimaste finora senza impiego nell'industria. |
La pintade adulte n’est exposée qu’à un petit nombre de maladies, que du reste sa vie vagabonde permet difficilement de distinguer au début et de soigner avec quelques chances de succès. Les plus fréquentes sont la pépie, la goutte et la congélation des pattes en hiver; on les soigne ainsi que nous l’avons indiqué pour les poules. |
La faraona adulta è esposta solo a un piccolo numero di malattie, che del resto la sua vita vagabonda permette difficilmente di identificare al loro inizio e di curare con alcune probabilità di successo. Le più frequenti sono la pipita, la gotta e il congelamento delle zampe in inverno; le si cura così come abbiamo indicato per le galline. |
L’un des grands obstacles à la multiplication des pintades, c’est, outre leur sauvagerie, et non moins qu’elle, leurs cris désagréables et presque continuels. Un de mes amis de Montpellier, M. Moynier, en avait obtenu, chez lui, une variété presque albine et muette. Il eut, en 1874, la velléité fort louable de les exposer au concours régional de Nice, où elles lui valurent le prix unique, mais aussi la malheureuse idée de les vendre à un inconnu, qui peut-être n’en tira point race, et sans doute les fit successivement rôtir comme de simples et vulgaires oiseaux. |
Uno dei grandi ostacoli alla moltiplicazione delle faraone sono, oltre alla loro selvatichezza, e non meno di essa, le loro grida sgradevoli e quasi continue. Uno dei miei amici di Montpellier, il Signor Moynier, presso di lui ne aveva ottenuto una varietà quasi albina e muta. Nel 1874 ebbe la velleità molto lodevole di esporle al concorso regionale di Nizza, dove gli valsero un prezzo unico, ma anche la disgraziata idea di venderle a uno sconosciuto che forse non ne fece affatto una razza e senz’altro le fece successivamente arrostire come semplici e volgari uccelli. |