Traité des oiseaux de basse-cour
d’agrément et de produit
1891
Alphonse Gobin (1828-1893)

Trattato sugli animali da cortile
di gradimento e di prodotto
1891
di Alphonse Gobin (1828-1893)
Professore di zootecnia, di zoologia e di agricoltura

Trascrizione e traduzione di Elio Corti
2015

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CAPITOLO V

[329] CHAPITRE V

CAPITOLO V

LE FAISAN.

IL FAGIANO

Le Faisan, dans la classification de Cuvier, forme le type de la tribu des Faisans, dans la famille des Gallinacés proprement dits. Brehm en a formé, dans son ordre des Pulvérateurs, la famille des Nycthémères, caractérisée par une longue huppe à barbes décomposées et retombant en arrière; par une queue longue, conique, très étagée, composée de deux plans qui s’inclinent en forme d’angle ouvert; enfin, par des ailes relativement courtes et dont la pointe ne dépasse pas la base de la queue. On connaît plusieurs espèces de faisans proprement dits, savoir:

Il Fagiano, nella classificazione di Cuvier, forma il tipo della tribù dei Fagiani nella famiglia dei Gallinacei propriamente detti. Brehm, nel suo ordine dei Polveratori ne ha formato la famiglia dei Nictemeridi, caratterizzata da un lungo ciuffo a barbe scomposte e che ricade posteriormente; da una coda lunga, conica, molto spessa, composta da 2 piani che si inclinano a forma di angolo aperto; infine, da ali relativamente corte e la cui punta non supera la base della coda. Si conoscono molte specie di fagiani propriamente detti, ossia:

Le Faisan argenté ou bicolore (Phasianus nycthemerus), qui porte le plumage blanc en dessus, avec des lignes noires très fines sur chaque plume, et noir dessous; le dos blanc rayé; la nuque et la partie supérieure du cou d’un blanc pur; la huppe noire, les joues nues et d’un rouge écarlate; l’œil brun clair; le bec blanc bleuâtre; les pattes rouge laque ou mieux corail; tel est du moins le plumage du mâle. La femelle est d’un brun roux tacheté de gris, avec les joues et le menton blanchâtres; le ventre et le bas de la poitrine blanchâtres; avec taches d’un brun [330] roux et rayures noires transversales; les rémiges primaires sont noirâtres; les rectrices externes sont marquées de lignes noires ondulées. Il est originaire du sud de la Chine, où il habite les montagnes boisées de l’intérieur. D’un caractère querelleur, le mâle cherche dispute non seulement à ceux de son espèce, mais aux coqs, aux dindons, aux pintades, etc.; néanmoins, il est plus facile à apprivoiser à l’homme que les suivants.

Il Fagiano argentato o bicolore (Phasianus nycthemerus) dotato di piumaggio bianco in alto, con linee nere molto fini su ogni piuma, e nero sotto; la schiena bianca rigata; la nuca e la parte superiore del collo di un bianco puro; il ciuffo nero, le guance nude e di un rosso scarlatto; l’occhio bruno chiaro; il becco bianco azzurrognolo; le zampe rosso lacca o meglio corallo; tale è perlomeno il piumaggio del maschio. La femmina è di un bruno rossiccio chiazzato di grigio, con le guance e il mento biancastri; il ventre e la parte bassa del petto biancastri, con macchie di un bruno rossiccio e righe nere trasversali; le remiganti primarie sono nerastre; le rettrici esterne sono segnate da linee nere ondulate. È originario del sud della Cina, dove abita le montagne boscose dell'interno. Di carattere litigioso, il maschio cerca di litigare non solo con quelli della sua specie, ma coi galli, coi tacchini, con le faraone, ecc.; tuttavia per l'uomo è più facile addomesticarlo rispetto ai successivi.

Le Faisan commun (Phasianus communis ou Colchicus), originaire des côtes de la mer Caspienne et de l’Asie occidentale, particulièrement de la Colchide, est nombreux à l’état sauvage dans le Caucase. Le mâle est de la grosseur du coq de combat des grandes races. Ses formes sont élégantes, son port gracieux, son plumage agréablement varié. Il porte la tête dorée avec des reflets verts et bleus, et deux touffes au sommet; le cou vert foncé; le dos et les côtés d’un marron pourpre très brillant; la queue gris olivâtre à bandes noires transversales. La femelle est plus petite, et ses couleurs moins brillantes sont: le brun, le roux, le gris et le noir; vers cinq ans, pourtant, elle ressemble davantage au mâle; on lui donne alors le nom de faisan-coquard. On en connaît deux variétés, qui paraissent assez fixes; ce sont: le faisan rayé, dans laquelle le mâle est de couleur plus foncée, porte des taches d’un noir plus clair, et la teinte verte du cou rehaussée par une étroite bande blanche; le faisan isabelle, dont la teinte dominante est un gris jaune clair, chaque plume étant bordée d’un liséré foncé; le ventre est foncé, et parfois d’un noir [332] uniforme. Les femelles ont la même teinte fondamentale que les males dans les deux variétés.

Il Fagiano comune (Phasianus communis o Colchicus), originario delle coste del Mar Caspio e dell'Asia Occidentale, particolarmente della Colchide, allo stato selvatico è numeroso nel Caucaso. Il maschio ha la grossezza del gallo da combattimento delle grandi razze. Le sue forme sono eleganti, il suo portamento grazioso, il suo piumaggio piacevolmente vario. Ha la testa dorata con riflessi verdi e blu, e 2 ciuffi alla sommità; il collo verde scuro; la schiena e i fianchi di un marrone purpureo molto brillante; la coda grigio olivastro a bande nere trasversali. La femmina è più piccola, e i suoi colori meno brillanti sono: il bruno, il rosso, il grigio e il nero; eppure verso i 5 anni somiglia di più al maschio; le si dà allora il nome di fagiano occhio nero. Se ne conoscono 2 varietà che sembrano abbastanza fisse; sono: il fagiano rigato, il cui maschio è di colore più scuro, porta delle macchie di un nero più chiaro, e la tinta verde del collo ravvivata da una stretta banda bianca; il fagiano color isabella la cui tinta dominante è un grigio giallo chiaro, essendo ogni piuma dotata di un bordino scuro; il ventre è scuro e talora di un nero uniforme. Le femmine nelle 2 varietà hanno la stessa tinta fondamentale dei maschi.

La variété blanche n’est qu’un cas d’albinisme non toujours constant; la variété panachée paraît être le résultat d’un croisement entre le faisan commun et sa variété blanche.

La varietà bianca è solo un caso di albinismo non sempre costante; la varietà screziata sembra essere il risultato di un incrocio tra il fagiano comune e la sua varietà bianca.

Le Faisan à collier (Phasianus torquatus), considéré pendant longtemps comme une simple variété du précédent, est reconnu aujourd’hui pour une espèce distincte. Originaire de l’Asie orientale, il est nombreux sur les montagnes boisées de la Chine. Le mâle porte le plumage du faisan commun avec un large collier blanc; il en diffère encore par sa taille moindre et par sa queue proportionnellement moins longue. Ses œufs sont d’un bleu tendre plus ou moins verdâtre, et marqués çà et là de petites mouchetures plus foncées. La femelle est d’un rouge plus vif que celle du faisan commun.

Il Fagiano dal collare (Phasianus torquatus), considerato per molto tempo come una semplice varietà del precedente, è oggi riconosciuto come specie distinta. Originario dell'Asia Orientale, è numeroso sulle montagne boscose della Cina. Il maschio ha il piumaggio del fagiano comune con un largo collare bianco; ne differisce anche per la sua taglia inferiore e per la sua coda in proporzione meno lunga. Le sue uova sono di un blu tenero più o meno verdastro e segnate qua e là da piccole macchiettature più scure. La femmina è di un rosso più vivo rispetto alla femmina del fagiano comune.

Le Faisan versicolore (Phasianus versicolor), originaire du Japon, où il est très commun dans certaines régions. Sensiblement plus petit que le faisan commun, il a la tête et le haut du cou verts, le bas du cou d’un bleu métallique; la nuque et le dessous du corps d’un vert foncé, tournant au vert noir sur les flancs et au milieu du ventre; les plumes du manteau d’un vert noir au milieu, marquées d’une étroite bande jaune roux en forme de fer à cheval, et rayées de roux; les couvertures supérieures des ailes et de la queue d’un vert bleuâtre; les rémiges brunes, avec une bordure plus claire; les rectrices rayées de brun rougeâtre et de noir; l’œil brun clair; le bec gris [333] blanc; les pattes gris brun clair. La femelle diffère de celle des autres espèces en ce que ses plumes sont d’un vert foncé au milieu, et largement bordées de gris brun clair ou de jaune clair.

Il Fagiano versicolore (Phasianus versicolor), originario del Giappone dove è molto comune in certe regioni. Sensibilmente più piccolo del fagiano comune, ha la testa e la parte alta del collo verdi, la parte bassa del collo di un blu metallico; la nuca e la parte inferiore del corpo di un verde scuro, che tende al verde nero sui fianchi e al centro del ventre; le piume del mantello di un verde nero al centro, segnate da una stretta banda giallo rossiccio a forma di ferro di cavallo, e rigate di rosso; le copritrici superiori delle ali e della coda di un verde azzurrognolo; le remiganti scure, con un bordatura più chiara; le rettrici rigate da un bruno rossastro e dal nero; l’occhio bruno chiaro; il becco grigio biancastro; le zampe grigio bruno chiaro. La femmina differisce da quella delle altre specie in quanto le sue piume sono di un verde scuro al centro e largamente bordate di grigio bruno chiaro o di giallo chiaro.

Le Faisan de Soemmering (Phasianus Soemmeringii), ou faisan cuivré, est originaire du Japon, comme le précédent. Il est de la taille du faisan commun. Le plumage du mâle est d’un beau rouge cuivré assez uniforme, chaque plume étant bordée d’un liséré clair; la femelle est de la même couleur, mais ses plumes sont marquées de lignes ondulées et de raies noires. Il est encore peu connu.

Il Fagiano di Samuel Thomas von Sömmerring (Phasianus Soemmeringii), o fagiano ramato, è originario del Giappone come il precedente. Ha la taglia del fagiano comune. Il piumaggio del maschio è di un bel rosso ramato abbastanza uniforme, ogni piuma essendo bordata da un bordino chiaro; la femmina è dello stesso colore, ma le sue piume sono segnate da linee ondulate e da righe nere. È ancora poco conosciuto.

Le Faisan vénéré ou royal (Phasianus veneratus), originaire du nord de la Chine, est encore appelé faisan superbe (P. superbus), faisan de Reeves (P. Reevesii). Il est caractérisé par la longueur de sa queue, qui atteint 1m,30 à 2 mètres. Son plumage est excessivement bigarré de blanc, de noir, de jaune doré, de marron, de brun, etc., de manière à former des figures, des taches, des bordures extrêmement régulières. Il a à peu près la taille du faisan argenté.

Il Fagiano venerato o regio (Phasianus veneratus), originario del nord della Cina, è addirittura chiamato fagiano splendido (Phasianus superbus), fagiano di Reeves (Phasianus Reevesii). È caratterizzato dalla lunghezza della sua coda che raggiunge da 1,3 sino a 2 m. Il suo piumaggio è eccessivamente screziato di bianco, di nero, di giallo dorato, di marrone, di bruno, ecc., in modo da formare delle figure, delle macchie, dei bordi estremamente regolari. Ha pressapoco la taglia del fagiano argentato.

Le Faisan de Wallich (Phasianus Wallichii), originaire des régions de la frontière nord-est de l’Hindoustan, diffère des autres faisans par la brièveté relative de ses tarses armés d’un éperon très long et très pointu chez le mâle; son plumage est un beau mélange de gris, de brun clair et de noir, disposés avec beaucoup d’harmonie. Ses pattes, courtes relativement à sa taille, sont armées d’un éperon long et très aigu chez le mâle. La femelle n’en diffère qu’en ce qu’elle ne porte ni éperons ni longues plumes de [334] la queue. Le naturel de cette espèce est très batailleur.

Il Fagiano di Wallich (Phasianus Wallichii), originario delle regioni della frontiera nordest dell’Indostan, differisce degli altri fagiani per la brevità relativa dei suoi tarsi, armati di uno sperone molto lungo e molto appuntito nel maschio; il suo piumaggio è una bella mescolanza di grigio, bruno chiaro e nero, disposti con molta armonia. Le sue zampe, corte in rapporto alla sua taglia, sono armate di uno sperone lungo e molto appuntito nel maschio. La femmina differisce solo in quanto non porta né speroni né lunghe piume della coda. L’indole di questa specie è molto battagliera.

Le Faisan doré (Phasianus pictus), ou Thaumalé peint (Thaumalea picta), nous paraît être, avec raison, rangé par Brehm dans une famille distincte, celle des Thaumalés, à cause de la collerette distinctive que porte le mâle. On connaît maintenant deux espèces de Thaumalés. Le Thaumalé peint, encore appelé faisan tricolore, a la tête ornée d’une huppe pendante d’un jaune d’or; son cou porte une collerette orangée; le ventre est rouge feu; le dos vert; les ailes rousses; le croupion jaune; la queue longue, brune, tachetée de gris. La femelle a le plumage d’un rouge roux sale, passant sur le ventre au jaune roussâtre; les plumes du haut de la tête, du cou et des flancs sont rayées de jaune brunâtre et de noir; les rémiges secondaires et les rectrices médianes sont de même couleur, mais à raies plus larges; les rectrices latérales sont brunes, moirées de gris jaune; le haut du dos et le milieu de la poitrine sont unicolores. Ce magnifique oiseau est le plus petit de tous ceux de ce genre que nous possédons. Il est originaire de la Chine centrale; on le rencontre aujourd’hui dans le sud de la Tauride et dans l’est de la Mongolie. Beaucoup moins farouche que le faisan commun, il s’apprivoise facilement avec l’homme et avec les volailles. Ses œufs, ovoï-coniques, de couleur jaune pâle, sont à peu près de la grosseur de ceux de la poule d’Inde. On en connaît une variété, le Faisan ou Thaumalé obscur (Phasianus obscurus ― Thaumalea obscura), à queue beaucoup plus courte et à plumage plus foncé.

Il Fagiano dorato (Phasianus pictus), o Thaumalé dipinto (Thaumalea picta), ci sembra essere giustamente collocato da Brehm in una famiglia distinta, quella dei Thaumalés, a causa del collaretto distintivo che porta il maschio. Adesso si conoscono 2 specie di Thaumalés. Il Thaumalé dipinto, ancora chiamato fagiano tricolore, ha la testa ornata da un ciuffo pendente color giallo oro; il suo collo porta un collaretto arancione; il ventre è rosso fuoco; la schiena verde; le ali rosse; il codrione giallo; la coda lunga, bruna, macchiettata di grigio. La femmina ha il piumaggio di un rosso rossiccio sporco, passando sul ventre al giallo rossastro; le piume della parte alta della testa, del collo e dei fianchi sono rigate di giallo brunastro e di nero; le remiganti secondarie e le rettrici mediane sono dello stesso colore, ma a righe più larghe; le rettrici laterali sono brune, marezzate di grigio giallo; la parte alta della schiena e il centro del petto sono monocolori. Questo magnifico uccello è il più piccolo che possediamo di tutti quelli di questo genere. È originario della Cina centrale; oggi lo si incontra nel sud della Tauride e nell'est della Mongolia. Molto meno selvatico del fagiano comune, si ammansisce facilmente con l'uomo e coi polli. Le sue uova, ovoconiche, di colore giallo pallido, sono pressapoco della grossezza di quelle della tacchina. Se ne conosce una varietà, il Fagiano o Thaumalé oscuro (Phasianus obscurus ― Thaumalea obscura), con la coda molto più corta e dal piumaggio più scuro.

[336] Le Faisan ou Thaumalé d’Amherst (Phasianus seu Thaumalea Amherstiæ), récemment découvert, est également originaire de la Chine (Yu-nan occidental et Tibet). De même taille que le précédent et non moins beau, il porte la huppe noire en avant, rouge en arrière; la collerette blanche, avec bordure brune; le cou, le manteau, le dessus des ailes, d’un vert doré clair, avec étroite bordure foncée; le ventre blanc; les ailes grises, plus ou moins rayées de noir; la queue d’un magnifique rouge corail.

Il Fagiano o Thaumalé di Amherst (Phasianus seu Thaumalea Amherstiæ), scoperto recentemente, è pure originario della Cina (Yunnan occidentale e Tibet). Della stessa taglia del precedente e non meno bello, ha il ciuffo nero sul avanti, rosso posteriormente; il collaretto bianco con bordatura bruna; il collo, il mantello, la parte superiore delle ali, di un verde dorato chiaro, con stretta bordatura scura; il ventre bianco; le ali grigie, più o meno rigate di nero; la coda di un magnifico rosso corallo.

Le Faisan d’Elliot (P. Elliotii), des montagnes boisées de la Chine (provinces de Tche-kiang et du Fokien occidental), porte dans sa patrie le nom de Han-ky ou Poule des lieux secs. C’est un très bel oiseau dont le plumage est un composé de noir, de brun foncé, de bleu, de gris foncé, de rouge cuivreux et de blanc. Son caractère paraît fier et sauvage.

Il Fagiano di Elliot (Phasianus Elliotii), delle montagne boschive della Cina (province di Zhejiang e del Fujian occidentale), porta nella sua patria il nome di Han-ky o Gallina dei luoghi secchi. È un uccello molto bello il cui piumaggio è un insieme di nero, bruno scuro, blu, grigio scuro, rosso rame e bianco. Il suo carattere sembra fiero e selvaggio.

Trois seulement de ces espèces: les faisans commun, argenté et doré, ont été depuis longtemps domestiquées dans nos volières et dans nos parcs. Toutes trois peuvent être croisées ensemble, et donnent des métis féconds. Elles se mélangent même sans difficulté avec la poule domestique, et l’on donne à ces métis, qui sont féconds aussi, le nom de faisans-coquards.

Solo 3 di queste specie: i fagiani comune, argentato e dorato, sono state addomesticate da molto tempo nelle nostre voliere e nei nostri parchi. Tutte e 3 possono essere incrociate tra loro e danno dei meticci fecondi. Si accoppiano senza difficoltà anche con la gallina domestica, e si dà a questi meticci, che sono anche fecondi, il nome di fagiani occhio nero.

D’après la tradition, le faisan commun aurait été trouvé par les Argonautes, sur les bords du Phase, dans la Colchide (Mingrélie actuelle), d’où lui vent son nom. On ignore à quelle époque le faisan argenté a été pour la première fois introduit en Europe; [337] mais on peut admettre que ce n’est pas avant le seizième siècle, les auteurs de cette époque, et en particulier Gessner, ne le mentionnant pas. Quant au faisan doré, son apparition dans nos volières ne remonte pas plus haut que la moitié du dix-huitième siècle; il y a tout lieu de croire que c’est cet oiseau dont parlait Pline le Naturaliste, sous le nom de Phénix, et que le sénateur Manilius avait fait le premier connaître, en 98 avant Jésus-Christ, comme un oiseau de l’Arabie. D’après Cornelius Valerianus, le Phénix passa en Égypte sous le consulat de Q. Plautius et de Sext. Papinius; enfin, selon Pline, il aurait été amené jusqu’à Rome même sous la censure de l’empereur Claude, en 47 avant Jésus-Christ; on le fit voir au peuple dans le comice.

Secondo la tradizione, il fagiano comune sarebbe stato trovato dagli Argonauti sulle rive del Fasi, nella Colchide (attuale Mingrelia), da dove trasse il nome. Si ignora in quale epoca il fagiano argentato fu per la prima volta introdotto in Europa; ma si può ammettere che non fu prima del XVI secolo, in quanto gli autori di questo periodo, e in particolare Conrad Gessner, non lo menzionano. Quanto al fagiano dorato, la sua comparsa nelle nostre voliere non risale a prima della metà del XVIII secolo; c'è ogni buon motivo di credere che è questo uccello di cui parlava il naturalista Plinio sotto il nome di Fenice, e che il senatore Manilio l’aveva aveva per primo fatto conoscere, nel 98 aC, come un uccello dell'Arabia. Secondo Cornelio Valeriano il Fenice passò in Egitto sotto il consolato di Quinto Plauzio e di Sesto Papinio; infine, secondo Plinio, sarebbe anche stato portato fino a Roma sotto la censura dell'imperatore Claudio nel 47 aC; lo si fece vedere al popolo durante il comizio.

Les faisans sont toujours restés oiseaux de luxe, élevés tantôt en volière comme curiosité, et tantôt dans les faisanderies pour le plaisir de la chasse. Dans le premier cas, on choisit de préférence les faisans dorés et argentés; dans le second, le faisan commun. Cependant, des expériences tentées dans quelques grandes faisanderies d’Allemagne, et des tentatives toutes récentes faites par M. Place, dans le département de Seine-et-Marne, au Buisson de Massouri, près de Melun (1856-1860), semblent ne laisser aucun doute sur la possibilité de multiplier le faisan doré dans nos parcs et nos bois, comme on le fait pour le faisan commun. Cependant, nous ne nous occuperons que de ce dernier dans ce qui va suivre.

I fagiani sono sempre rimasti uccelli di lusso, allevati ora in voliera come curiosità e ora nelle fagianaie per il piacere della caccia. Nel primo caso si scelgono di preferenza i fagiani dorati e argentati; nel secondo il fagiano comune. Tuttavia, delle esperienze tentate in alcune grandi fagianaie della Germania, e dei tentativi assai recenti fatti dal Signor Place nel dipartimento di Seine-et-Marne, nel Buisson de Massouri, vicino a Melun (1856-1860), sembrano non lasciare alcun dubbio sulla possibilità di moltiplicare il fagiano dorato nei nostri parchi e nei nostri boschi, come lo si fa per il fagiano comune. Tuttavia ci occuperemo solo di quest’ultimo in ciò che seguirà.

Le faisan commun s’élève en grand dans la faisanderie, d’où on le tire ensuite pour peupler. Il peut [338] vivre huit à dix ans, et se plaît de préférence dans les plaines fraîches et boisées. À l’état de liberté, il est d’un naturel farouche et s’envole lourdement au moindre bruit, en jetant un cri assez semblable à celui de la pintade; hors la saison des amours, il vit solitaire; son intelligence est assez bornée.

Il fagiano comune lo si alleva in grande nella fagianaia, da dove poi lo si prende per popolare. Può vivere da 8 a 10 anni e si soddisfa di preferenza nelle pianure fresche e boscose. Allo stato di libertà è di un’indole selvatica e vola via con difficoltà al minimo rumore, gettando un grido abbastanza simile a quello della faraona; quando non è la stagione degli amori vive solitario; la sua intelligenza è abbastanza limitata.

La poule faisane pond, en mars ou avril, de douze à vingt œufs, un peu plus petits que ceux de la poule domestique, d’un gris verdâtre taché de brun, et à coquille assez mince. L’incubation de ces œufs dure de vingt-quatre à vingt-sept jours. Comme la faisane est mauvaise couveuse, il faut, chaque jour, recueillir les œufs pondus, les faire couver, moins de quinze jours après leur ponte, par des poules domestiques, et surtout par des petites poules (courtes pattes ou Bantam), à chacune desquelles on en donne de huit à douze.

La fagiana depone, in marzo o aprile, da 12 a 20 uova, un po’ più piccole di quelle della gallina domestica, di un grigio verdastro macchiato di bruno e dal guscio abbastanza sottile. L'incubazione di queste uova dura da 24 a 27 giorni. Siccome la fagiana è una cattiva covatrice, occorre ogni giorno raccogliere le uova deposte, farle covare, meno di 15 giorni dopo la loro deposizione, da galline domestiche, e sopratutto da piccole galline (zampe corte o Bantam), a ciascuna dalle quali se ne danno da 8 a 12.

Pendant les vingt-quatre heures qui suivent l’éclosion, les faisandeaux, placés avec la mère sous une mue ou dans une boîte d’élevage, ne mangent pas. Le lendemain de leur naissance, on commence à leur donner, toutes les deux heures, un repas composé d’œufs (larves) de petites fourmis, ou une pâtée de mie de pain blanc avec des œufs durs hachés très fin, un centilitre environ par jour. À partir du sixième et jusqu’au douzième jour, on double cette ration, dans laquelle on augmente la proportion des œufs de fourmi, en y ajoutant en outre quelques asticots (de verminière) triés. Du douzième au vingt-cinquième jour, on augmente encore la ration, en forçant la proportion de pain et d’œufs durs; du vingt-cinquième [339] au soixantième, on donne une quantité croissante de grains de millet, de blé, d’orge et de sarrasin. À partir du deuxième mois, on ne donne plus que deux repas de grains par jour; les autres se composent de viande cuite refroidie et hachée très menu. À trois mois, on donne le régime ordinaire, du grain trois fois par jour. Mais pendant tout ce temps on a dû tenir constamment à leur portée de l’eau très pure, dans un vase large et plat. C’est à deux mois que les faisandeaux ont traversé leur crise de développement, la pousse des plumes de la queue, qui en fait périr un grand nombre. Il est bien entendu que cet élevage difficile a dû s’accomplir au milieu des plus grands soins de propreté.

Durante le 24 ore che fanno seguito alla schiusa, i piccoli fagiani, messi con la madre sotto una muta di piume o in una scatola da allevamento, non mangiano. Il giorno dopo la nascita si comincia a dar loro, ogni 2 ore, un pasto composto da uova (larve) di piccole formiche, o un pastone di mollica di pane bianco con uova sode molto finemente tritate, un centilitro circa al giorno. A partire dal 6° e fino al 12° giorno si raddoppia questa razione nella quale si aumenta la proporzione delle uova di formica, aggiungendovi inoltre alcune larve (di lombricaio) mondate. Dal 12° al 25° giorno si aumenta ancora la razione, forzando la proporzione di pane e uova sode; dal 25° al 60° si dà una quantità crescente di chicchi di miglio, grano, orzo e grano saraceno. A partire dal 2° mese si danno solo 2 pasti di granaglie al giorno; gli altri si compongono di carne cotta raffreddata e tritata molto fine. A 3 mesi si dà il regime ordinario, del grano 3 volte al giorno. Ma durante tutto questo tempo si è dovuto tenere costantemente alla loro portata dell’acqua molto pura in un vaso largo e piatto. È a 2 mesi che i fagianotti hanno attraversato la loro crisi di sviluppo, la crescita delle piume della coda che ne fa perire un gran numero. Ovviamente questo difficile allevamento ha dovuto svolgersi con le più grandi cure di pulizia.

On peuple la faisanderie avec des faisans de l’année, bien portants et de beau plumage. On les nourrit de blé, d’orge et de millet, auxquels on ajoute, dès la fin de février, du sarrasin et du chènevis, pour activer la ponte; on donne parfois aussi, à ce moment, des œufs durs hachés. En été, on donne aux poules du grain de sarrasin, de petit blé et un peu de chènevis, puis de la verdure à discrétion; un chou suspendu à une ficelle au milieu du parquet, est très apprécié des faisans (Voitellier). Les meilleures pondeuses ont de deux à quatre ans. Au commencement de mars, on sépare les couples, chacun dans un parquet. C’est au printemps qu’on donne la liberté aux faisandeaux de l’année précédente que l’on ne veut pas faisandeaupour l’élevage.

Si popola la fagianaia con fagiani dell'anno che stanno molto bene e dal bel piumaggio. Li si nutre di grano, orzo e miglio, ai quali si aggiunge, dalla fine di febbraio, del grano saraceno e dei semi di canapa per attivare la deposizione; si danno talvolta in questo momento anche delle uova sode tritate. In estate alle femmine si dà del grano saraceno, del grano piccolo e un po’ di semi di canapa, poi della verdura a discrezione; un cavolo sospeso a un spago nel centro del recinto è molto apprezzato dei fagiani (Voitellier). Le migliori ovaiole hanno da 2 a 4 anni. All’inizio di marzo si separano le coppie, ciascuna in un recinto. È in primavera che si dà la libertà ai fagianotti dell'anno precedente che non si vuole destinare all'allevamento.

L’élevage en grand ne peut se faire que dans une faisanderie, vaste enclos d’un hectare parfois de [340] superficie, entouré de murs ou de treillages très serrés, partie boisé, partie en pelouses, partie en culture, à l’abri des renards, des fouines, etc. Dans un endroit protégé du vent et à bonne exposition, on construit la volière, toujours entourée de murs élevés d’au moins 2m,50, et qui se compose de petits parquets accolés ainsi disposés: au nord, un mur d’abri, sur les trois autres côtés, des petits murs ou des treillages en fil de fer garnis de paillassons, afin que les faisans ne puissent se voir. Le mur du fond supporte un petit toit avancé sous lequel sont disposés des juchoirs et des nids; le sol des parquets est partie sablé et partie gazonné, et l’on y plante quelques buissons. La superficie de chacun d’eux est de 8 à 10 mètres carrés. Ces parquets sont recouverts d’un filet de corde goudronnée, ou mieux, d’un treillage assez fin de fil de fer, placé à 2m,50 de hauteur au moins, afin, d’un côté, de retenir les faisans, de l’autre, d’empêcher l’invasion des chats, des fouines et autres ennemis. L’élevage en petit se fait dans les volières et avec les mêmes soins.

L'allevamento in grande può farsi solo in una fagianaia, vasto recinto talvolta di un ettaro di superficie, cinto da muri o da graticolati molto stretti, in parte boscoso, in parte con prati, in parte coltivato, al riparo dalle volpi, dalle faine, ecc. In un luogo protetto del vento e con una buona esposizione si costruisce la voliera, cinta sempre da muri alti almeno 2,5 m e che si compone di piccoli recinti affiancati così disposti: verso nord un muro di riparo, sugli altri 3 lati dei piccoli muri o dei graticolati in fil di ferro dotati di stuoie, affinché i fagiani non possano vedersi. Il muro del fondo sostiene un piccolo tetto spinto innanzi sotto il quale sono disposti dei posatoi e dei nidi; il suolo dei recinti è in parte sabbioso e in parte erboso, e vi si piantano alcuni cespugli. La superficie di ciascuno è da 8 a 10 metri quadrati. Questi recinti sono ricoperti da una rete di corda catramata, o meglio, da un graticolato abbastanza fine in fil di ferro, collocato almeno a 2,5 m di altezza, per trattenere da un lato i fagiani, dell'altro per impedire l'invasione dei gatti, delle faine e altri nemici. L'allevamento in piccolo si fa nelle voliere e con le stesse cure.

Le journal le Figaro a publié, le 5 septembre 1880, un numéro spécial sur la chasse, dans lequel nous trouvons un chapitre intitulé: le Gibier d’élevage, par M. Robert Milton. Nous croyons être à la fois agréable et utile à nos lecteurs en reproduisant l’extrait suivant, en même temps technique et humoristique:

Il giornale le Figaro ha pubblicato, il 5 settembre 1880, un numero speciale sulla caccia in cui troviamo un capitolo intitolato la Selvaggina di allevamento, del Signor Robert Milton. Crediamo essere al tempo stesso piacevole e utile ai nostri lettori il riprodurre il seguente estratto, al tempo stesso tecnico e umoristico:

«….. Nous allons entrer dans une faisanderie princière: la faisanderie du parc d’Apremont. Elle est tenue à merveille par le faisandier Dessaint, qui, la semaine dernière, pouvait se vanter d’avoir lâché [341] quatre mille faisandeaux très gaillards, solides et bien portants, dans les tirés du prince. Outre ces quatre mille faisandeaux, Dessaint avait encore donné la volée à huit cents perdreaux, éclos sur mille œufs envoyés d’Angleterre par un fournisseur bien connu. Ah! je vous jure que le faisandier était fier de me montrer ses quatre-vingts parquets, vides comme des appartements de touristes en villégiature. Plus rien! me disait-il, tout ça grouille dans les tirés où nous allons aller tout à l’heure.

«….. Entreremo in un fagianaia principesca: la fagianaia del parco di Apremont. È tenuta a meraviglia dal fagianaio Dessaint che la settimana scorsa poteva vantarsi di aver rilasciato 4.000 fagianotti molto arzilli, robusti e ben portanti, nei poderi del principe. Oltre a questi 4.000 fagianotti Dessaint aveva fatto volare via anche 800 perniciotti, schiusi da 1.000 uova inviate dall'Inghilterra da un fornitore molto conosciuto. Ah! vi giuro che il fagianaio era fiero di mostrarmi i suoi 80 recinti, vuoti come degli appartamenti di turisti in villeggiatura. Più niente! mi diceva, tutto ciò brulica nei poderi dove andremo subito.

«Mais, avant de visiter les taillis touffus où pousse le jeune faisan, suivons Dessaint dans les diverses bâtiments de la faisanderie. Je vous ai parlé de quatre-vingts parquets. Savez-vous ce que c’est qu’un parquet? Oui, car vous êtes allé au Jardin d’acclimatation, et vous avez vu ces sortes de volières où logent, par couples, des oiseaux multicolores. Le parquet est une grande cage de la dimension d’une petite chambre à coucher. Au fond, il y a une alcôve pour que les faisans puissent se tenir à l’écart quand bon leur semble. Au milieu, une sorte de perchoir, et par terre, c’est sablé.

«Ma, prima di visitare i folti boschi cedui dove si spinge il giovane fagiano, seguiamo Dessaint nei diversi edifici della fagianaia. Vi ho parlato di 80 recinti. Sapete che cos’è un recinto? Sì, perché siete andati al Giardino zoologico, e avete visto questi tipi di voliere dove alloggiano, per coppie, degli uccelli multicolori. Il recinto è una grande gabbia delle dimensioni di una piccola camera da letto. In fondo c'è un'alcova affinché i fagiani possano tenersi in disparte quando loro sembra bene. Al centro una sorta di trespolo, e per terra c’è sabbia.

«Dans chaque parquet, on met un coq et six poules, qui produisent une moyenne de cent dix à cent vingt œufs. Il y a des parquets heureux, où l’on en ramasse jusqu’à cent quatre-vingt; il y en a d’autres dont les efforts sont moins bénis et qui n’en possèdent qu’une cinquantaine. Je prends la moyenne.

«In ogni recinto si mettono 1 gallo e 6 galline che producono in media da 110 a 120 uova. Ci sono dei recinti felici dove se ne raccolgono fino a 180; ce ne sono altri i cui sforzi sono meno benedetti e che ne posseggono solo una cinquantina. Faccio la media.

«Les faisans qui peuplent les parquets et qui repeuplent les bois sont pris dans des mues, quelques jours avant l’ouverture. ― Pourquoi, demandai-je au [342] faisandier, ne les avez-vous pas gardés, les reproducteurs, pour vous éviter la peine de les reprendre? ― C’est, me répondit-il, qu’au moment où nous leur donnons la clef des bois, ils ont encore une couvée possible à l’état libre. La raison était excellente.

«I fagiani che popolano i recinti e che ripopolano i boschi sono presi al momento della muta alcuni giorni prima dell'apertura. ― Perché, chiesi al fagianaio, i riproduttori non li avete custoditi per evitarvi la pena di riprenderli? ― Il fatto è, mi rispose, che al momento in cui diamo loro la chiave dei boschi, hanno ancora una covata possibile allo stato libero. La ragione era eccellente.

«Les parquets donnent huit mille œufs. Quand ces huit mille œufs sont récoltés, on les place sur des nids installés dans des paniers couverts, de la forme des paniers de bureau. Ces paniers sont destinés aux poules couveuses; d’autres paniers ou caissons beaucoup plus grands sont réservés aux dindes couveuses. L’avantage de la dinde sur la poule est facile à expliquer: sous une poule, on met dix-sept œufs; on en confie trente-cinq à une dinde. La poule qui réussit le mieux, comme couveuse, est la poule bâtarde de dimension ordinaire.

«I recinti forniscono 8.000 uova. Quando queste 8.000 uova sono raccolte, le si pone su dei nidi installati in cesti coperti, della forma dei cesti di ufficio. Questi cesti sono destinati alle galline covatrici; altri cesti o cassettoni molto più grandi sono riservati alle tacchine covatrici. Il vantaggio della tacchina sulla gallina è facile da spiegare: sotto una gallina si mettono 17 uova; se ne affidano 35 a una tacchina. La gallina che come covatrice riesce meglio è la gallina ibrida di dimensione ordinaria.

«Dès que le faisandier a pu se procurer dans le pays les cinq cents couveuses nécessaires à son élevage, il entame sa première incubation, qui est généralement de seize à dix-huit cents œufs. Il y a six incubations par saison: on commence la première du 24 au 25 avril; les premiers faisandeaux doivent éclore ainsi du 15 au 18 mai. Les œufs de faisan éclosent au bout de vingt-cinq jours, quelquefois au bout de vingt-trois, mais c’est plus rare.

«Appena il fagianaio ha potuto procurarsi nel paese le 500 covatrici necessarie al suo allevamento, inizia la sua prima incubazione che è generalmente da 1.600 a 1.800 uova. Ci sono 6 incubazioni per stagione: si comincia la prima dal 24 al 25 aprile; così i primi piccoli fagiani devono schiudere dal 15 al 18 maggio. Le uova di fagiano schiudono alla fine di 25 giorni, talvolta alla fine di 23, ma è più raro.

«Pendant l’incubation, le faisandier n’a pas les bras croisés, comme on pourrait le croire. Il faut qu’il veille à la santé de ses couveuses, qu’il les enlève doucement de dessus leurs œufs pour les transporter au dehors, devant la salle de couverie, qu’il les place sous un panier dit crinoline et qu’il leur donne à [343] manger. Il peut leur laisser une heure de tranquillité, à moins que la température ne soit froide, auquel cas il doit les remettre plus promptement sur leurs œufs. Enfin, les vingt-cinq jours sont écoulés, la faisanderie est en liesse; 850 perdreaux sont éclos, à la même minute.

«Durante l'incubazione il fagianaio non sta con le braccia incrociate come si potrebbe credere. Occorre che badi alla salute delle sue chiocce, che le tolga dolcemente da sopra le loro uova per portarle fuori, davanti alla sala di cova, le pone sotto un cesto detto crinolina e dà loro da mangiare. Può concedere loro un'ora di tranquillità, a meno che la temperatura sia fredda, nel qual caso deve rimetterle più prontamente sulle loro uova. Infine i 25 giorni sono trascorsi, la fagianaia è in festa; 850 pulcini sono schiusi nello stesso momento.

«Plus de paniers! changement de domicile: les nouveau-nés et leur mère passent dans une boîte de 1m,50 de longueur, sur 0m,45 de largeur et 0m,50 de hauteur. Au fond, il y a un compartiment fermé par des barreaux pour la poule; ce compartiment mesure un tiers de la caisse, le reste est réservé aux petits, qui peuvent s’y promener à l’aise, sous un grillage de fil de fer. En cas de pluie, un toit en bois recouvre toute la caisse. À l’extrémité opposée de la chambre de la couveuse, il y a une porte à coulisses que l’on enlève au bout d’une huitaine de jours, pour laisser les petits se promener sur le gazon. La caisse est supprimée au bout d’un mois et remplacée par une autre où la poule seule est enfermée; liberté plus grande est ainsi laissée à la couvée de prendre la poudre d’escampette avec espoir de retour sous la nourrice.

«Più cesti! cambiamento di domicilio: i neonati e la loro madre passano in una scatola lunga 1,5 m, larga 45 cm e alta 50 cm. Nel fondo c'è uno scompartimento per la gallina chiuso da sbarre; questo scompartimento misura 1/3 della cassa, il resto è riservato ai piccoli che possono passeggiarvi a piacere sotto una grata in fil di ferro. In caso di pioggia un tetto in legno ricopre tutta la cassa. All'estremità opposta della camera della chioccia c'è una porta ad ante scorrevoli che si toglie dopo 8 giorni per lasciare i piccoli passeggiare sul prato. La cassa è eliminata alla fine di 1 mese ed è sostituita da un'altra in cui solo la gallina è rinchiusa; così alla covata è lasciata una libertà più grande di darsela a gambe con la speranza di ritornare sotto la nutrice.

«La période critique pour le petit faisan est à douze jours, quand il commence sérieusement à manger, quand il se couvre la tête, et à deux mois, quand sa première queue tombe pour faire place à la seconde. Mais la maladie sérieuse, celle qui décime les élèves, est une sorte de dysenterie que produit l’eau, quand les petits s’avisent de boire. Jusqu’à deux mois, il ne faut pas qu’une goutte d’eau pénètre dans l’estomac de l’oiseau soumis à une nourriture échauffante. L’eau [344] est mortelle pour le petit faisan, c’est son plus grand ennemi, voilà ce que les gardes, nouveaux dans le métier d’éleveur, ont de la peine à comprendre. Que l’on retienne bien cet axiome: Jusqu’à deux mois, pas une goutte d’eau.

«Il periodo critico per il piccolo fagiano è a 12 giorni, quando comincia seriamente a mangiare, quando si copre la testa, e a 2 mesi, quando la sua prima coda cade per fare posto alla seconda. Ma la malattia seria, quella che decima gli allievi, è un tipo di dissenteria che l'acqua produce quando i piccoli si azzardano a bere. Fino a 2 mesi occorre che una goccia d’acqua non penetri nello stomaco dell'uccello sottoposto a un cibo riscaldante. L'acqua è mortale per il piccolo fagiano, è il suo più grande nemico, ecco ciò che le guardie, nuove nel mestiere di allevatore, fanno fatica a comprendere. Ci si ricordi bene questo assioma: Fino a 2 mesi non una goccia d’acqua.

«Vous savez maintenant comment on fait couver les faisans et comment on les dirige jusqu’au moment de les lâcher. Abordons maintenant le point essentiel: la nourriture.

«Sapete adesso come si fanno covare i fagiani e come li si gestisce fino al momento di lasciarli andare. Affrontiamo adesso il punto essenziale: il cibo.

«Rien de curieux comme la cuisine de la faisanderie d’Apremont. Cinq gardes sont occupés, presque en permanence. L’un d’eux, assis entre deux paniers, épluche des œufs durs; dans le panier de droite, il met les blancs; dans le panier de gauche, il jette les jaunes; un second garde est occupé, à droite, à hacher menu du cœur de bœuf et de la tripaille; un troisième coupe des gâteaux de riz cuit en sac; un quatrième coupe, par tranches, des œufs au lait (œufs et lait serrés dans un sac; on exprime le lait, et la pâte qui reste devient compacte); un cinquième garde enfin hache très fin de l’achillée, la fameuse herbe mille feuilles révélée à Achille par Chiron.

«Niente di curioso come la cucina della fagianaia di Apremont. Cinque guardie sono occupate quasi continuamente. Una di esse, seduta tra due cesti, sbuccia delle uova sode; nel cesto di destra mette i bianchi; nel cesto di sinistra getta i gialli; una seconda guardia è occupata, a destra, a tritare finemente del cuore di bue e della trippa; una terza taglia delle paste di riso cotto in un sacco; una quarta taglia a fette delle uova al latte (uova e latte chiusi in un sacco; si spreme il latte, e la pasta che rimane diventa compatta); una quinta guardia infine taglia molto fine dell'achillea, la famosa erba mille foglie rivelata ad Achille da Chirone.

«Toutes ces préparations faites à part sont, en dernier lieu, passées chacune dans un tamis spécial, puis mélangées avec de la mie de pain, pour être distribuées aux faisandeaux. Quel régal! quel menu de Potel et Chabot!

«Tutte queste preparazioni fatte separatamente sono infine passate ciascuna in un setaccio speciale, poi mescolate con la mollica di pane, per essere distribuite ai fagianotti. Che leccornia! che menù di Potel e Chabot!

«Pour les perdreaux, le mélange est plus simple; il se compose de pain et d’œufs au lait, mais tamisés plus fin, tandis que pour toutes les autres périodes de l’élevage le système reste le même.

«Per i pulcini la miscela è più semplice; si compone di pane e di uova al latte, ma setacciati più fini, mentre per tutti gli altri periodi dell'allevamento il sistema resta lo stesso.

[345] «Si les faisans sont tristes et manquent d’appétit, une pincée de poivre de Cayenne dans de la poudre de gentiane leur rend instantanément leur gaieté et leur énergie. Cette poudre est la révalescière du faisandeau.

«Se i fagiani sono tristi e mancano di appetito, un pizzico di pepe di Caienna in polvere di genziana ridà all'istante la loro allegria e la loro energia. Questa polvere è la risurrezione del piccolo fagiano.

«Et les œufs de fourmis? me diront les anciens. Les œufs de fourmis pendant les deux premiers jours seulement. D’ailleurs, si vous voulez plus de détails, allez à Apremont; je vous promet que vous verrez une faisanderie bien tenue et un faisandier qui sait son métier.»

«E le uova di formiche? mi diranno gli anziani. Le uova di formiche solo durante i primi 2 giorni. Del resto, se volete più dettagli, andate ad Apremont; vi prometto che vedrete una fagianaia ben tenuto e un fagianaio che sa il suo mestiere.»

On ne peut dire plus et mieux, n’est-ce pas?

Non si può dire di più e di meglio, vero?

Un faisan commun, argenté ou doré, se vend, mort, suivant son poids et selon la saison, de cinq à trente francs. Mais il faut tenir compte que l’élevage est très cher, donne lieu à une mortalité parfois considérable, et ne réussit pas toujours. À la saison des amours, les faisans mâles et les poules même doivent être isolés les uns des autres, parce qu’ils se tuent fréquemment à coups de bec. La viande des faisans est très recherchée pour sa délicatesse et son fumet.

Un fagiano comune, argentato o dorato, si vende, morto, a seconda del peso e della stagione, per 5 fino a 30 franchi. Ma bisogna tener conto che l'allevamento è molto caro, dà adito a una mortalità talvolta considerevole, e non sempre riesce. Alla stagione degli amori i fagiani maschi e anche le femmine devono essere isolati gli uni dalle altre perché si uccidono frequentemente a colpi di becco. La carne dei fagiani è molto ricercata per la sua delicatezza e il suo aroma.