Traité
des oiseaux de basse-cour
d’agrément et de produit
1891
Alphonse Gobin (1828-1893)
Trattato
sugli animali da cortile
di gradimento e di prodotto
1891
di Alphonse Gobin (1828-1893)
Professore di zootecnia, di zoologia e di agricoltura
Trascrizione
e traduzione di Elio Corti
2015
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CAPITOLO XI
[385] CHAPITRE XI |
CAPITOLO XI |
LE CANARD (*). |
L’ANATRA |
* Existences et valeurs, d’après la statistique
officielle: |
* Esistenze e valori, secondo la statistica ufficiale: |
Le Canard forme dans l’ordre des Palmipèdes, dans la famille des Lamellirostres, dans le grand genre des Canards, divisé en trois sous-genres (Oies, Cygnes et Canards proprement dits), un groupe caractérisé par son bec grand, large et garni sur ses bords d’une rangée de lames saillantes, minces, transversales, qui paraissent destinées à laisser écouler l’eau quand l’oiseau a saisi sa proie; le bec est moins haut que large à la base, et autant ou plus large à son extrémité que vers la tête; les jambes sont plus courtes et placées plus en arrière du corps que chez les oies, et rendent [386] ainsi la marche moins facile; le cou est aussi relativement plus court; la trachée-artère se renfle à sa bifurcation en capsules cartilagineuses. Brehm range les canards dans les Nageurs Lamellirostres, dans la famille des Anatidés, où ils forment un genre spécial, qu’il distingue par l’onglet fortement recourbé de son bec, ses pattes insérées vers le milieu de la longueur du corps, ses doigts longs, ses ailes assez longues, sa queue arrondie, avec les couvertures supérieures moyennes frisées et redressées chez le mâle, enfin le plumage variable suivant le sexe. |
L'Anatra forma nell'ordine dei Palmipedi, nella famiglia dei Lamellirostri, nel grande genere delle Anatre, diviso in 3 sottogeneri (Oche, Cigni e Anatre propriamente dette), un gruppo caratterizzato dal grande becco, largo e dotato sui bordi da una fila di lamelle sporgenti, sottili, trasversali, che sembrano destinate a lasciar scolare l'acqua quando l'uccello ha afferrato la sua preda; il becco è meno alto che largo alla base, e altrettanto o più largo alla sua estremità che verso la testa; le gambe sono più corte e poste più indietro rispetto al corpo che dalle oche, e così rendono la marcia meno facile; il collo è pure relativamente più corto; la trachea si rigonfia alla sua biforcazione in capsule cartilaginee. Brehm colloca le anatre nei Nuotatori Lamellirostri, nella famiglia degli Anatidi, dove formano un genere speciale, che egli distingue per l'unghietta fortemente ricurva del becco, delle zampe inserite verso il centro della lunghezza del corpo, le dita lunghe, le ali abbastanza lunghe, la coda arrotondata, con le copritrici superiori medie arricciate e diritte dal maschio, infine il piumaggio variabile a seconda del sesso. |
On connaît plusieurs espèces de canards vivant à l’état sauvage: |
Si conoscono parecchie specie di anatre che vivono allo stato selvatico: |
Le Canard sauvage (fig. 87) ou commun (Anas boschas), souche de toutes ou au moins de la plupart de nos races domestiques, habite tout le nord de la terre, depuis le milieu du cercle polaire boréal jusqu’aux tropiques. C’est un oiseau migrateur, qui pourtant ne gagne le Midi que pour éviter les hivers trop rigoureux du Nord. Il a la tête et le haut du cou verts; la partie antérieure de la poitrine brune; le haut du dos d’un brun cendré, finement rayé d’un gris bleuâtre; les épaules moirées de gris blanc, de brun et de noirâtre; la face supérieure des ailes, grise; le miroir, d’un superbe bleu, bordé de chaque côté d’une bande blanche; le bas du dos et le croupion, vert noir; le dessous du corps gris blanc, très légèrement moiré de noirâtre; une bande blanche étroite sépare le vert du cou du brun châtain de la poitrine; les couvertures supérieures des ailes, d’un vert noir; les inférieures, d’un noir velouté; les rémiges, gris foncé; l’œil, brun [387] clair; le bec, jaune verdâtre; les tarses, d’un rouge pâle. La femelle porte la tête et le cou gris fauve, semé de taches plus foncées; le haut de la tête, brun noirâtre; le dos, brun, semé de taches brun noirâtre, grises, brunes et d’un brun roux; la partie inférieure du cou et la gorge, brun châtain clair, marqué de taches circulaires noires; le dessus du corps, brun châtain clair, à taches brunes. Le jeune mâle, sous son plumage, ressemble à la femelle. |
L'Anatra selvatica (fig. 87) o comune (Anas boschas), capostipite di tutte, o perlomeno della maggior parte delle nostre razze domestiche, abita tutto il nord della Terra, da dopo il circolo polare artico fino ai tropici. È un uccello migratore che raggiunge il Sud della Francia solo per evitare gli inverni troppo rigidi del Nord. Ha la testa e la parte alta del collo verdi; la parte anteriore del petto bruna; la parte alta della schiena di un bruno cenere, finemente striato di un grigio azzurrognolo; le spalle screziate di grigio bianco, di bruno e di nerastro; la faccia superiore delle ali grigia; lo specchio delle ali di uno splendido blu, bordato da ogni lato da una banda bianca; il basso della schiena e il codrione, verde nero; il disotto del corpo grigio bianco, molto leggermente marezzato di nerastro; una banda bianca stretta separa il verde del collo dal bruno castano del petto; le copritrici superiori delle ali, di un verde nero; le inferiori, di un nero vellutato; le remiganti, grigio scuro; l’occhio, bruno chiaro; il becco, giallo verdastro; i tarsi, di un rosso pallido. La femmina ha la testa e il collo grigio fulvo, disseminato di macchie più scure; la parte alta della testa, bruno nerastro; la schiena, bruna, disseminata di macchie bruno nerastre, grigie, brune e di un bruno rosso; la parte inferiore del collo e la gola, bruno castano chiaro, segnato da macchie circolari nere; la parte superiore del corpo, bruno castano chiaro, con macchie brune. Il giovane maschio, sotto il suo piumaggio, somiglia alla femmina. |
Le Canard musqué (Anas moschata), canard turc, canard de Barbarie, canard muet, dont Brehm fait un genre à part sous le nom Cairina (Cairina moschata), n’est originaire ni de Turquie ni de Barbarie, mais bien d’Amérique méridionale, où on le trouve à l’embouchure des fleuves, sur les cours d’eau, dans les marais des savanes, dans les marécages qui sont au milieu des déserts. C’est de là qu’il a été apporté en Europe par les Espagnols, quelque temps après la conquête; depuis lors, il est devenu entièrement domestique. Le mâle porte le haut de la tête d’un vert brunâtre; le dos, les ailes et le reste de la face supérieure du corps, d’un vert métallique, à reflets violet pourpre; les rémiges vertes, à reflets bleu d’acier foncé; les couvertures des ailes en grande partie blanchâtres; le dessous du corps d’un brun noirâtre terne; les couvertures inférieures de la queue, d’un vert brillant; l’œil, jaune; les parties nues de la ligne naso-oculaire, d’un brun noirâtre; les verrucosités nasales, d’un rouge foncé tacheté de noir; le bec noirâtre, avec une bande transversale d’un brun bleuâtre en avant des narines, et la pointe couleur de [388] chair. La femelle, beaucoup plus petite que le mâle, porte la même livrée. |
L'Anatra muschiata (Anas moschata), anatra turca, anatra di Barberia, anatra muta, di cui Brehm fa un genere a parte sotto il nome Cairina (Cairina moschata), non è originaria né della Turchia né della Barberia, bensì dell'America meridionale, dove la si trova alla foce dei fiumi, sui corsi d’acqua, nelle paludi delle savane, negli acquitrini al centro dei deserti. È da lì che è stata portata in Europa dagli Spagnoli qualche tempo dopo la conquista; da allora è diventata interamente domestica. Il maschio ha la parte alta della testa di un verde brunastro; la schiena, le ali e il resto della faccia superiore del corpo di un verde metallico dai riflessi viola porpora; le remiganti verdi con riflessi blu acciaio scuro; le copritrici delle ali in gran parte biancastre; la parte inferiore del corpo di un bruno nerastro smorto; le copritrici inferiori della coda di un verde brillante; l’occhio, giallo; le parti nude della linea naso-oculare di un bruno nerastro; le verrucosità nasali di un rosso scuro macchiato di nero; il becco nerastro, con una banda trasversale di un bruno azzurrognolo davanti alle narici, e la punta color carne. La femmina, molto più piccola del maschio, ha la stessa livrea. |
Le Canard de la Caroline (Anas sponsa), que Brehm range dans un genre distinct, celui des Aix (Aix sponsa), habite tous les États-Unis, depuis la Nouvelle-Écosse au nord jusqu’au Mexique au sud, depuis le Canada jusqu’à la Floride. En hiver, il émigre dans toute l’Amérique septentrionale; en été, il se dirige vers les régions glaciales. Il vit de préférence dans les cantons boisés où se trouvent de petites rivières. Il perche quelquefois sur les arbres, dans les troncs desquels il place son nid. Sa ponte est de 8 à 12 œufs. En France, il se reproduit facilement dans nos volières, pourvu qu’on ait soin d’y placer quelques arbrisseaux. Le mâle porte le haut de la tête et les joues, entre l’œil et le bec, d’un vert foncé brillant; les côtés de la tête et une grande tache sur les côtés du cou d’un vert pourpre à reflets bleuâtres; les plumes de la huppe, retombantes en arrière de la tête, d’un vert doré, marquées de deux bandes blanches, étroites, se prolongeant en avant, l’une au-dessus, l’autre au-dessous de l’œil; les côtés du haut de la poitrine, d’un brun châtain vif, parsemé de petites taches blanches; les ailes, mélangées de reflets bleu pourpre, vert et noir velouté; quelques plumes de la queue, rouge orangé; la gorge, le menton, une bande qui entoure le haut du cou, le milieu de la poitrine et du ventre, blancs; les flancs, d’un gris jaunâtre, finement moiré de noir; quelques plumes plus longues que les autres, noires et bordées d’un large liséré blanc; l’œil, rouge vif; les paupières, rouge orangé; le bec, assez court, [389] mince, un peu plus court que la tête, à onglet fortement recourbé, surplombant un peu la mandibule inférieure, de couleur jaunâtre au milieu, d’un rouge brun foncé à la base, noir à la pointe; les tarses courts, épais, insérés un peu en arrière, d’un jaune rougeâtre. La femelle, un peu plus petite que le mâle, n’a pas de huppe: elle a le dos d’un brun verdâtre foncé, à reflets pourpres, varié de grandes taches; la tête verte; le cou gris brun; la gorge blanche; la poitrine blanche aussi, mais tachetée de brun; le ventre entièrement blanc; l’œil entouré d’un large cercle blanc qui se prolonge en arrière, en une ligne de même couleur, jusque dans la région auriculaire. La chair de ce canard passe pour être excellente; il s’apprivoise vite et facilement, et se reproduit bien en captivité. |
L'Anatra della Carolina (Anas sponsa), che Brehm colloca in un genere distinto, quello degli Aix (Aix sponsa), abita tutti gli Stati Uniti, dalla Nuova Scozia al nord fino al Messico al sud, dal Canada fino alla Florida. In inverno emigra da tutta l'America settentrionale; in estate si dirige verso le regioni glaciali. Vive di preferenza nelle aree boscose dove si trovano dei piccoli fiumi. Si appollaia talvolta sugli alberi, nei tronchi dai quali fa il suo nido. La sua deposizione è da 8 a 12 uova. In Francia si riproduce facilmente nelle nostre voliere, purché si abbia cura di porvi alcuni alberelli. Il maschio ha la parte alta della testa e le guance, tra l’occhio e il becco, di un verde scuro brillante; i lati della testa e una grande macchia sui lati del collo di un verde porpora con riflessi azzurrognoli; le piume del ciuffo, ricadenti dietro la testa, di un verde dorato, segnate da due bande bianche, strette, che si prolungano in avanti, una sopra, l'altra sotto l’occhio; i lati della parte alta del petto di un bruno castano vivo, cosparso di piccole macchie bianche; le ali, mescolate di riflessi blu porpora, verde e nero vellutato; alcune piume della coda, rosso aranciato; la gola, il mento, una banda che circonda l'alto del collo, il centro del petto e del ventre, bianchi; i fianchi, di un grigio giallastro, finemente marezzato di nero; alcune piume più lunghe delle altre, nere e bordate da un largo orlo bianco; l’occhio, rosso vivo; le palpebre, rosso aranciato; il becco, abbastanza corto, sottile, un po’ più corto della testa, con l’unghietta fortemente ricurva, un po’ sovrastante la mandibola inferiore, di colore giallastro al centro, di un rosso bruno scuro alla base, nero alla punta; i tarsi corti, spessi, inseriti un po’ indietro, di un giallo rossastro. La femmina, un po’ più piccola del maschio, non ha ciuffo: ha la schiena di un bruno verdastro scuro, con riflessi porpora, variegata da grandi macchie; la testa verde; il collo grigio bruno; la gola bianca; anche il petto bianco, ma macchiato di bruno; il ventre interamente bianco; l’occhio cinto da un largo cerchio bianco che si prolunga posteriormente, in una linea dello stesso colore, fino alla regione auricolare. La carne di quest’anatra passa per essere eccellente; si addomestica rapidamente e facilmente, e si riproduce bene in cattività. |
Le Canard mandarin, canard à éventail, ou sarcelle de la Chine (Anas galericulata), que Brehm range dans le même genre que le précédent (Aix galericulata), est originaire du nord de la Chine, et se trouve principalement dans la province de Nankin; il existe aussi au Japon, mais on pense qu’il y a été importé; l’hiver, il émigre vers le sud de la Chine. Domestiqué depuis longtemps dans ce pays, il y est considéré comme oiseau de volière. Il a été importé en Hollande en 1848, en Angleterre en 1850, en France en 1858. Il est remarquable par la beauté et la vivacité des couleurs de son plumage, par la richesse de la huppe verte et pourpre qui ombrage sa tête, par une collerette latérale, simulant une crinière, d’un beau rouge cerise; par deux sortes d’éventails, formés sur [390] le dos par les rémiges du bras, élargies et disposées verticalement, et dont les barbes externes sont de couleur bleu d’acier, les internes jaune brun bordé de blanc et de noir; par son œil rouge jaunâtre; son bec rouge, blanchâtre à la pointe; ses tarses d’un jaune rouge. La femelle ressemble presque complètement à celle du canard de la Caroline. |
L'Anatra mandarina, anatra a ventaglio, o querquedula della Cina (Anas galericulata), che Brehm pone nello stesso genere della precedente (Aix galericulata), è originaria del nord della Cina e si trova principalmente nella provincia di Nanchino; esiste anche in Giappone, ma si pensa che vi sia stata importata; in inverno emigra verso il sud della Cina. Addomesticata da molto in questo paese, vi viene considerata come uccello da voliera. È stata importata in Olanda nel 1848, in Inghilterra nel 1850, in Francia nel 1858. È notevole per la bellezza e la vivacità dei colori del suo piumaggio, per la ricchezza del ciuffo verde e porpora che adombra la sua testa, per un collaretto laterale, simulante una criniera, di un bel rosso ciliegia; per 2 tipi di ventagli, formati sulla schiena dalle remiganti del braccio, allargate e disposte verticalmente, e le cui barbe esterne sono di colore blu acciaio, le interne giallo bruno bordato di bianco e di nero; per il suo occhio rosso giallastro; il suo becco rosso, biancastro alla punta; i suoi tarsi di un giallo rosso. La femmina somiglia quasi completamente a quella dell'anatra della Carolina. |
Le Canard microptère (Anas brachyptera), ou Microptère d’Eyton (Micropterus brachypterus), présente cette particularité que ses ailes sont tellement courtes, qu’elles ne peuvent lui servir qu’à battre la surface de l’eau, et non à voler. Il est originaire de l’Amérique méridionale. |
L'Anatra microptera (Anas brachyptera), o Microptera di Eyton (Micropterus brachypterus), presenta questa particolarità: le sue ali sono talmente corte che possono servirle solo per battere la superficie dell'acqua e non per volare. È originaria dell'America meridionale. |
Le Canard Casarka (Anas casarca), canard des brahmanes, canard roux, canard cannelle, canard citron, cassart, etc., dont Brehm fait un genre distinct, le Casarka roux (Casarca rutila), est originaire de l’Asie centrale et s’étend vers l’est jusqu’au bassin supérieur du fleuve Amour, vers l’ouest jusqu’au Maroc. Il émigre en hiver vers le sud, en Grèce, en Italie, en Égypte, en Tunisie, en Algérie, aux Indes, en Perse, en Turquie. Il est très commun, en hiver, en Sibérie. Cet oiseau, qui se rapproche de l’oie par les pieds, a la taille du canard ordinaire, la démarche plus libre et plus gracieuse, vole légèrement, et ne vit pas en troupes, mais par couples. Sa femelle niche dans les cavernes et les fentes de rochers, où elle pond de 8 à 10 œufs blancs, à coquille lisse, un peu plus gros que ceux du canard sauvage. On dit leur chair détestable. Ils s’apprivoisent facilement et se reproduisent bien en captivité. Le mâle a la tête, la [391] moitié supérieure du cou d’un gris de souris, avec un collier vert foncé métallique dans la saison des amours; le reste du cou, le dessus et le dessous du corps, roux rougeâtre; les ailes, le croupion et la queue, noir à reflets métalliques; l’œil brun clair; le bec noir; les tarses gris plombé. La femelle, plus petite que le mâle, porte un plumage plus terne, la face blanche et pas de collier. |
L'Anatra Casarca (Anas casarca), anatra dei bramini, anatra rossiccia, anatra color cannella, anatra limone, cassart, ecc., di cui Brehm fa un genere distinto, la Casarca rossiccia (Casarca rutila), è originaria dell'Asia centrale e si estende verso est fino al bacino superiore del fiume Amur, verso ovest fino al Marocco. Emigra in inverno verso sud, in Grecia, Italia, Egitto, Tunisia, Algeria, nelle Indie, in Persia, in Turchia. È molto comune, in inverno, in Siberia. Questo uccello, che si avvicina all'oca per i piedi, ha la taglia dell'anatra ordinaria, il passo più libero e più grazioso, vola leggermente e non vive in gruppi, ma in coppie. La sua femmina nidifica nelle caverne e nelle fessure delle rocce, dove depone da 8 a 10 uova bianche, dal guscio liscio, un po’ più grosse di quelle dell'anatra selvatica. Si dice che la loro carne è detestabile. Si addomesticano facilmente e si riproducono bene in cattività. Il maschio ha la testa e la metà superiore del collo di un grigio topo, con un collare verde scuro metallico nella stagione degli amori; il resto del collo, il disopra e il disotto del corpo, rosso rossastro; le ali, il codrione e la coda, neri con riflessi metallici; l’occhio bruno chiaro; il becco nero; i tarsi grigio piombo. La femmina, più piccola del maschio, ha un piumaggio più smorto, la faccia bianca e nessun collare. |
Tous les naturalistes sont d’accord pour admettre que le canard sauvage est la souche de la forme du canard domestique ordinaire, c’est-à-dire de la plupart de nos races de basse-cour. Mais la domestication de cet oiseau paraît fort ancienne, et, jointe à l’acclimatation et aux croisements sans doute, elle a donné lieu à un grand nombre de races, sous-races et variétés. |
Tutti i naturalisti sono d’accordo nell’ammettere che l'anatra selvatica come forma è la capostipite dell'anatra domestica ordinaria, cioè della maggior parte delle nostre razze di cortile. Ma la domesticazione di questo uccello sembra molto antica, e, insieme all'acclimatazione e agli incroci ha senz’altro dato origine a un gran numero di razze, sottorazze e varietà. |
Le canard sauvage est monogame, les mariages ne sont qu’annuels; le mâle ne couve pas, mais surveille et défend sa femelle et sa famille; hors le temps des amours et de l’éducation, les canards sauvages vivent en troupe et émigrent, à l’automne et au printemps, en grandes bandes qui figurent, en volant, des triangles réguliers. La cane sauvage ne fait qu’une ponte par an; dans un nid formé de branches mortes, de brindilles, de feuilles sèches, lâchement entrelacées, qu’elle tapisse intérieurement de duvet, elle pond, en mars, de 8 à 16 œufs allongés, à coquille épaisse, d’un blanc verdâtre ou jaunâtre, luisants, qu’elle couve vingt-quatre à vingt-huit jours. Tantôt elle établit ce nid sur les arbres, dans la couche abandonnée par une corneille, le plus souvent à terre, sur un petit [392] monticule, une touffe d’herbes ou de roseaux, sous un buisson, mais toujours non loin de l’eau douce, ruisseau, rivière ou étang. Les jeunes canards, ou {halbrands} halbrans, naissent couverts d’un duvet jaune avec taches brunâtres; dès le lendemain de leur éclosion, ils vont à l’eau, nageant au bord et entre les herbes; les plumes ne commencent à pousser qu’à six semaines, et ils ne sont point en état de voler avant l’âge de deux mois et demi environ. Les œufs qu’on a dérobés à la cane sauvage pour les faire couver par une poule domestique produisent des canetons qui s’élèvent sans difficulté au milieu des habitants de la basse-cour, qui, après leur première ponte, ont le plus souvent perdu l’idée de reprendre leur liberté, mais qui parfois aussi rejoignent leurs congénères sur les étangs ou les rivières à l’époque des migrations. |
L'anatra selvatica è monogama, i matrimoni avvengono solo una volta l’anno; il maschio non cova, ma sorveglia e difende la sua femmina e la sua famiglia; al di fuori del tempo degli amori e dell'allevamento, le anatre selvatiche vivono in gruppi ed emigrano, in autunno e primavera, in grandi branchi che raffigurano, volando, dei triangoli regolari. L'anatra selvatica fa solo una deposizione all’anno; in un nido formato da rami morti, ramoscelli, foglie secche, grossolanamente intrecciati, che tappezza internamente di piumino, depone, in marzo, da 8 a 16 uova allungate, dal guscio spesso, di un bianco verdastro o giallastro, luccicanti, che cova da 24 a 28 giorni. Talvolta fa questo nido sugli alberi, nel letto abbandonato da una cornacchia, per lo più a terra, su un monticello, un ciuffo di erbe o di giunchi, sotto un cespuglio, ma sempre non lontano dall'acqua dolce, ruscello, fiume o stagno. Le giovani anatre, o anatroccoli selvatici, nascono coperti da un piumino giallo con macchie brunastre; fin dall'indomani della loro schiusa vanno in acqua, nuotano vicino alla riva e tra le erbe; le piume iniziano a spuntare a 6 settimane, e non sono in grado di volare prima dell'età di 2 mesi e mezzo circa. Le uova che si sono sottratte all'anatra selvatica per farle covare da una gallina domestica producono degli anatroccoli che si allevano senza difficoltà in mezzo agli abitanti del cortile, che, dopo la loro prima deposizione, hanno per lo più perso l'idea di riacquisire la loro libertà, ma che talora raggiungono pure i loro simili sugli stagni o i fiumi all'epoca delle migrazioni. |
Le canard resta inconnu aux anciens Égyptiens, aux Hébreux, aux Grecs de la période homérique. Columelle et Varron en parlent comme d’un oiseau non encore domestiqué. Les Chinois paraissent nous avoir de beaucoup précédés dans cette conquête comme dans un grand nombre d’autres. Néanmoins, le canard sauvage ou les différentes espèces sauvages nous ont déjà fourni un grand nombre de races, sous-races et variétés domestiques, dont nous décrirons seulement les principales. |
L'anatra rimase sconosciuta agli antichi Egizi, agli Ebrei, ai Greci del periodo omerico. Columella e Varrone ne parlano come di un uccello non ancora addomesticato. I Cinesi sembrano averci molto preceduti in questa conquista come in un gran numero di altre. Tuttavia, l'anatra selvatica o le differenti specie selvatiche, ci hanno già fornito un gran numero di razze, sottorazze e varietà domestiche di cui descriveremo solo le principali. |
Parlons d’abord du Canard musqué ou de Barbarie, qui descend de l’Anas moschata sauvage et non pas de l’Anas boschas, et qu’on rencontre souvent dans nos basses-cours, principalement dans le midi de la France. Beaucoup plus gros que le canard domestique [393] ordinaire, il en diffère par un assez grand nombre de caractères zoologiques. L’un de ses noms provient de l’odeur de musc que répand sa chair, et qui est due à une humeur huileuse sécrétée par plusieurs petites glandes placées sur le croupion. La domesticité a terni sensiblement l’éclat de ses couleurs et un peu modifié ses mœurs. La femelle pond au printemps (avril et mai) de douze à quinze œufs arrondis et d’un blanc verdâtre, pour lesquels la période moyenne d’incubation est de vingt-quatre à vingt-six jours; elle établit toujours son nid à terre et va rarement à l’eau. Le canard de Barbarie se croise facilement avec le canard ordinaire et produit ainsi les hybrides appelés Mulards, le plus souvent stériles entre eux, mais féconds avec l’une ou l’autre des espèces parentes pures, dont la voix est moins bruyante que celle des canards ordinaires; plus gros, mais d’un développement plus tardif; moins apte à prendre la graisse, mais dont on peut rendre la chair très mangeable en enlevant, immédiatement après les avoir tués, la tête et le croupion. Il y en a une variété blanche plus petite, mais qui convient bien pour l’ornement des pièces d’eau. Le canard de Barbarie, de Guinée ou de l’Inde est l’espèce que l’on élève de préférence dans les basses-cours de l’Amérique méridionale. Elle a été introduite en France au commencement du quinzième siècle, et aujourd’hui elle donne par an deux ou trois pontes de dix à dix-huit œufs chacune, soit en tout vingt à cinquante. |
Parliamo per prima cosa dell'Anatra muschiata o di Barberia che discende dall'Anas moschata selvatica e non dell'Anas boschas, e che si incontra spesso nei nostri cortili, principalmente nel sud della Francia. Molto più grossa dell'anatra domestica ordinaria, ne differisce per un abbastanza grande numero di caratteri zoologici. Uno dei suoi nomi proviene dall'odore di muschio che emana la sua carne, e che è dovuto a un umore oleoso secreto da numerose piccole ghiandole poste sul codrione. La domesticità ha sbiadito sensibilmente l’esplosione dei suoi colori e ha modificato un po’ le sue abitudini. La femmina depone in primavera (aprile e maggio) da 12 a 15 uova rotondeggianti e di un bianco verdastro, il cui periodo medio di incubazione è da 24 a 26 giorni; fa sempre il suo nido a terra e va raramente in acqua. L'anatra di Barberia si incrocia facilmente con l'anatra ordinaria e produce così gli ibridi chiamati Mulard, per lo più sterili tra loro, ma fecondi con l’una o l'altra delle pure specie affini, la cui voce è meno rumorosa di quella delle anatre ordinarie; più grossa, ma di un sviluppo più tardivo; meno adatta ad assumere il grasso, ma di cui si può rendere la carne molto commestibile togliendo, immediatamente dopo averle uccise, la testa e il codrione. Ce n’è una varietà bianca più piccola, ma che è molto adatta come ornamento degli specchi di acqua. L'anatra di Barberia, di Guinea o dell'India è la specie che di preferenza si alleva nei cortili dell'America meridionale. È stata introdotta in Francia all’inizio del 15° secolo, e oggi dà ogni anno 2 o 3 deposizioni da 10 a 18 uova ciascuna, o in tutto da 20 a 50. |
Le Canard barboteur commun n’est autre que le canard sauvage captivé et domestiqué: il a conservé [394] le même plumage dans les deux sexes, bien que les teintes en aient un peu pâli; son poids a augmenté et atteint, lorsqu’il est devenu adulte, environ 1 kilogr.; les pattes sont devenues plus grosses et ont pris le plus souvent la couleur noir brunâtre au lieu de jaune orangé. Cette race réclame presque indispensablement de l’eau, ne fût-ce qu’une mare; elle est un peu coureuse et même vagabonde. Sa chair est ferme, un peu noirâtre, manque de délicatesse et de tendreté le plus souvent. Son développement est un peu tardif, son élevage peu coûteux, mais non toujours assuré. La femelle donne en trois pontes de trente à soixante œufs par an; ces œufs, produits à intervalle d’un jour chaque, sont plus gros que ceux de la poule, plus allongés, d’un diamètre presque égal à chacune de leurs extrémités, d’une coloration jaune verdâtre, excellents pour la consommation et la pâtisserie. Ce canard engraisse bien, mais ne dépasse pas un certain état d’embonpoint; on le croise souvent avec le canard sauvage. Il y a une variété blanche très jolie, mais plus petite et plus délicate à élever. |
L'Anatra comune che sguazza altro non è che l'anatra selvatica catturata e addomesticata: ha conservato lo stesso piumaggio nei 2 sessi, sebbene le tinte si siano un po’ impallidite; il suo peso è aumentato e ha raggiunto, da adulto, circa 1 kg; le zampe sono diventate più grosse e hanno assunto per lo più il colore nero brunastro al posto del giallo aranciato. Questa razza richiede quasi inevitabilmente dell'acqua, anche solo un stagno; è una po’ corritrice e anche vagabonda. La sua carne è soda, un po’ nerastra, per lo più manca di delicatezza e di tenerezza. Il suo sviluppo è un po’ tardivo, il suo allevamento poco costoso, ma non sempre sicuro. La femmina in 3 deposizioni fornisce da 30 a 60 uova l’anno; queste uova, prodotte con un intervallo di 1 giorno ciascuno, sono più grosse di quelle della gallina, più allungate, di un diametro quasi uguale a ciascuna delle loro estremità, di un colore giallo verdastro, eccellenti per la consumazione e la pasticceria. Quest’anatra ingrassa bene, ma non supera un certo grado di pinguedine; la si incrocia spesso con l'anatra selvatica. C'è una varietà bianca molto bella, ma più piccola e più delicata da allevare. |
Le Canard de Rouen (fig. 88), ou canard normand, n’est autre que la précédente améliorée; elle en a conservé le plumage, mais elle a pris du poids et de la taille, et pèse en moyenne 2 kilogr. 500 environ. La tête est verte, avec un demi-collier blanc interrompu en arrière; la poitrine est brun marron clair liséré de blanc; les ailes gris marron, avec des petits miroirs à reflets blancs, violets et verdâtres, au bord externe; le ventre est gris clair; le dos, gris foncé en avant, noir verdâtre en arrière; le bec jaune tacheté de [395] noir ou mieux verdâtre; les pattes fortes et jaunes. La femelle porte la robe brun noirâtre, sans collier, mais avec miroirs à reflets bleus, violets et verdâtres aux ailes. Plus facile à élever que le canard barboteur, moins exigeant sur l’eau, il est très précoce, très fécond, et donne une chair très délicate. |
L'Anatra di Rouen (fig. 88), o anatra normanna, altro non è che la precedente migliorata; ne ha conservato il piumaggio, ma è aumentata di peso e taglia, e pesa in media circa 2,5 kg. La testa è verde, con una mezza collana bianca interrotta posteriormente; il petto è bruno marrone chiaro bordato di bianco; le ali grigio marrone, con piccoli specchi dai riflessi bianchi, viola e verdastri sul bordo esterno; il ventre è grigio chiaro; la schiena grigio scuro sul davanti, nero verdastro posteriormente; il becco giallo macchiato di nero o meglio verdastro; le zampe forti e gialle. La femmina porta l'abito bruno nerastro, senza collana, ma con specchi dai riflessi blu, viola e verdastri alle ali. Più facile da allevare dell'anatra che sguazza, meno esigente di acqua, è molto precoce, molto feconda, e dà una carne molto delicata. |
La femelle, excellente pondeuse, donne environ soixante-quinze œufs en trois pontes; elle est encore excellente couveuse. C’est surtout aux environs d’Yvetot et dans les vallées de l’Andelle, de la Touques, de la Dives, de la Rille, qu’on se livre à son éducation pour la vente à Paris ou l’expédition en Angleterre. C’est cette même race qui, transportée en Picardie, aux environs d’Amiens, d’Abbeville, etc., fournit ses éléments à l’industrie des [396] pâtés de canard. Il y en a une variété de même couleur et huppée; une autre toute blanche, plus petite, moins apte à l’engraissement et plus difficile à élever. La cane pond souvent des œufs aussi blancs que ceux de la poule, mais plus arrondis aux extrémités et souvent verts. |
La femmina, eccellente ovaiola, fornisce circa 75 uova in 3 deposizioni; è addirittura un’eccellente covatrice. È soprattutto nei dintorni di Yvetot e nelle valli dell'Andelle, della Touques, della Dives, della Rille, che ci si dedica al suo allevamento per la vendita a Parigi o la spedizione in Inghilterra. È questa stessa razza che, trasportata in Piccardia, nei dintorni di Amiens, di Abbeville, ecc., fornisce i suoi elementi all'industria dei pasticci d’anatra. Ce n’è una varietà dello stesso colore e ciuffata; un'altra tutta bianca, più piccola, meno adatta all'ingrassamento e più difficile da allevare. L'anatra depone spesso delle uova bianche come quelle della gallina, ma più arrotondate alle estremità e spesso verdi. |
Les Canards Duclair paraissent être une variété du canard de Rouen, mais une variété aujourd’hui assez bien fixée. De même poids que lui, ils sont plus précoces et à la fois plus rustiques. Les mâles ont le devant du cou et de la poitrine blanc; la tête et le derrière du cou d’un beau vert bronzé brillant; le corps brun en dessus, noir en dessous; deux traits blancs au-dessus des yeux et à la base du bec; ce dernier est vert foncé ou noir; les pattes rouge brique ou brunes. |
Le Anatre Duclair sembrano essere una varietà dell'anatra di Rouen, ma una varietà oggi abbastanza ben fissata. Dello stesso peso, sono più precoci e al tempo stesso più rustiche. I maschi hanno il davanti del collo e del petto bianchi; la testa e il retro del collo di un bel verde bronzo brillante; il corpo bruno sopra, nero sotto; due tratti bianchi al di sotto gli occhi e alla base del becco; quest’ultimo è verde scuro o nero; le zampe rosso mattone o brune. |
Le Canard d’Aylesbury est une variété anglaise du canard sauvage; elle est presque aussi grosse que la précédente, mais elle a le plumage tout blanc, avec le bec fortement busqué, rosé chez les jeunes, jaune plus ou moins sale chez les adultes, et les pattes d’un jaune pâle ou rose, le sac abdominal fortement développé, les ailes très courtes et presque impropres au vol. Les plumes blanches ayant plus de valeur que les autres, cette variété fournit, de ce chef, un produit un peu plus élevé. Elle est, en outre, précoce, très disposée à l’engraissement, et fournit une chair très délicate. La cane pond abondamment, et les œufs sont très gros. La chair de cette race est très fine, et son engraissement facile. |
L'Anatra di Aylesbury è una varietà inglese dell'anatra selvatica; è quasi grossa come la precedente, ma ha il piumaggio tutto bianco, col becco fortemente arcuato, roseo nei giovani, giallo più o meno sporco negli adulti, e le zampe di un giallo pallido o rosa, la sacca addominale fortemente sviluppata, le ali molto corte e quasi inadatte al volo. Avendo le piume bianche più valore delle altre, questa varietà fornisce, per questo motivo, un prodotto un po’ più rilevante. È, inoltre, precoce, molto disposta all'ingrasso, e fornisce una carne molto delicata. La femmina depone in abbondanza, e le uova sono molto grosse. La carne di questa razza è molto fine, e il suo ingrassamento facile. |
Le Canard chanterelle est une variété française du [397] canard sauvage dont elle a conservé la coloration; mais elle est de taille beaucoup plus petite, a le bec notablement et proportionnellement plus court, et la femelle est douée d’une loquacité extraordinaire. On l’emploie comme appelant dans la chasse à la hutte, aux filets ou au fusil, du canard sauvage. Il y en a une variété blanche. |
L'Anatra canterina è una varietà francese dell’anatra selvatica di cui ha conservato la colorazione; ma è di taglia molto più piccola, ha il becco notevolmente e proporzionalmente più corto, e la femmina è dotata di una loquacità straordinaria. La si adopera come richiamo per l'anatra selvatica nella caccia alla capanna, alle reti o al fucile. Ce n’è una varietà bianca. |
Le Canard à bec recourbé est une race ancienne, car il en est fait mention en Angleterre dès 1676; en outre, elle prouve l’antiquité de sa domestication par sa fécondité remarquable, car elle pond presque constamment. La courbure inférieure de son bec lui donne une apparence extraordinaire. Sa tête est souvent huppée. Sa coloration est celle du canard sauvage; il y en a pourtant une variété blanche. |
L'Anatra dal becco ricurvo è una razza antica, poiché ne è fatta menzione in Inghilterra fin da 1676; inoltre, dà prova dell'antichità della sua domesticazione con la sua notevole fecondità, perché depone quasi costantemente. La curvatura inferiore del suo becco le dà un aspetto straordinario. La sua testa è spesso ciuffata. La sua colorazione è quella dell'anatra selvatica; ce n’è tuttavia una varietà bianca. |
Le Canard Labrador, canard du Canada ou de Buenos-Ayres, pourrait bien plutôt provenir de l’Inde. C’est sans doute une espèce sauvage domestiquée. Elle a le plumage entièrement noir, avec de magnifiques reflets sur la tête et le dos; le bec, plus large relativement à sa longueur que dans le canard sauvage, est noir, ainsi que les pattes. Les œufs que la femelle pond au commencement du printemps sont noirs; ceux des pontes postérieures le sont moins et ne sont à la fin que grisâtres. Cette coloration noire de l’œuf n’est que superficielle, elle disparaît lorsqu’on gratte la coquille. Il y en a deux variétés: l’une de la taille du canard barboteur, l’autre plus petite et volant très bien. Cette race, dont la domestication doit être assez récente, a conservé plusieurs caractères de l’état sauvage; son vol est soutenu, son caractère farouche et [398] vagabond; elle recherche de préférence la nourriture animale. On dit sa chair supérieure à celle du canard sauvage. |
L'Anatra Labrador, anatra del Canada o di Buenos Aires, potrebbe preferibilmente provenire dall'India. È senza dubbio una specie selvatica addomesticata. Ha il piumaggio interamente nero, con magnifici riflessi su testa e schiena; il becco, più largo relativamente alla sua lunghezza che nell'anatra selvatica, è nero, così come le zampe. Le uova che la femmina depone all’inizio di primavera sono nere; quelle delle deposizioni posteriori lo sono meno e alla fine sono solo grigiastre. Questa colorazione nera dell’uovo è solo superficiale, sparisce quando si gratta il guscio. Ce ne sono 2 varietà: una della taglia dell'anatra che sguazza, l'altra più piccola e che vola molto bene. Questa razza, la cui domesticazione deve essere abbastanza recente, ha conservato parecchi caratteri dello stato selvatico; il suo volo è sostenuto, il suo carattere selvatico e vagabondo; ricerca di preferenza il cibo animale. Si dice che la sua carne è superiore a quella dell'anatra selvatica. |
Le Canard Pingouin a reçu ce nom à cause de ses longues jambes, placées très en arrière du corps, et de la brièveté de ses ailes, qui lui donnent, lorsqu’il est à terre, la tournure et la démarche de cet oiseau. Il marche avec le corps très redressé, le cou tendu et relevé. Son bec est assez court; sa queue, formée de dix-huit rectrices, est retroussée. Sa chair est très estimée. Il paraît originaire de l’archipel Malais. Dans le croisement, le canard pingouin transmet fortement à ses produits la forme particulière de son corps et sa démarche. |
L'Anatra Pinguino ha ricevuto questo nome a causa delle sue lunghe gambe, collocate molto posteriormente al corpo, e della brevità delle sue ali, che le conferiscono, quando è a terra, la forma e il passo di quest’uccello. Cammina col corpo molto drizzato, il collo teso e sollevato. Il suo becco è abbastanza corto; la sua coda, formata da 18 timoniere, è diretta all'insù. La sua carne è molto stimata. Sembra originaria dell'arcipelago malese. Nell'incrocio, l'anatra pinguino trasmette molto ai suoi prodotti la forma particolare del suo corpo e il la sua andatura. |
Enfin, nous nous contenterons de mentionner les variétés dites: Canard de Hollande, peu différent du normand; Canard Polonais, petit, très élégant, et dont une sous-variété est huppée, blanc, avec le bec et les pieds jaunes, le bec étant sensiblement recourbé en bas; Canard mignon, au plumage tout blanc, parfois mais rarement gris, avec ou sans huppe, à bec et pattes jaune orangé, la plus petite de nos espèces domestiques; le Canard de Pékin, assez semblable au mignon, mais de taille notablement plus forte, blanc comme lui, avec bec et pattes jaunes; Canard plombière de la Chine, de très petite taille, très fécond, d’un élevage facile et n’exigeant pas d’eau, oiseau de volière; cet oiseau pourrait bien former une race spéciale et appartenir à un autre type sauvage que l’Anas boschas, type qui serait indigène de la Chine probablement. |
Infine, ci accontenteremo di menzionare le varietà dette: Anatra d’Olanda, poco diversa dalla normanna; Anatra Polacca, piccola, molto elegante, e una cui sottovarietà è ciuffata, bianca, col becco e i piedi gialli, e il becco è abbastanza curvato in basso; Anatra graziosa, dal piumaggio tutto bianco, talvolta ma raramente grigio, con o senza ciuffo, con becco e zampe giallo arancio, la più piccola delle nostre specie domestiche; l'Anatra di Pechino, abbastanza simile alla graziosa, ma di taglia notevolmente maggiore, bianca come lei, con becco e zampe gialli; Anatra idraulica della Cina, di taglia molto piccola, molto feconda, di facile allevamento e che non esige acqua, uccello di voliera; questo uccello potrebbe ben formare una razza speciale e appartenere a un altro tipo selvatico rispetto all'Anas boschas, tipo che probabilmente sarebbe indigeno della Cina. |
[399] En devenant domestique, le canard sauvage est devenu polygame; un mâle suffit à cinq ou six femelles; l’un et l’autre, le mâle et la femelle sont adultes, aptes à se reproduire dès l’âge de douze à quatorze mois. La cane entre la première en amour, pond souvent en hiver, dès la fin de janvier ou de février, quelques œufs inféconds, le mâle n’étant point encore entré en rut, et qu’elle ne tarde pas à abandonner. La véritable ponte, celle qui donne des œufs fertiles, n’a lieu qu’en mars, avril ou mai, suivant le climat et la température et suivant l’âge des animaux, la femelle ne pondant jamais avant le printemps qui suit sa naissance, mais d’autant meilleure heure qu’elle est née plus tôt dans l’année précédente. En avril donc, elle pond de douze à vingt-cinq œufs, à un jour d’intervalle, puis s’arrête. Si on ne la fait pas couver, elle donnera une seconde ponte, de dix à vingt œufs en juillet et août; et, parfois encore, huit à douze œufs en septembre; en tout de trente à cinquante œufs par an. La cane normande fournit presque le double d’œufs à chaque ponte et conséquemment aussi en total. |
Diventando domestica, l'anatra selvatica è diventata poligama; un maschio basta per 5 o 6 femmine; l’uno e l'altra, il maschio e la femmina, sono adulti, atti a riprodursi, fin dall'età da 12 a 14 mesi. La femmina entra per prima in amore, depone spesso in inverno, sin dalla fine di gennaio o febbraio, alcune uova infeconde, il maschio non essendo ancora entrato in fregola, e che essa non tarda ad abbandonare. La vera deposizione, quella che dà delle uova fertili, ha luogo solo in marzo, aprile o maggio, a seconda del clima e della temperatura, e a seconda dell'età degli animali, dato che la femmina non depone mai prima della primavera successiva alla sua nascita, ma molto prima se è nata prima nell'anno precedente. In aprile dunque depone da 12 a 25 uova, con un giorno d’intervallo, poi si ferma. Se non la si fa covare, farà una seconda deposizione da 10 a 20 uova in luglio e agosto; e, talvolta ancora, da 8 a 12 uova in settembre; in tutto da 30 a 50 uova l’anno. La femmina normanna fornisce quasi il doppio di uova a ogni deposizione e di conseguenza anche in totale. |
Ces œufs, comme ceux de l’oie, conservent pendant trois à quatre semaines leur faculté germinative, si on les place, à mesure de leur production, dans un lieu frais, à température moyenne et régulière, sèche surtout. Un grand nombre de canes pondent de préférence dans une cachette qu’elles ont découverte et où elles se livrent à l’incubation. Comme la ponte a presque toujours lieu dans la matinée, il faut les épier, les suivre, et lorsqu’on a trouvé leur nid, en enlever tous les œufs moins un; on peut encore, [400] chaque matin, avant de leur rendre la liberté, tâter toutes les femelles et retenir dans le poulailler celles qui doivent pondre dans la journée. Ces couvées mystérieuses, en effet, sont exposées à beaucoup de chances de destruction. |
Queste uova, come quelle dell'oca, conservano da 3 a 4 settimane la loro facoltà germinativa se le si pone, man mano che sono prodotte, in un luogo fresco, a temperatura media e regolare, soprattutto asciutta. Un gran numero di anatre depone di preferenza in un nascondiglio che hanno scoperto e dove si dedicano all'incubazione. Siccome la deposizione ha luogo quasi sempre in mattinata, bisogna spiarle, seguirle, e quando si è trovato il loro nido, togliere tutte le uova meno uno; si può anche, ogni mattina, prima di dar loro la libertà, tastare tutte le femmine e trattenere nel pollaio quelle che devono deporre in giornata. Queste covate misteriose, infatti, sono esposte a molte probabilità di distruzione. |
La cane est bonne couveuse, lorsqu’elle consent à couver; mais en général on préfère, afin de prolonger sa ponte, donner ses œufs à une poule, à laquelle on en confie une douzaine, que l’on voit éclore après vingt-six à vingt-neuf jours pour les canards ordinaires, trente-trois à trente-cinq pour ceux de la Caroline, vingt-quatre à vingt-six pour le canard de Barbarie, et trente à trente-deux pour le canard mandarin. La poule élève fort bien les canetons, leur témoigne la plus grande tendresse, les entoure de la plus vive sollicitude. Il en est de même de la dinde, qu’une aussi longue incubation fatigue moins que la poule et à laquelle on peut confier quinze à seize œufs. Les soins à donner à la cane couveuse sont les mêmes que pour la poule, mais les œufs de cane sont plus sensibles au refroidissement que tous autres. Pour obtenir des animaux rustiques et d’un beau développement, il ne faut admettre à la reproduction que des animaux de deux ans au moins et de quatre au plus, bien que le canard ait la vie plus longue que le coq, et que la cane conserve sa fécondité jusqu’à dix ou douze ans. |
L'anatra è una buona covatrice, quando è d’accordo di covare; ma in generale si preferisce, per prolungare la sua deposizione, affidare le sue uova a una gallina alla quale se ne dà una dozzina, che si vedono schiudere dopo 26 o 29 giorni per le anatre ordinarie, da 33 a 35 per quelle della Carolina, da 24 a 26 per l'anatra di Barberia, e da 30 a 32 per l'anatra mandarina. La gallina alleva molto bene gli anatroccoli, mostra loro la più grande tenerezza, li circonda della più viva sollecitudine. È la stessa cosa per la tacchina, che una tanto lunga incubazione stanca meno rispetto alla gallina e alla quale si possono affidare da 15 a 16 uova. Le cure da dare all'anatra che cova sono le stesse che per la gallina, ma le uova di anatra sono più sensibili al raffreddamento di tutte le altre. Per ottenere degli animali rustici e di un bello sviluppo bisogna ammettere alla riproduzione solo degli animali di almeno 2 anni e di 4 al massimo, sebbene l'anatra abbia la vita più lunga del gallo, e che la femmina conservi la sua fecondità fino a 10 o 12 anni. |
Les Chinois, qui sont grands éleveurs de canards, leur appliquent le procédé d’incubation artificielle. Dans l’île Chusan, voici, d’après le voyageur Robert Fortune, comment il est pratiqué: les œufs apportés [401] dans l’établissement sont disposés dans des paniers en paille tressée, extérieurement recouverts d’argile, où ils reposent sur une brique et sont recouverts d’un couvercle. Ces paniers sont placés chacun sur un petit fourneau, à l’extrémité d’un bâtiment en terre recouvert de chaume. Après quatre ou cinq jours d’exposition à une température de 35 à 38° c., ces œufs sont mirés au jour, puis replacés pour neuf ou dix jours dans les mêmes paniers. Après un nouveau laps de neuf ou dix jours, soit après quatorze ou quinze jours en tout, on les retire des paniers pour les placer sur des tablettes en bois placées à l’autre extrémité du bâtiment et recouverts d’une pièce d’étoffe de coton; quinze jours plus tard a lieu l’éclosion, le chauffage ayant pendant ce temps maintenu l’atmosphère à la même température. Les canetons sont rendus aux propriétaires des œufs moyennant une légère indemnité, ou vendus au détail à des spéculateurs qui possèdent des maisons flottantes établies sur bateaux et qui habitent sur une rivière ou un fleuve; un escalier permet aux canetons d’aller à l’eau et de rentrer dans le bateau, où un local spacieux leur est réservé. Presque tous les cours d’eau de la Chine sont couverts de ces maisons à canards, et sont la source d’une industrie lucrative. |
I Cinesi, che sono grandi allevatori di anatre, applicano loro il processo di incubazione artificiale. Nell'isola Chusan o Zhoushan, ecco, secondo il viaggiatore Robert Fortune, come è praticata: le uova portate nello stabilimento sono disposte in cesti di paglia intrecciata, esternamente ricoperti di argilla, dove riposano su un mattone e sono ricoperti da un coperchio. Questi cesti sono posti ciascuno su un piccolo forno, all'estremità di un edificio in terra ricoperto di stoppia. Dopo 4 o 5 giorni di esposizione a una temperatura da 35 a 38 °C, queste uova sono guardate alla luce del giorno, poi ricollocate per 9 o 10 giorni negli stessi cesti. Dopo un nuovo lasso di tempo di 9 o 10 giorni, ossia dopo 14 o 15 giorni in tutto, le si toglie dai cesti per porle su delle tavolette in legno collocate all'altra estremità dell'edificio e ricoperte da una pezza di cotone; 15 giorni più tardi ha luogo la schiusa, avendo il riscaldamento mantenuto l'atmosfera durante questo tempo alla stessa temperatura. Gli anatroccoli sono resi ai proprietari delle uova con una leggera indennità, o venduti al dettaglio a speculatori che possiedono delle case galleggianti fatte su barche e che abitano su un corso d'acqua o un fiume; una scala permette agli anatroccoli di andare in acqua e di rientrare nella barca, dove un locale spazioso è loro riservato. Quasi tutti i corsi d’acqua della Cina sono ricoperti da queste case per anatre, e sono la sorgente di un'industria lucrativa. |
M. de La Gironnière nous décrit une pratique un peu différente en usage à Payteros, chez les Indiens Tagales de Luçon (Philippines): «Les habitants de ce bourg, situé à l’entrée du lac, sur un des bras du Parig, se livrent particulièrement, dit-il, à l’éducation du canard. Chaque propriétaire a un troupeau [402] de 800 à 1,000 canes, qui lui produisent chaque jour de 800 à 1,000 œufs, un par cane. Cette grande fécondité est due à la nourriture qu’on leur donne. Un seul Indien est chargé de pourvoir à la subsistance de tout le troupeau. Il pêche tous les jours, dans le lac, une grande quantité de petits coquillages, il les concasse et les jette dans la rivière, dans un lieu circonscrit par des bambous flottants qui servent de limite à son troupeau et empêchent les canards de se mêler à ceux des voisins. Les canes vont au fond de l’eau chercher leur nourriture; et le soir, au premier son de l’Angelus, on les voit sortir d’elles-mêmes de l’eau et se retirer dans une petite cabane pour y pondre leurs œufs et y passer la nuit. |
Il Signor de La Gironnière ci descrive una pratica un po’ differente in uso a Payteros presso gli Indiani Tagales di Luzon (Filippine): «Gli abitanti di questo borgo, situato all'entrata del lago, su uno dei bracci del Parig, si dedicano particolarmente, dice, all'allevamento dell'anatra. Ogni proprietario ha un branco da 800 a 1.000 anatre femmine che gli producono ogni giorno da 800 a 1.000 uova, uno per anatra. Questa grande fecondità è dovuta al cibo che si dà loro. Un solo Indiano è incaricato di provvedere al sostentamento di tutto il branco. Pesca tutti i giorni, nel lago, una grande quantità di molluschi, li frantuma e li getta nel fiume, in un luogo circondato da bambù galleggianti che servono da limite al suo branco e impediscono alle anatre di mescolarsi con quelle dei vicini. Le anatre vanno in fondo all'acqua a cercare il loro cibo; e la sera, al primo suono dell'Angelus, le si vede uscire da sole dall'acqua e ritirarsi in una piccola capanna per deporvi le loro uova e passarvi la notte. |
«Après trois ans, la stérilité succède à cette grande fécondité, et il faut alors complètement renouveler le troupeau. Ce n’est pas l’opération la moins curieuse de cette industrie, qui rappelle les fours des Égyptiens pour l’éclosion des œufs. Cependant, la méthode des Indiens est toute différente; elle est de leur invention, comme on va pouvoir en juger. Quelques Indiens ont pour unique profession de faire éclore des œufs; c’est un métier qu’ils apprennent comme ils apprendraient celui de menuisier ou de charpentier, on pourrait les nommer des couveurs. |
«Dopo 3 anni la sterilità fa seguito a questa grande fecondità e allora bisogna completamente rinnovare il branco. Non è l'operazione meno curiosa di questa industria che ricorda i forni degli Egiziani per la schiusa delle uova. Tuttavia, il metodo degli Indiani è del tutto differente; è di loro invenzione, come si potrà giudicare. Alcuni Indiani hanno come unica professione quella di far schiudere delle uova; è un mestiere che apprendono come apprenderebbero quello di falegname o di carpentiere, si potrebbe chiamarli covatori. |
«Près de la maison de celui qui a réclamé les soins d’un couveur, dans un lieu choisi, bien abrité du vent et exposé toute la journée au soleil, le couveur fait construire une petite cabane de paille, de la forme d’une ruche; il n’y laisse qu’une petite ouverture, celle absolument nécessaire pour s’introduire [403] dans la ruche. On lui confie mille œufs, maximum qu’il puisse faire éclore en une seule couvée, de mauvais chiffons et de la balle de riz séchée au four. Il sépare ses œufs de dix en dix, les renferme par dix dans un chiffon avec une certaine quantité de balle. Après cette première opération, il place une forte couche de balle au fond d’une caisse de bois de cinq à six pieds de longueur sur trois de largeur, ensuite une couche d’œufs; et il continue en alternant, jusqu’à ce qu’il y ait logé les cent petits paquets. Il termine par une épaisse couche de balle et une couverture. Cette caisse doit lui servir de lit et la cabane de prison pendant tout le temps nécessaire à l’incubation. On introduit tous les jours par l’ouverture, que l’on renferme ensuite avec soin, les aliments qui lui sont nécessaires. |
«Vicino alla casa di colui che ha richiesto le cure di un covatore, in un luogo scelto, molto riparato dal vento ed esposto tutto il giorno al sole, il covatore fa costruire una piccola capanna di paglia, della forma di un alveare; ci lascia solo una piccola apertura, quella assolutamente necessaria per introdursi nell'alveare. Gli si affidano 1.000 uova, il massimo che possa far schiudere in una sola covata, dei brutti stracci e una balla di riso seccata nel forno. Separa le sue uova in decine, le racchiude 10 per volta in un straccio con una certa quantità di balla. Dopo questa prima operazione, pone un bello strato di balla in fondo a una cassa di legno lunga da 5 a 6 piedi e larga 3, poi uno strato di uova; e continua alternando, finché ha collocato i 100 piccoli involti. Finisce con uno spesso strato di balla e una coperta. Questa cassa deve servirgli da letto e la capanna da prigione durante tutto il tempo necessario all'incubazione. Tutti i giorni si introducono attraverso l'apertura, che poi si chiude con cura, gli alimenti che gli sono necessari. |
«Chaque trois ou quatre jours, il change ses œufs de place; il met en dessus ceux qui étaient en dessous. Le dix-huitième et le dix-neuvième jour, lorsqu’il croit que l’incubation est à sa dernière période, il pratique une petite ouverture à sa cabane pour y laisser pénétrer un rayon de lumière; il y présente quelques œufs, les examine, et juge, au plus ou moins de transparence, et à des signes que ceux qui exercent cette industrie connaissent seuls, si l’incubation est complète. Lorsqu’il en est ainsi, son travail est presque terminé, il n’a plus de précautions à prendre. Il sort de la cabane, il retire ses œufs de la caisse un par un. Les petits canards, aussi forts que s’ils étaient éclos sous leur mère, courent immédiatement à la rivière. |
«Ogni 3 o 4 giorni cambia le sue uova di posto; mette disopra quelle che erano sotto. Il 18° e il 19° giorno, quando crede che l'incubazione è nel suo ultimo periodo, pratica una piccola apertura alla sua capanna per lasciarvi penetrare un raggio di luce; vi pone davanti alcune uova, le esamina e giudica, in base a una maggiore o minore trasparenza, e a dei segni che conoscono solo coloro che esercitano questa industria, se l'incubazione è completata. Quando è così, il suo lavoro è quasi terminato, non ha più precauzioni da prendere. Esce dalla capanna, ritira le sue uova dalla cassa uno ad uno. Le piccole anatre, tanto forti come se fossero schiuse sotto la loro madre, corrono immediatamente al fiume. |
[404] «Le lendemain, l’Indien sépare soigneusement les mâles des femelles. Ces dernières seulement sont conservées; les mâles sont rejetés. Les huit premiers jours, on nourrit les jeunes canes de petits papillons de nuit, qui voltigent le soir en si grande quantité en suivant le cours de la rivière, qu’il est facile de s’en procurer autant qu’il est nécessaire. On leur donne ensuite des coquillages, et aussitôt qu’elles commencent à pondre, elles ne s’arrêtent plus pendant trois ans.» Cette influence d’une nourriture animale sur la ponte peut aisément être mise en œuvre par nos fermières, à l’aide de verminières dont nous avons déjà décrit la fabrication; nous ne répondons point pourtant que cet aliment ne nuira point à la délicatesse de goût et à la durée de conservation des œufs. |
«L'indomani, l'Indiano separa accuratamente i maschi dalle femmine. Solamente queste ultime sono conservate; i maschi sono gettati via. Gli 8 primi giorni si nutrono le giovani anatre femmine con piccole farfalle notturne che svolazzano di sera in così grande quantità lungo il corso del fiume che è facile procurarsene quanto è necessario. Si dà loro poi dei molluschi, e appena cominciano a deporre non si fermano più per 3 anni.» Questa influenza di un cibo animale sulla deposizione può facilmente essere messa in opera dalle nostre fattoresse con l'aiuto di lombricai di cui abbiamo già descritto la fabbricazione; non affermiamo tuttavia che questo alimento non nuocerà alla delicatezza del gusto e alla durata di conservazione delle uova. |
Mais revenons en France. Nos canetons viennent d’éclore; on les place avec leur mère naturelle ou adoptive sous une mue en osier, dont un des côtés soulevé leur permet d’aller boire et se baigner dans un plat placé en proximité et tenu constamment rempli d’eau; on leur donne sept ou huit fois par jour des pâtées de son, de farine et d’orties hachées fin. Ils craignent fort la pluie et le froid; aussi les couvées précoces réussissent-elles rarement. Ce n’est que lorsqu’ils ont cinq ou six jours qu’on peut les laisser aller à l’eau, soit dans un baquet enterré à fleur de terre, soit dans une mare, un ruisseau, une rivière ou un étang. En Gascogne, on leur donne du vermicelle trempé dans l’eau et un peu de viande hachée fin. Lorsqu’ils ont atteint l’âge de deux mois, on leur donne des déchets de grains, des pâtées de son, de [405] farine, de pommes de terre, betteraves ou navets cuits, de l’herbe, de l’orge, du gland, des limaçons, du frai de poisson, etc. Voraces et presque omnivores, les canetons profitent rapidement; ils ont croisé leurs ailes, c’est-à-dire sont devenus adultes, à l’âge de quatre à six mois, suivant la race, et peuvent dès lors être mis à l’engrais. |
Ma torniamo in Francia. I nostri anatroccoli sono appena schiusi; li si pone con la loro madre naturale o adottiva sotto una stia in vimini, uno dei cui lati sollevato permette loro di andare a bere e fare il bagno in un piatto posto in prossimità e tenuto costantemente pieno d’acqua; si dà loro 7 o 8 volte al giorno dei pastoni di crusca, di farina e di ortiche tritate fini. Temono molto la pioggia e il freddo; perciò le covate precoci riescono raramente. È solo quando hanno 5 o 6 giorni che si può lasciarli andare in acqua, sia in una tinozza interrata a fior di terra, sia in una pozza, un ruscello, un fiume o un stagno. In Guascogna si dà loro del vermicello inzuppato in acqua e un po’ di carne tritata fine. Quando hanno raggiunto l'età di 2 mesi si dà loro degli scarti di granaglie, dei pastoni di crusca, di farina, di patate, barbabietole o rape cotte, dell'erba, dell'orzo, delle ghiande, delle lumache, delle uova di pesce, ecc. Voraci e quasi onnivori, gli anatroccoli approfittano rapidamente; hanno incrociato le loro ali, cioè sono diventati adulti, all'età da 4 a 6 mesi a seconda della la razza, e da allora possono essere messi all’ingrasso. |
Les procédés d’engraissement sont les mêmes que pour l’oie: du grain ou des pâtées de farine, ou du grain de maïs échaudé, des racines cuites, des faînes, des glands, des châtaignes concassées, etc. Dans le Languedoc, aux environs d’Agen et de Nérac, pour obtenir des foies gras, on prend, au commencement de l’hiver, des canards déjà en bonne chair, et on les met en épinettes dans un local obscur, tranquille, chaud et légèrement humide, une cave ou un cellier parfois. Trois ou quatre fois par jour on les emboque jusqu’à satiété d’une bouillie de farine de maïs, et on leur donne à peine à boire un peu de lait écrémé. Après quinze à vingt jours, on reconnaît que l’opération est terminée à l’écartement des plumes de la queue, qui, en se relevant, forment l’éventail. Les animaux doivent être dès lors surveillés comme les oies, avec la plus constante sollicitude, parce qu’ils périssent souvent d’asphyxie. Cet engraissement forme en Languedoc une industrie importante, les terrines et pâtés de Nérac ayant été, à l’origine, fabriqués exclusivement de foies de canard; il en est de même en Picardie, aux environs d’Amiens et d’Abbeville, dont les pâtés sont presque aussi estimés. La viande qui reste après enlèvement du foie a encore une [406] valeur presque égale, et peut servir aux mêmes usages que celle de l’oie. |
I procedimenti di ingrassamento sono gli stessi che per l'oca: delle granaglie o dei pastoni di farina, o dei chicchi di mais scaldato, delle radici cotte, dei frutti del faggio, delle ghiande, delle castagne frantumate, ecc. In Linguadoca, nei dintorni di Agen e di Nérac, per ottenere dei fegati grassi, al principio dell'inverno si prendono delle anatre già in buona carne e le si mette in stie in un locale oscuro, tranquillo, caldo e leggermente umido, talvolta in una cantina o in un deposito. Le si imbocca 3 o 4 volte al giorno fino a sazietà con un pastone di farina di mais, e si dà loro da bere appena un po’ di latte scremato. Dopo 15 o 20 giorni si riconosce che l'operazione è finita in base all'allontanamento delle piume della coda che, alzandosi, formano un ventaglio. Gli animali da allora devono essere sorvegliati come le oche con la più costante sollecitudine, perché muoiono spesso di asfissia. Questo ingrassamento costituisce in Linguadoca un'industria importante, i pasticci e i pâté di Nérac essendo stati, in origine, fabbricati esclusivamente con fegati di anatra; è lo stesso in Piccardia, nei dintorni di Amiens e di Abbeville, i cui pâté sono quasi altrettanto tanto stimati. La carne che resta dopo la rimozione del fegato ha ancora un valore quasi uguale, e può servire agli stessi usi di quella dell'oca. |
Un canard de race commune, adulte et engraissé pour le commerce, pèse environ 1 kilogr. 500 de poids vif; un canard de Rouen ou de Toulouse (normand) engraissé pour le foie pèse souvent jusqu’à 4 et même 5 kilogr. Le premier se vend de 3 à 5 francs; le second, de 5 à 8 francs. Le foie seul du dernier vaut, suivant les années, de 2 fr. 50 c. à 4 fr., et pèse de 200 à 350 grammes. |
Un'anatra di razza comune, adulta e ingrassata per il commercio, pesa circa 1,5 kg di peso vivo; un'anatra di Rouen o di Tolosa (normanna) ingrassata per il fegato, pesa spesso fino a 4 e anche 5 kg. La prima si vende da 3 a 5 franchi; la seconda da 5 a 8 franchi. Il solo fegato dell'ultima vale, secondo gli anni, da 2,5 a 4 franchi, e pesa da 200 a 350 grammi. |
Enfin, le canard donne, comme l’oie, un produit en plumes et duvet moins élevé comme quantité, au moins égal comme qualité. Aux époques de mue naturelle, c’est-à-dire en mai et septembre, on arrache aux mâles une partie du duvet qui garnit le cou et le dessous du ventre; quelquefois même on fait, entre deux, une autre cueillette en juin ou juillet; mais on nuit beaucoup ainsi à l’état des oiseaux et à leur fécondité. En Normandie, on ne plume jamais les canes ni les mâles adultes, et seulement les canetons à la mue d’automne. Dans les deux cueillettes, un canard adulte peut fournir de 150 à 200 grammes de duvet, valant 1 fr. 50 c. à 2 francs; un canard de grosse race, plumé trois fois, peut aussi fournir jusqu’à 500 grammes de duvet valant 4 francs. Celui du canard normand est préféré, comme plus souple et plus fin, à celui du canard ordinaire et même de l’oie. Lorsqu’on sacrifie un canard, on récolte encore des plumes et du duvet qui seront traités ainsi que nous l’avons dit pour la poule et l’oie. Les canards des variétés blanches, et notamment celui d’Aylesbury, [407] fournissent un produit plus estimé et supérieur d’un tiers environ en valeur commerciale. |
Infine l'anatra, come l'oca, fornisce un prodotto in piume e piumino meno elevato come quantità, ma uguale come qualità. Nei periodi di muta naturale, cioè a maggio e settembre, si strappa ai maschi una parte del piumino che adorna il collo e il ventre; talvolta si fa, tra le due, un'altra raccolta in giugno o luglio; ma così si nuoce molto allo stato degli uccelli e alla loro fecondità. In Normandia non si spennano mai le anatre femmine né i maschi adulti, ma solo gli anatroccoli alla muta d’autunno. Nelle due raccolte, un'anatra adulta può fornire di 150 a 200 g di piumino, del valore da 1,5 a 2 franchi; un'anatra di grossa razza, spennata 3 volte, può anche fornire fino a 500 g di piumino che vale 4 franchi. Quello dell'anatra normanna, essendo più morbido e più fine, è preferito a quello dell'anatra ordinaria e anche dell'oca. Quando si sacrifica un'anatra, si raccolgono anche piume e piumino che saranno trattati come abbiamo detto per la gallina e l'oca. Le anatre delle varietà bianche, e particolarmente quella di Aylesbury, forniscono un prodotto più stimato e superiore di un terzo circa come valore commerciale. |
Les canards logent d’ordinaire dans le même local que les poules, mais doivent être placés dans un compartiment séparé où on répandra, deux ou trois fois par semaine, de la paille fraîche, après avoir soigneusement enlevé l’ancienne et les fientes, et avoir répandu à la place un peu de sable fin. Ce logement doit être mis, comme celui de toutes nos volailles, à l’abri des incursions des bêtes puantes et des chats maraudeurs. Il faudra aussi entourer les canetons d’une certaine surveillance, et ne pas leur permettre de s’éloigner de la ferme, parce que, dans les pays de bois surtout, les pies leur font une guerre acharnée, les tuent impitoyablement et les emportent dans leur nid; les renards ne seraient pas moins à craindre dans ces contrées. |
Le anatre di solito alloggiano nello stesso locale delle galline, ma devono essere poste in uno scompartimento separato dove si spargerà, 2 o 3 volte la settimana, della paglia fresca dopo aver tolto accuratamente la vecchia e lo sterco, e avervi sparso un po’ di sabbia fine. Questo alloggio deve essere posto, come quello di tutti i nostri pollami, al riparo dalle incursioni delle bestie puzzolenti e dei gatti razziatori. Bisognerà anche circondare gli anatroccoli di una certa sorveglianza, e non permettere loro di allontanarsi dalla fattoria, perché, soprattutto nei paesi boscosi, le gazze fanno loro una guerra accanita, li uccidono spietatamente e li portano nel loro nido; le volpi non sarebbero da temere di meno in queste contrade. |
Lorsqu’il a atteint l’âge adulte, le canard est exposé à fort peu de maladies; la crise de développement est très bénigne chez les jeunes, et se produit au moment de la pousse des premières plumes. |
Quando ha raggiunto l'età adulta, l'anatra è esposta a pochissime malattie; la crisi di sviluppo è molto benigna nei giovani, e si produce al momento dello spuntare delle prime piume. |
Paris seul consomme un million de canards par an, qui proviennent surtout des départements de l’Eure, de Seine-et-Marne, Seine-et-Oise, Loiret, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Sarthe et Seine-Inférieure. |
La sola Parigi consuma 1 milione di anatre l’anno che provengono sopratutto dai dipartimenti di Eure, Seine-et-Marne, Seine-et-Oise, Loiret, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Sarthe e Seine-Inférieure. |