Les
Poulaillers de Biamont
Traité d'élevage des coqs et des poules
par Pierre Revir
Bruxelles – 1893
I pollai di Biamont
Trattato di allevamento dei galli e delle galline
di Pierre Revir
Trascrizione e traduzione di Elio Corti
2014 – 2015
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CAPITOLO IX
[157] CHAPITRE IX. |
CAPITOLO IX |
LE JARDIN D’ACCLIMATATION. |
IL GIARDINO ZOOLOGICO |
Les Parisiens ne connaissent pas assez ce joli coin de la grande capitale ― la seule capitale ― tout plein de fleurs et d’ombre, de jolis quadrupèdes et d’oiseaux merveilleux. Qu’on appelle le Jardin d’acclimatation. |
I Parigini non conoscono abbastanza questo bell’angolo della grande capitale ― l'unica capitale ― tutto pieno di fiori e di ombra, di bei quadrupedi e di uccelli meravigliosi. Che si chiama il Giardino zoologico. |
Bien entendu nous ne parlons pas des oisifs du boulevard que la grande lumière éblouit et qui n’aiment que les pastiches de la nature. |
Beninteso non parliamo degli oziosi del viale che la grande luce abbaglia e che amano solamente le imitazioni della natura. |
Nous parlons des Parisiens qui pensent, qui travaillent, et qui cherchent une solitude gaie où se délasser. Nous parlons des mères qui ne savent où mettre leur petite famille à l’abri des équipages et des bicyclettes lancés à toute vitesse. Nous parlons aussi des ouvriers qui en sont réduits aux banlieues poudreuses ou aux promenades trop lointaines. À tous ceux-là nous disons: allez au Jardin d’acclimatation; le penseur y trouvera le repos, la mère la sécurité et les [158] distractions pour ses enfants, le prolétaire l’air, la lumière, les riants horizons, la flore brillante dont, pendant toute la semaine, il a été privé. |
Parliamo dei Parigini che pensano, che lavorano, e che cercano una solitudine allegra dove rilassarsi. Parliamo delle madri che non sanno dove mettere la loro piccola famiglia al riparo degli equipaggi e delle biciclette lanciati a tutta velocità. Parliamo anche degli operai che sono ridotti alle periferie polverose o alle passeggiate troppo lontane. A tutti costoro diciamo: andate al Giardino zoologico; il pensatore vi troverà il riposo, la madre la sicurezza e le distrazioni per i suoi bambini, il proletario l'aria, la luce, i ridenti orizzonti, la flora brillante di cui, durante tutta la settimana, è stato privato. |
Si c’était loin! mais c’est tout près. |
Se fosse lontano! ma è molto vicino. |
À la porte Maillot attendent les minuscules voitures du tramway, attelées de petits chevaux vifs comme la poudre. Un peu élémentaires ces voitures: deux bancs réunis par un dossier auquel s’accrochent désespérement les dames peureuses. |
Alla porta Maillot aspettano le minuscole vetture del tram, attaccate a piccoli cavalli vivi come la polvere. Un poco elementari queste vetture: due panche riunite da un schienale al quale si aggrappano disperatamente le signore paurose. |
Les bancs garnis, le jeune conducteur enlève son poney d’un «houp» sonore et, avec un gros bruit de ferraille, la petite voiture file comme l’éclair à travers bois. |
Riempite le panche, il giovane conduttore porta via il suo pony con un «hop» sonoro e, con un grosso rumore di ferraglia, la piccola vettura fila via come il lampo attraverso il bosco. |
Le long du trajet, des visions rapides d’ouvriers et de petits employés au repos: maris couchés de tout leur long dans l’herbe rare et brûlée, détendant leurs muscles raidis par le travail, fumant la pipe, heureux de la tièdeur de l’air et de la sérénité du ciel; ménagères potinant, la robe retroussée, montrant le jupon blanc des jours de fête; jeunes gens qui batifolent; enfants qui jouent; bébés que l’on courbe derrière un arbre en leur disant «dépêche toi». Et, en même temps des bouffées d’air amènent des senteurs d’ail et de vin aigri. |
Lungo il tragitto, delle visioni veloci di operai e di piccoli impiegati a riposo: mariti distesi per tutta la loro lunghezza nell'erba rada e bruciata, distendendo i loro muscoli irrigiditi dal lavoro, fumando la pipa, felici del tepore dell'aria e della serenità del cielo; casalinghe pettegolanti, l'abito rimboccato, mostrando la sottogonna bianca dei giorni di festa; giovani che si divertono; bambini che giocano; bimbi che vengono curvati dietro un albero dicendo loro «sbrigati». E, nello stesso tempo, delle soffiate di aria portano dei profumi di aglio e di vino inacidito. |
Une dernière secousse, la voiture s’arrête devant une échappée de verdure et de parterres fleuris, au fond de laquelle on entrevoit une haute tour, donnant la sensation de lointains pays: c’est le Jardin d’acclimatation. |
Un ultimo sobbalzo, la vettura si ferma davanti a uno scorcio di verde e di aiuole fiorite, in fondo al quale si intravede un'alta torre, dando la sensazione di paesi lontani: è il Giardino zoologico. |
Tout de suite à gauche s’élève le jardin d’hiver, serre immense abritant des végétations tropicales. Les fleurs rouges et blanches des camélias qui couvrent les murs forment une vivante tapisserie; les azalées épanouissent leurs gros bouquets; les orchidées entr’ouvrent leurs corolles bizarres, imprégnées de la troublante senteur des fleurs d’orient. |
Immediatamente a sinistra si innalza il giardino d’inverno, serra immensa che accoglie delle vegetazioni tropicali. I fiori rossi e bianchi delle camelie che coprono i muri formano una tappezzeria vivente; le azalee schiudono i loro grossi mazzi; le orchidee aprono le loro corolle bizzarre, impregnate dallo sconcertante profumo dei fiori d’oriente. |
[159] Des arbres géants abritent les floraisons étincelantes: eucalyptus d’Australie aux larges feuilles; palmiers poussés d’un jet, écrasant leur couronne contre la faîte, comme pour chercher le jour et la liberté; fougères de toutes grandeurs étalant leurs feuilles minces, délicates, ciselées comme de précieuses orfèvreries. |
Degli alberi giganti accolgono le fioriture scintillanti: eucalipto dell'Australia dalle larghe foglie; palme spinte da un germoglio, che schiacciano la loro corona contro la vetta, come per cercare la luce e la libertà; felci di ogni grandezza che stendono le loro foglie sottili, delicate, cesellate come preziose oreficerie. |
Attenant au jardin d’hiver se trouve la collection des oiseaux qui, sous les tropiques, animent les arbres que l’on vient de quitter, depuis les tout petits, bijoux fragiles qui semblent avoir gardé sur leurs ailes frêles l’empreinte d’un rayon de soleil, jusqu’aux grands perroquets robustes et criards. Ce sont: les astrilds bleus; les paddas au bec rouge; les veuves à la longue queue traînante; les diamants aux couleurs brillantes; les rossignols de Chine, dont le gazouillement n’égale pas le chant mélodieux de leurs frères d’Europe; les cardinaux gris, verts et rouges; les toucans dont le bec est grand comme des pinces de homard; enfin, la grande famille des perruches: les unes, comme la perruche ondulée, gaies et babillardes; les autres, tristes, comme la perruche royale, toute rouge, très belle, mais silencieuse et mélancolique comme si elle regrettait les îles verdoyantes du Pacifique, où elle est née. |
Attiguo al giardino d’inverno si trova la collezione degli uccelli che, sotto i tropici, animano gli alberi che abbiamo appena lasciato, poi i piccolini, gioielli fragili che sembrano aver custodito sulle loro fragili ali l'impronta di un raggio di sole, fino ai grandi pappagalli robusti e chiassosi. Sono: gli astrildi blu; i padda dal becco rosso; le vedove dalla lunga coda strascicata; i diamanti dai colori brillanti; gli usignoli della Cina il cui cinguettio non uguaglia il canto melodioso dei loro fratelli d'Europa; i cardinali grigi, verdi e rossi; i tucani il cui becco è grande come le pinze di un astice; infine, la grande famiglia delle cocorite: le une, come la cocorita ondulata, allegre e ciarliere; le altre, tristi, come la cocorita reale, tutta rossa, molto bella, ma silenziosa e malinconica come se rimpiangesse le verdeggianti isole del Pacifico, dove è nata. |
Beaucoup de ces oiseaux sont devenus les hôtes familiers de nos volières, s’acclimatant et reproduisant; d’autres n’ont traversé l’Océan et n’ont abordé nos climats brumeux que pour s’étioler et mourir. |
Molti di questi uccelli sono diventati gli ospiti familiari delle nostre voliere, acclimatandosi e riproducendosi; altri hanno attraversato l'oceano e hanno abbordato i nostri climi nebbiosi solo per crescere male e morire. |
Et hélas! pour quelques-uns qui nous arrivent, combien d’autres qui ont succombé en route, tués par le manque d’espace et de soins, et par ces grands vents de la mer qui les fauchent par milliers! |
E ahimè! Per alcuni che ci giungono, quanti altri sono morti per strada, uccisi dalla mancanza di spazio e di cure, e da quei grandi venti del mare che li falciano a migliaia! |
Vis-à-vis du jardin d’hiver on a construit, il n’y a as longtemps, de grandes serres garnies surtout de plantes d’appartement, et des salles d’exposition où l’on a pu voir réunies des [160] collections de chrysanthèmes sans rivales et, plus récemment, les plus belles volailles de France. |
Di fronte al giardino d’inverno si sono costruite, non molto tempo fa, delle grandi serre dotate soprattutto di piante d’appartamento, e delle sale d’esposizione dove si sono potute vedere riunite delle collezioni di crisantemi senza rivali e, più recentemente, i più bei polli di Francia. |
À quelque distance des oiseaux, nichent des chiens de toutes les races, aboyant au visiteur, plus par ennui, certainement, que par envie de mordre. La collection est complète, elle comprend: les terre-neuve, appuyant sur leurs pattes leur grosse tête aux yeux doux; les boule-dogues, qui regardent en dessous et qui grognent; les chiens de chasse: griffons, braques, épagneuls, bassets, pointers, setters, sans cesse en mouvement et quêtant un gibier invisible, poussés par un invincible instinct; les lévriers, fins et élégants, taillés pour la course; les danois, mélange de force et de grâce; les boule-terriers, à la mine rébarbative, ennemis jurés des rats; les caniches, aux longs poils cordés; les dingos d’Australie, qui ressemblent à des loups; les loulous, tout noirs, benjamins de la tribu. |
A qualche distanza dagli uccelli si annidano dei cani di tutte le razze, abbaiando al visitatore, certamente più per noia che per voglia di mordere. La collezione è completa e comprende: i terranova, che appoggiano sulle loro zampe la loro grossa testa dagli occhi dolci; i bulldog, che guardano da sotto e che ringhiano; i cani da caccia: griffoni, bracchi, spaniel, bassotti, pointer, setter, sempre in movimento e cercando di procurarsi una selvaggina invisibile, spinti da un invincibile istinto; i levrieri, sottili ed eleganti, tagliati per la corsa; i danesi, miscuglio di forza e di grazia; i bull terrier, dall’aspetto sgradevole, nemici giurati dei ratti; i barboncini, dai lunghi peli ciuffati; i dingo dell'Australia che somigliano a dei lupi; i loulou, tutti neri, beniamini della tribù. |
On peut suivre les bonds et les sauts de la gent canine, de la bibliothèque qui sert de cabinet de lecture, lieu de science et de repos, dont beaucoup de visiteurs ignorent l’existence, et où l’on peut se procurer tous les livres qui traitent de l’histoire naturelle. |
Si possono seguire i balzi e i salti della razza canina dalla biblioteca, che serve da camera di lettura, luogo di scienza e di riposo di cui molti visitatori ignorano l'esistenza, e dove ci si può procurare tutti i libri che trattano di storia naturale. |
À droite, en suivant l’allée, s’étendent des verts espaces où paissent toutes les variétés de cerfs et d’antilopes, depuis le cerf nain des Indes, jusqu’au gigantesque Wapiti, transfuge des forêts du Canada. |
Dei verdi spazi si estendono a destra, lungo il viale, dove pascolano tutte le varietà di cervi e di antilopi, dal cervo nano delle Indie fino al gigantesco Wapiti, transfuga delle foreste del Canada. |
Vis-à-vis, se trouve le restaurant, bien campé, avec ses terrasses étagées et ses grands halls vitrés. Il y règne un [161] silence majestueux que troublent seuls les pas discrets des garçons inoccupés. C’est que le restaurant, qui a la prétention ― peu justifiée ― d’être un établissement de premier ordre, n’est pas à la portée des bourses modestes. |
Di fronte si trova il ristorante, ben fatto, coi suoi terrazzi sovrapposti e i suoi grandi atrii vetrati. Vi regna un silenzio maestoso che è turbato solo dai passi discreti dei ragazzi inoperosi. Fatto è che il ristorante, che ha la pretesa ― poco giustificata ― di essere un stabilimento di prim’ordine, non è alla portata delle borse modeste. |
L’administration du jardin, dans un esprit démocratique des plus louables, a ouvert ses portes à la classe peu aisée, les dimanches et les jours de fêtes, en abaissant de moitié le prix des entrées. Cette administration si paternelle devrait trouver le moyen d’autoriser dans un coin un modeste mastroquet, où ceux que la fortune n’a pas favorisés pourraient casser une croûte et boire un litre. Ce serait une bonne action. |
L'amministrazione del giardino, in un spirito democratico dei più lodevoli, per le domeniche e i giorni festivi ha aperto le sue porte alla classe poco agiata, abbassando a metà il prezzo delle entrate. Questa amministrazione così paterna dovrebbe trovare il mezzo per autorizzare in un angolo una modesta osteria, dove quelli che la fortuna non ha favorito potrebbero mangiare e bere un litro. Sarebbe una buona azione. |
Ne pourrait-elle pas aussi, seulement une fois ou deux fois par an, par exemple le dimanche de Pâques et le jour de la Pentecôte, réduire le prix d’entrée à vingt-cinq centimes? cela ferait plaisir à tant de gens; quelques mères de plus ― presque des pauvres ― pourraient dire à leurs enfants: «si vous êtes bien sages, je vous conduirai au Jardin d’acclimatation». |
Non potrebbe, anche solo una volta o due all’anno, per esempio la domenica di Pasqua e il giorno di Pentecoste, ridurre il prezzo di entrata a 25 centesimi? Ciò farebbe piacere a tante persone; inoltre alcune madri ― quasi povere ― potrebbero dire ai loro bambini: «se siete molto bravi, vi condurrò al Giardino zoologico». |
Derrière le restaurant est l’aquarium, installé suivant les derniers perfectionnements. Autrefois, les aquariums étaient des objets de luxe, où l’on gardait avec plus ou moins de peine quelques malheureux poissons, que l’on regardait à travers une grosse vitre, parcourant cent fois par jour, dans tous les sens, leur humide et étroite prison. Mais depuis quelques années, la pisciculture a fait d’énormes progrès. Elle a permis d’élever un nombre immense de poissons, destinés à peupler ou à repeupler nos cours d’eau, que le braconnage et le résidu insalubre des usines étaient en bonne voie de stériliser à tout jamais. |
Dietro al ristorante c’è l'acquario, installato seguendo gli ultimi perfezionamenti. Una volta gli acquari erano degli oggetti di lusso, dove si custodivano più o meno a stento alcuni infelici pesci, che si osservavano attraverso un grosso vetro, percorrendo cento volte al giorno, in tutti i sensi, la loro umida e stretta prigione. Ma da alcuni anni la piscicoltura ha fatto enormi progressi. Ha permesso di allevare un numero immenso di pesci, destinati a popolare o a ripopolare i nostri corsi d’acqua, che il bracconaggio e il residuo insalubre delle fabbriche erano ben avviati a sterilizzare per sempre. |
L’aquarium du Jardin contient plusieurs espèces nouvelles dans nos contrées, telles que les truites arc-en-ciel, les truites des lacs, les carpes miroirs, les ombles chevaliers. C’est merveille de voir des œufs, presque imperceptibles, donner [162] naissance à des petits poissons que l’on nomme alevins et dont, dans des réservoirs distincts, on peut suivre la croissance jusqu’à l’âge adulte. |
L'acquario del Giardino contiene parecchie specie nuove per le nostre contrade, come le trote arcobaleno, le trote dei laghi, le carpe specchio, i salmerini. È una meraviglia vedere delle uova, quasi impercettibili, far nascere piccoli pesci che si chiamano avannotti e dei quali, in vivai distinti, si può seguire la crescita fino all'età adulta. |
Quittons le temple où se préparent tant de fritures croustillantes et de matelottes savoureuses, pour jeter un coup d’œil sur le bassin des otaries où la foule des badauds vient voir, deux fois par jour, de gros animaux gluants avaler goulûment des harengs frais, sans sauce moutarde. Les enfants sont grands amateurs de ce spectacle, ils jettent des cris de joie quand l’animal a happé sa proie au passage, et ne s’émeuvent guère si les brusques plongeons les éclaboussent. |
Abbandoniamo il tempio dove si preparano tante fritture croccanti e matelote saporite (tipico piatto a base di pesce, vino, cipolla), per gettare un colpo d’occhio sulla vasca delle otarie dove la folla dei curiosi viene a vedere, due volte al giorno, dei grossi animali vischiosi inghiottire ingordamente delle aringhe fresche, senza salsa senape. I bambini sono dei grandi appassionati di questo spettacolo, lanciano grida di gioia quando l'animale passando ha ghermito la sua preda, e non si turbano affatto se i bruschi tuffi li inzaccherano. |
Un peu plus loin s’étend une vaste plaine où des peuplades de toutes les races ont été exhibées: Nubiens, Esquimaux, Gauchos, Lapons, Fuégiens, Galibis, Cyngalais, Araucans, Kalmouks, Peaux-rouges, Achantis, Hottentots, Cosaques Circassiens. La plus remarquable de ces exhibitions a été celle des Cyngalais. Un village entier avait émigré, au moins provisoirement, avec ses habitants, y compris les magiciens, les musiciens et les nains, tous avec leurs femmes et leurs enfants. Les animaux aussi avaient été du voyage, et pourtant ce n’avait pas dû être bien facile, car il y avait toute une troupe d’éléphants et de zébus. À certaines heures, on assistait aux scènes de la vie journalière des Cyngalais: les prêtres répétaient les cérémonies de leur culte; les ouvriers confectionnaient des menus objets de ménage; des jeunes gens organisaient des courses dans de petites charettes traînées par les buffles; les éléphants se prêtaient à toutes sortes d’exercices qu’on leur faisait faire; les escamoteurs charmaient des serpents et exécutaient des tours d’adresse au son d’une musique lente et triste, où le tambourin jouait un grand rôle. À certaines heures aussi tout le monde, sans exception, ― bêtes et gens ―, se mettait en ligne pour la procession. Vraiment, le cortège avait grand air et rappelait, d’un peu [163] loin, par le chatoiement des étoffes de soie et le scintillement des verroteries, les splendeurs d’Orient. |
Un po’ più lontano si estende una vasta pianura dove delle popolazioni di tutte le razze sono state esibite: Nubiani, Eschimesi, Gauchos, Lapponi, Fuegini, Galibi, Cingalesi, Araucani, Calmucchi, Pellerossa, Achantis, Ottentotti, Cosacchi Circassi. La più notevole di queste esibizioni è stata quella dei Cingalesi. Un villaggio intero era emigrato, almeno provvisoriamente, coi suoi abitanti, ivi compresi i maghi, i musicisti e i nani, tutti con le loro donne e i loro bambini. Anche gli animali avevano partecipato al viaggio, e tuttavia ciò non aveva dovuto essere molto facile, perché c'era tutta una truppa di elefanti e di zebù. A certe ore si assisteva alle scene della vita giornaliera dei Cingalesi: i sacerdoti ripetevano le cerimonie del loro culto; gli operai preparavano dei piccoli oggetti caserecci; alcuni giovani organizzavano delle corse in piccoli carretti trascinati dai bufali; gli elefanti si prestavano a ogni tipo di esercizio che gli si faceva fare; i prestigiatori incantavano dei serpenti ed eseguivano dei giochi di destrezza al suono di una musica lenta e triste, dove il tamburello giocava un grande ruolo. Inoltre a certe ore tutti quanti, senza eccezione ― bestie e persone ―, si mettevano in fila per la processione. Il corteo aveva veramente un fiero aspetto e ricordava un po’ lontanamente, con il riverbero delle stoffe di seta e lo scintillio delle perline di vetro, gli splendori d’Oriente. |
Mais une fois la procession terminée, la dignité orientale était déposée au vestiaire; les hommes, les femmes et les enfants tendaient la main, avec de larges sourires qui ressemblaient à des grincements. |
Ma, una volta finita la processione, il decoro orientale era depositato nel guardaroba; gli uomini, le donne e i bambini tendevano la mano, con larghi sorrisi che somigliavano a stridori. |
De l'autre coté de la plaine s'élève le panorama qui représente le monde.... avant la création de l'homme!! |
Dell'altro lato della pianura si innalza il panorama che rappresenta il mondo.... prima della creazione dell'uomo!! |
Tout de même, c'est bien beau la science! Pensez donc: des animaux, représentés absolument comme ils étaient, au milieu de scènes de leur temps, et que personne, pas même Adam, n'a jamais vus! |
Però, molto bella la scienza! Pensate allora: degli animali, rappresentati totalmente come erano, nel centro di scene del loro tempo, e che nessuno, neanche Adamo, ha visto mai! |
Alors comment a-t-on pu savoir? Pour certains animaux assez facilement, parce qu'on a retrouvé des squelettes et même des corps entiers, dans les terrains primitifs. Pour les autres la difficulté n'a pas été beaucoup plus grande, car les savants vous reconstituent un animal de toutes pièces, authentique, [164] avec un os, un seul, et il n'y a pas à douter, puisque ce sont des savants. C'est ainsi qu'ils ont fait revivre en image bien entendu: le téléosaure, une bête qui ne plaisantait pas, moitié crocodile, moitié boa; des reptiles volants qu'aujourd'hui on appelle des ptérodactiles; des oiseaux de quatre mètres; des éléphants gigantesques appelés mammouths, et des bêtes si colossales que leur nom de mastodonte a été donné aux hommes dont la corpulence offre des dimensions inusitées. Tout cela constitue un vilain monde qu'on est joliment heureux de savoir disparu. |
Allora, come si è potuto sapere? Per certi animali abbastanza facilmente, perché si sono rinvenuti degli scheletri, e anche dei corpi interi, nei terreni primitivi. Per gli altri la difficoltà non è stata molto più grande, perché gli scienziati vi ricostruiscono un animale con tutti i pezzi, autentico, con un osso, uno solo, e non c'è da dubitare, poiché sono degli scienziati. È così che hanno fatto rivivere, ovviamente in immagine: il teleosauro, una bestia che non scherzava, metà coccodrillo, metà boa; alcuni rettili volanti che oggi si chiamano pterodattili; degli uccelli di 4 metri; degli elefanti giganteschi chiamati mammut, e delle bestie così colossali che il loro nome di mastodonte è stato dato agli uomini la cui corpulenza mostra delle dimensioni inusitate. Tutto ciò costituisce un brutto mondo che ci rende molto felici nel sapere che è scomparso. |
En sortant du panorama, l'esprit encore hanté de visions fantastiques, on se heurte aux girafes, quadrupèdes bizarres, paraissant appartenir également à une époque passée, mais au moins ce sont des animaux inoffensifs. Avec les girafes logent les autruches, leurs compagnons des sables brûlants d'Afrique, ayant comme elles le cou long et les pattes hautes, indices d'une vélocité extraordinaire. |
Uscendo dal panorama, con lo spirito ancora ossessionato da visioni fantastiche, si cozza contro le giraffe, quadrupedi bizzarri, che sembrano appartenere ugualmente a un'epoca passata, ma perlomeno sono degli animali innocui. Con le giraffe alloggiano gli struzzi, loro compagni delle cocenti sabbie africane, che come esse hanno il collo lungo e le zampe alte, indizi di una agilità straordinaria. |
On tourne à droite pour arriver aux lapins, après avoir passé les porcs-épics à l'armure mobile et les {pacochères}<phacochères>, cochons d'Afrique fort laids. |
Si gira a destra per arrivare ai conigli, dopo aver passato i porcospini dall'armatura mobile e i facoceri, maiali africani molto brutti. |
Ils sont bien logés, ma foi! les gentils rongeurs ― nous parlons des lapins ― dans un réduit en belle pierre rouge, formant hémicycle, percé de fenêtres grillagées où ils viennent prendre l'air. Il y en a de tous les genres: ceux qui sont très gros, très longs, avec d'immenses oreilles pendantes, s'appellent béliers et sont de Normandie; d'autres, très gros aussi, plus gros peut-être, mais avec des oreilles moyennes, se {nommenf} <nomment> géants et sont des Flandres. Ceux qui ont de jolis yeux rouges, qui sont tout blancs ou tout bleus ― c'est vrai, tout bleus ― qui ont un joli poil frisé, fin comme de la soie, très estimé et très cher, s'appellent angoras et viennent peut-être du pays dont ils portent le nom. Ces jolis petits, blancs, avec toutes les extrémités noires: le museau, les [165] oreilles, la queue, les pattes, sont appelés lapins de Sibérie, mais a coup sûr ils ne viennent pas de la terre glacée où il n'y a pas de lapins. |
Sono bene alloggiati, insomma! I gentili roditori ― parliamo dei conigli ― in un angolino in bella pietra rossa, che forma un semicerchio, traforato da finestre con grata dove vengono a prendere l'aria. Ce ne sono di tutti i tipi: quelli che sono molto grossi, molto lunghi, con immense orecchie pendenti, si chiamano arieti e sono della Normandia; altri, pure molto grossi, forse più grossi, ma con orecchie medie, si chiamano giganti e sono delle Fiandre. Quelli che hanno dei bei occhi rossi, che sono tutti bianchi o tutti blu ― è vero, tutti blu ― che hanno un bel pelo arricciato, fine come la seta, molto stimato e molto caro, si chiamano angora e forse vengono dalla città di cui portano il nome (Ankara). Quei bei piccoli, bianchi, con tutte le estremità nere, muso, orecchie, coda, zampe, sono chiamati conigli della Siberia, ma sicuramente non vengono dalla terra ghiacciata dove non ci sono conigli. |
Des gens qui ne respectent rien ont l'eau à la bouche en regardant ces bestioles bien portantes et grasses et seraient bien capables de vouloir les convertir en gibelotte. Mais il y a le tableau, le tableau sévère et juste, qui annonce que le couple de béliers coûte 60 francs, comme le couple de géants; que le couple d'angoras ne s'enlève qu'avec 30 francs, et que pour «gibelotter» un ménage de sibériens il faut se fendre de 18 francs. Ces prix n'ont rien d'effrayant pour des amateurs de lapins, mais ils rendent mélancoliques les amateurs de rôtis. |
Delle persone che non rispettano niente hanno l'acqua in bocca guardando queste bestiole che stanno bene, e grasse, e sarebbero molto capaci di volerle convertire in fricassea al vino bianco. Ma c'è la tabella, la tabella severa e giusta, che dichiara che la coppia di arieti costa 60 franchi, come la coppia di giganti; che la coppia di angora si porta via solo con 30 franchi, e che per fare una fricassea di una coppia di siberiani bisogna sganciare 18 franchi. Questi prezzi non hanno niente di spaventoso per degli appassionati di conigli, ma rendono malinconici gli appassionati di arrosti. |
Avec les enfants, grands et petits, arrêtons-nous, pour contempler les visiteurs que tente la locomotion extraordinaire, escaladant éléphants et chameaux, ou s'embarquant dans les petits voitures des autruches et des poneys ou bien dans le palanquin des Zébus. |
Coi bambini, grandi e piccoli, fermiamoci, per contemplare i visitatori tentati dalla locomozione straordinaria, scalando elefanti e cammelli, o che si imbarcano nelle piccole vetture degli struzzi e dei pony oppure nella lettiga degli zebù. |
Il faut voir la mine importante et joyeuse des bambins privilégiés, le gentil embarras des jeunes demoiselles rougissant sous le regard des spectateurs, l'effarement des grosses mamans, l'air grave des papas qui ont l'air de dire «vous comprenez bien que ce n'est pas pour moi». |
Bisogna vedere l'aria importante e gioiosa dei bimbi privilegiati, il gentile imbarazzo delle giovani signorine che arrossiscono sotto lo sguardo degli spettatori, lo sbigottimento delle grosse mamme, l'aria grave dei papà che sembrano dire «comprendete bene che non è per me». |
Voici une jeune femme qui va se risquer: bébé a voulu aller à chameau, absolument, mais bébé n'a pas voulu aller seul, il lui fallait «petite mère» et comme bébé est un tyran auquel on cède, petite mère s'est décidée. Fine et souple, elle s'est installée vivement sur l'énorme bête, serrant son «coco» contre elle, d'un joli geste brusque elle a rabattu un pli indiscret de sa jupe, et le chameau grave les a emportés tous les deux dans son balancement cadencé. |
Ecco una giovane donna che va ad arrischiarsi: il bambino ha voluto andare sul cammello, assolutamente, ma il bambino non ha voluto andare da solo, gli occorreva la «piccola madre», e siccome il bambino è un tiranno al quale si cede, la piccola madre si è decisa. Minuta e agile, si è installata prontamente sull'enorme bestia, stringendo il suo «cocco» contro di lei, con un bel gesto brusco ha abbassato una piega indiscreta della sua gonna, e il pesante cammello li ha portati tutti e due nel suo dondolio cadenzato. |
Ah! une noce! La promenade au Jardin d'acclimatation les jours d'hyménée et de tradition dans les ménages bourgeois, [166] on n'y manquerait pas pour un empire. Les mariés sont en tête du cortège: la jeune épouse, la robe blanche garnie de boutons de fleur d'oranger, gros comme des noisettes, balaie de sa traîne le sable des allées. C'est, avec le jour de sa première communion, la seconde fois qu'elle porte une toilette aussi luxueuse, et ce sera peut-être la dernière. Tendrement, elle s'appuie sur le bras de «Monsieur Patureau», son mari. |
Ah! un matrimonio! La passeggiata al Giardino zoologico nei giorni di matrimonio e di tradizione, nelle coppie di sposi borghesi non vi mancherebbe per un impero. Gli sposati sono in testa al corteo: la giovane sposa, l'abito bianco guarnito di bottoni di fiore d’arancio, grossi come nocciole, spazza col suo strascico la sabbia dei viali. È, col giorno della sua prima comunione, la seconda volta che porta un vestito tanto lussuoso, e forse sarà l'ultima. Teneramente si appoggia sul braccio del «Signor Patureau», suo marito. |
Tout de même, ils s'aiment bien, et puis leur mariage n'a pas été tout seul. C'est que le père du marié est presque un monsieur; contre-maître dans une usine, il quitte le dimanche la blouse et la casquette, pour le complet bourgeois et le chapeau melon. |
Però si amano molto, e poi il loro matrimonio non è stato solitario. Il padre dello sposato è quasi un signore; caporeparto in una fabbrica, la domenica abbandona il grembiule e il berretto per il completo borghese e la bombetta. |
«Jamais», avait-il dit avec une dignité sans pareille, «la savate n'entrera chez moi». Et, de fait, le père Cattelin, son compère d'aujourd'hui, était savetier. |
«Mai» aveva detto, con una dignità senza pari, «la ciabatta non entrerà a casa mia». E, di fatto, il padre Cattelin, suo compare di oggi, era calzolaio. |
Mais, tout s'use! La mère Patureau était intervenue... il y avait des raisons... À la fin on s'arrangea et Patureau daigna consentir. Jusqu'à la mairie pourtant il était resté rogue et solennel, pincé dans sa redingote noire, tourmentant la chaîne d'or qui rayait son gilet blanc, aplatissant son gibus contre ses reins cambrés. Puis toute cette importance s'était évanouie avec quelques verres de vin blanc, les distances s'étaient rapprochées et maintenant les deux pères, en même temps beaux-pères, étaient une paire d'amis. |
Ma tutto si consuma! La madre Patureau era intervenuta... c'erano delle ragioni... Alla fine ci si aggiustò e Patureau si degnò di acconsentire. Eppure fino al municipio era rimasto arrogante e solenne, stretto nella sua redingote nera, tormentando la catena d’oro che rigava il suo gilè bianco, appiattendo il suo gibus contro i suoi fianchi inarcati. Poi tutta questa importanza era svanita con alcuni bicchieri di vino bianco, le distanze si erano avvicinate e adesso i due padri, allo stesso tempo bei padri, erano un paio di amici. |
Papa Patureau expliquait comme quoi il avait cinquante ouvriers sous ses ordres, que le patron ne s'occupait de rien et que c'était lui, Patureau, qui faisait marcher l'usine. |
Papà Patureau spiegava come mai aveva 50 operai ai suoi ordini, che il padrone si occupava di nulla e che era lui, Patureau, a far funzionare la fabbrica. |
Cattelin, de son côté, racontait les petites misères du métier: si on avait pu faire toujours du neuf, ça aurait marché sur des roulettes, rapport au bénéfice. Mais ce qui gâtait tout c'étaient les raccommodages, on apportait des débris invraisemblables, des semelles qui bâillaient lamentablement, [167] il fallait rabistoquer, recoudre, rapiècer, perdre tout son temps. quoi! Et pour presque rien, car les clients étaient de pauvres diables. |
Cattelin, da parte sua, raccontava le piccole miserie del mestiere: se si fosse sempre potuto fare del nuovo, ciò avrebbe funzionato su delle rotelle, relazione al beneficio. Ma ciò che rovinava tutto erano i rammendi, si portavano dei cocci inverosimili, delle suole che sbadigliavano penosamente, occorreva rappezzare, ricucire, rattoppare, perdere tutto il proprio tempo. Che cosa! E per quasi nulla, perché i clienti erano dei poveri diavoli. |
La noce s’était réunie à l’embarcadère des promenades. Là, la tante Eudoxie, une grosse veuve sur le retour, eût un élan de générosité. Que voulez vous? Le chameau la tentait, et aller seule n'eût pas été gentil. Elle offrit donc un tour, au milieu de l'enthousiasme général. |
Il matrimonio si era riunito all'imbarcadero delle passeggiate. Là, la zia Eudoxie, una grossa vedova tardona, ebbe un slancio di generosità. Che cosa volete? Il cammello la tentava, e andare da sola non sarebbe stato carino. Offrì dunque un giro, al centro dell'entusiasmo generale,. |
Vraiment, on ne l'appréciait pas assez, cette tante Eudoxie. Quand elle s'y mettait, elle faisait joliment bien les choses; c'était pas que c'était ruineux: cinq sous pour les uns, dix [168] sous pour les autres, mais enfin pour toute la noce, cela faisait une petite somme. |
Veramente, non la si apprezzava abbastanza questa zia Eudoxie. Quando ci si metteva, faceva elegantemente bene le cose; non era che fosse disastroso: 5 soldi per gli uni, 10 soldi per gli altri, ma insomma per tutto il matrimonio ciò costituiva una piccola somma. |
Tout le monde s'élança. Au dernier moment, la tante Eudoxie s'arrêta court et confia à voix basse à sa voisine le motif de ses hésitations. Diable, c'était embarrassant! C'est que, voyez-vous, la tante Eudoxie n'était pas au dernier bateau, elle était même tout à fait «vieux jeu» la bonne tante. À cause de la gêne et de la chaleur, elle s'était privée du vêtement qu'il n'est pas «gentleman» de nommer en Angleterre... Vous comprenez, percher si haut... Ah! mais non! Heureusement, la confidente imagina de suite un remède à cette délicate situation, et la tante Eudoxie monta résolument l'estrade, au bout de laquelle le chameau, patient et immobile, attendait. Alors, avec un air très important, l'amie compatissante rassembla les jupes de tante Eudoxie et les lia avec son mouchoir de poche. |
Tutti si lanciarono. All'ultimo minuto lo zia Eudoxie si fermò di botto e confidò a voce bassa alla sua vicina il motivo delle sue esitazioni. Diavolo, era imbarazzante! Il fatto è, ma guarda un po', che la zia Eudoxie non era all'ultima barca, la buona zia era anche del tutto «vecchio gioco». A causa del disagio e del caldo si era privata del vestito che in Inghilterra non è da chiamare «signore».... Comprendete, appollaiarsi così in alto.... Ah! ma no! Fortunatamente la confidente immaginò subito un rimedio a questa delicata situazione, e la zia Eudoxie montò risolutamente la pedana, alla cui estremità il cammello, paziente e immobile, aspettava. Allora, con un'aria molto importante, l'amica compassionevole riunì le gonne di zia Eudoxie e le legò col suo fazzoletto. |
Oh! la la ! qué malh...., glapit le jeune frère de la mariée, un polisson de la pire espèce, mais il n'acheva pas, sa respectable mère lui ayant coupé le sifflet par une bourrade de premier ordre. |
Oh! là là! che infelicità...., guaisce il giovane fratello della sposa, un monello della peggiore specie, ma non terminò, avendogli la sua rispettabile madre tagliato il fischio con un spintone di prim’ordine. |
Puis toute la noce, bruyante et joyeuse, disparût au détour du chemin. |
Poi tutto il matrimonio, rumoroso e gioioso, sparì alla svolta della strada. |
En même temps, du côté opposé, apparaît une file de cavaliers. Celui de tête a les moustaches cirées et le chapeau luisant; les autres portent un uniforme dans lequel ils sont sanglés, très raides, et très gonflés de leur importance. Dame! pour se payer une promenade à 7 francs, il faut être d'une famille calée, et ils le savent, les braves jeunes gens, que le parisien gouailleur a baptisé du vilain nom de potaches. |
Allo stesso tempo, dal lato opposto, appare una fila di cavallerizzi. Quello di testa ha i baffi incerati e il cappello luccicante; gli altri portano un'uniforme nella quale sono stretti, molto rigidi, e molto rigonfi della loro importanza. Signora! per pagarsi una passeggiata a 7 franchi, bisogna essere di una brava famiglia, ed essi lo sanno, i bravi giovani, che il parigino beffardo ha battezzato col brutto nome di secchioni. |
Les écuries sont très bien tenues, d'une propreté parfaite, les chevaux tout harnachés attendent leurs cavaliers et leurs amazones, car le beau sexe profite aussi des facilités qu'offre le manège. Comme les cavaliers, les amazones sont sanglées [169] dans leur vilain costume noir, ne montrant que le bout de leurs pieds mignons, chaussés de fines chaussures à la cambrure idéale, cette cambrure qu'offrent seuls les produits de la maison Chose, la célèbre maison Chose, que nous ne nommerons pas. |
Le scuderie sono molto ben tenute, di una pulizia perfetta, i cavalli del tutto bardati attendono i loro cavalieri e le loro amazzoni, perché il bel sesso approfitta anche delle facilitazioni che offre il maneggio. Come i cavalieri, le amazzoni sono strette nel loro brutto abito nero, mostrando solamente l'estremità dei loro piedi carini, calzati da fini scarpe dalla curvatura ideale, questa curvatura che offrono i soli prodotti della casa Chose, la celebre casa Chose, che non citeremo. |
Le passage des chevauchées fait bondir les Kanguroos, qui s'appuient sur leur queue grosse et forte, et, debout sur leurs pattes de derrière, laissent voir dans la pochette qu'ils portent sur la poitrine la tête de leur progéniture. |
Il passaggio delle cavalcanti fa balzare i canguri che si appoggiano sulla loro grossa e forte coda, e, in piedi sulle loro zampe posteriori, lasciano vedere, nella taschina che portano sull’addome, la testa della loro prole. |
De l'autre côté de la plaine aux exhibitions s'allonge, d'un bout à l'autre du jardin, un vaste étang peuplé d'un monde d'oiseaux aquatiques. Les cygnes blancs, noirs, ou blancs à col noir, filent sur l'eau, rapides, sans qu'un mouvement trahisse un effort; on les dirait mûs par quelque puissance invisible. Rois de ces ondes, les oiseaux de Vénus sont suivis par un nombreux cortège d'oies de toutes les tailles et de canards de toutes les couleurs. |
Dall'altro lato della pianura per le esibizioni si distende, da un'estremità all'altra del giardino, un vasto stagno popolato da un mondo di uccelli acquatici. I cigni bianchi, neri, o bianchi dal collo nero, si muovono velocemente sull'acqua, rapidi, senza che un movimento tradisca un sforzo; li si direbbe mossi da qualche potenza invisibile. Re di queste onde, gli uccelli di Venere sono seguiti da un numeroso corteo di oche di tutte le taglie e di anatre di tutti i colori. |
Dans un coin, un peu à l'écart, se trouve le rucher. |
In un angolo, un po’ in disparte, si trova l'apiario. |
L'apiculture, comme la pisciculture, a fait, depuis quelques années, des progrès sensibles: écartant de vieilles erreurs, éclaircissant des points obscurs, améliorant les ruches, augmentant sensiblement leur rendement. Disons en passant que la présence des abeilles favorise la fructification des arbres, en transportant le pollen fécondant d'une fleur à une autre. |
L'apicoltura, come la piscicoltura, da alcuni anni ha fatto dei sensibili progressi: eliminando dei vecchie errori, chiarendo dei punti oscuri, migliorando gli alveari, aumentando sensibilmente il loro rendimento. Diciamo per inciso che la presenza delle api favorisce la fruttificazione degli alberi, trasportando il polline fecondatore da un fiore a un'altro. |
Nous voici à la partie du Jardin qui nous intéresse le plus: le poulailler. |
Eccoci alla parte del Giardino che c'interessa di più: il pollaio. |
Le grand poulailler du Jardin d'acclimatation est bâti en arc de cercle. Dans la courbe intérieure, sur le parcours ordinaire des promeneurs, se trouvent les volailles de luxe, tenues dans des réduits dont les promenoirs sont fermés de treillage, même au-dessus, et semés de petits cailloux de manière à tamiser la pluie. Là, se rencontrent des Padoue, [170] de toutes les couleurs: dorés, argentés, chamois, blancs; les Hollandais à huppe blanche; les Sultans purs de race, et la collection des races naines: Nangazakis, Nègres, Combattants nains, Barbus d'Anvers, Bentams dorés et argentés. |
Il grande pollaio del Giardino zoologico è costruito a forma di arco di cerchio. Nella curva interna, sul percorso ordinario dei passeggiatori, si trovano i polli di lusso, tenuti in bugigattoli i cui ambulacri sono chiusi da un graticolato, anche al di sopra, e cosparsi di piccoli sassi in modo da smorzare la pioggia. Vi si incontrano delle Padovane di tutti i colori: dorate, argentate, camoscio, bianche; le Olandesi dal ciuffo bianco; i Sultano di razza pura, e la collezione delle razze nane: Nagasaki, Nere, Combattenti nani, Barbuti d’Anversa, Bantam dorati e argentati. |
Les reproducteurs ont été choisis avec soin. Dans chaque réduit, on a logé avec les poules des pigeons rares: boulants, blondinettes, capucins, carriers, dragons, gazzis, hirondelles, maltais, de Modène, de Montauban, polonais, queue de paon, romains, satinettes, tambours, tunisiens et voyageurs; de manière qu'au lieu d'une attraction il y en a deux. |
I riproduttori sono stati scelti con cura. In ogni bugigattolo, con le galline si sono ospitati dei piccioni rari: gozzuti, biondini, cappuccini, cavapietre, draghi, gazzi, rondini, maltesi, di Modena, di Montauban, polacchi, coda di pavone, romani, rasatelli, tamburi, tunisini e viaggiatori; in modo che invece di un'attrazione ce ne sono due. |
Dans quelques cages, on voit des oiseaux très remarquables, croisements de diverses races de faisans et hybrides de poules et de faisans. Ceux-ci constituent, paraît-il, un manger délicieux. |
In alcune gabbie si vedono degli uccelli molto pregevoli, incroci di diverse razze di fagiani e ibridi di galline e fagiani. Sembra che questi costituiscano un cibo delizioso. |
De l'autre côté du poulailler, passons en revue les races de produit. D'abord, les races indigènes: La Flèche, Houdan, Crèvecœur, Mans, Courtes-pattes, Barbézieux, représentées par des spécimens de choix; puis les races pondeuses telles que les Espagnol, les Braekel, les Campine dorées et argentées, les Dorking, les Hambourg argentées et dorées, les Breda de toutes les variétés; puis après, les grosses races: les Cochinchinois, fauves, perdrix et blancs, les Brahma herminés et inverses, et les Langshan. Quelques races de luxe complètent la collection: des Phénix magnifiques, de très beaux Yokohama, des Combattants anglais, des Malais. |
Dall'altro lato del pollaio passiamo in rassegna le razze da riprodurre. In primo luogo le razze indigene: La Flèche, Houdan, Crèvecœur, Mans, Zampe corte, Barbézieux, rappresentate da esemplari di scelta; poi le razze ovaiole come Spagnola, Braekel, Campine dorata e argentata, Dorking, Amburgo argentata e dorata, le Breda di tutte le varietà; poi le grosse razze: i Cocincina fulvi, perniciati e bianchi, i Brahma ermellinati e inversi, e i Langshan. Alcune razze di lusso completano la collezione: dei magnifici Phoenix, degli Yokohama molto belli, dei Combattenti inglesi, dei Malesi. |
Toutes les poules du Jardin ne sont pas réunies dans la grande poulerie, on leur a réservé aussi des parcs entiers, où picorent des tribus de Langshan, de Cochin, de Houdan, pêle-mêle avec des paons, des pintades et des dindons de toutes les nuances. |
Tutte le galline del Giardino non sono riunite nel grande pollaio, per loro si sono riservati anche dei parchi interi, dove razzolano delle tribù di Langshan, di Cochin, di Houdan, alla rinfusa con pavoni, faraone e tacchini di tutte le sfumature. |
À coup sûr, la collection des volailles du Jardin d'acclimatation est une des plus complètes que l'on puisse voir et souvent, on y rencontre des sujets remarquables. Nous disons [171] «souvent», parce que les amateurs étant constamment à l'affût des arrivages nouveaux enlèvent au jour le jour les oiseaux de choix. |
A colpo sicuro, la collezione dei polli del Giardino zoologico è una delle più complete che si possa vedere e spesso vi si incontrano dei soggetti notevoli. Diciamo «spesso», perché i dilettanti, tenendo costantemente d’occhio i nuovi arrivi, tolgono giorno per giorno gli uccelli di qualità. |
Comme bien on pense, malgré ses grandes dimensions, le Jardin ne suffit pas à l'élevage de toutes ces races, aussi a-t-on établi, pour le compléter sous ce rapport, une succursale à Meulan. |
Come giustamente si pensa, malgrado le sue grandi dimensioni, il Giardino non basta all'allevamento di tutte queste razze, per cui, per completarlo sotto questo aspetto, si è stabilita una succursale a Meulan. |
À défaut d'oiseaux on peut, en tout temps, se procurer des œufs à couver. Ils ne sont pas chers. |
In mancanza di uccelli si può sempre procurarsi delle uova da covare. Non sono care. |
Après les poules, les faisans; c'est dans l'ordre, et, avec eux, les tragopans et les lophophores. |
Dopo le galline, i fagiani; è nell'ordine, e, con essi, i tragopan ( o fagiani dai cornetti) e i lofofori. |
Que de richesse, que de variété dans le plumage de ces oiseaux! De l'or, de l'argent, du bleu, du rouge, du violet, du pourpre, du vert, et toutes ces couleurs éclatantes, miroitantes, chatoyantes! De la soie, du satin, du velours! |
Che ricchezza, che varietà nel piumaggio di questi uccelli! Dell'oro, dell’argento, del blu, del rosso, del viola, del porpora, del verde, e tutti questi colori splendenti, sfavillanti, cangianti! Della seta, del raso, del velluto! |
On dirait que les couleurs sont jetées sans art; certes, les dessins n'ont aucune science, ni aucune complication, et pourtant que d'harmonie! La main de l'homme aurait fait avec les [172] mêmes éléments des choses banales, la nature a créé des effets merveilleux. |
Si direbbe che i colori sono gettati senza arte; certo, i disegni non hanno alcuna scienza, né alcuna complicazione, e tuttavia che armonia! La mano dell'uomo con gli stessi elementi avrebbe fatto delle cose banali, la natura ha creato degli effetti meravigliosi. |
Tous ces beaux oiseaux se sont acclimatés très rapidement en Europe. Avec un peu de soins, la plupart, même parmi les plus délicats, reproduisent. C'est vrai surtout pour les faisans dorés, brillants parmi les brillants, tout dorés et carminés, magnifiques et robustes, très prolifiques, dont le prix est à la portée de toutes les bourses. D'autres faisans reproduisent bien également, comme le faisan argenté, le Lady Amherst, bleu, blanc et rouge, qui donne avec le doré des demi-sang et des trois quarts sang superbes; le Swinhoë d'un bleu-violet; le Vénéré, jaune et blanc, avec une queue énorme; l'Oreillard, le plus grand de tous et dont le mâle ne diffère guère de la femelle, à l'inverse des autres espèces. |
Tutti questi begli uccelli si sono acclimatati molto rapidamente in Europa. Con un po’ di cure, la maggior parte, anche tra più delicati, si riproduce. È soprattutto vero per i fagiani dorati, brillanti tra i brillanti, completamente dorati e color carminio, magnifici e robusti, assai prolifici, il cui il prezzo è alla portata di tutte le borse. Altri fagiani si riproducono ugualmente bene, come il fagiano argentato, il Lady Amherst, blu, bianco e rosso, che col dorato fornisce dei mezzosangue e dei tre quarti di sangue splendidi; lo Swinhoë di un blu viola; il Venerato, giallo e bianco, con una coda enorme; l'Oreillard, il più grande di tutti e il cui maschio differisce poco dalla femmina, al contrario delle altre specie. |
Quelques races sont d'introduction relativement récente, comme le faisan Elliot, qui se vendait 1,000 francs la couple, il y a quatre ou cinq ans, et dont le prix est descendu à 300 francs. D'autres races sont rares, comme le faisan prélat et le faisan noble, tous les deux forts jolis. |
Alcune razze sono di introduzione relativamente recente, come il fagiano Elliot, che 4 o 5 anni fa si vendeva per 1.000 franchi alla coppia, e il cui prezzo è sceso a 300 franchi. Altre razze sono rare, come il fagiano prelato e il fagiano nobile, tutti e due molto belli. |
Nous n'avons pas parlé du faisan ordinaire, devenu un gibier commun, dont le Jardin fait un élevage considérable pour le repeuplement des chasses. À notre époque, où tout le monde veut chasser, il est absolument nécessaire de faire des élevage<s> artificiels, pour les perdreaux aussi bien que pour les faisans. Les moyens de destruction se sont tellement multipliés, les braconniers y mettent si peu de sans gêne, qu'une chasse un peu banale se dépeuple avec une extrême rapidité. Au Jardin on peut se fournir, en tout temps, à raison de 30 francs, la couple de faisans ordinaires et de Bohême. |
Non abbiamo parlato del fagiano ordinario, diventato una selvaggina comune, di cui il Giardino fa un allevamento considerevole per il ripopolamento delle cacce. Alla nostra epoca, in cui tutti vogliono cacciare, è assolutamente necessario fare degli allevamenti artificiali, sia per le giovani pernici che per i fagiani. I mezzi di distruzione si sono talmente moltiplicati, i bracconieri vi mettono così poca sfrontatezza, che una caccia un po’ banale spopola con estrema rapidità. Al Giardino ci si può fornire, in ogni momento, per 30 franchi, della coppia di fagiani ordinari e di Boemia. |
À la famille des faisans appartient aussi l'argus, l'oiseau aux mille yeux, ainsi appelé parce que sa queue est parsemée de cercles, auxquels, avec un peu de bonne volonté, on peut trouver de la ressemblance avec des yeux. Ces yeux sont [173] surtout apparents quand l'oiseau fait la roue, comme les paons. L'argus est rare et ne reproduit pas en captivité. |
Alla famiglia dei fagiani appartiene anche l'argo, l'uccello dai mille occhi, così chiamato perché la sua coda è cosparsa di cerchi, ai quali, con un po’ di buona volontà, si può trovare una rassomiglianza con degli occhi. Questi occhi compaiono soprattutto quando l'uccello fa la ruota come i pavoni. L'argo è raro e non riproduce in cattività. |
Dans le même genre, mais plus petits, sont les éperonniers, gentils oiseaux qui, eux, reproduisent. |
Allo stesso genere appartengono, ma più piccoli, i fagiani dal doppio sperone, gentili uccelli che si riproducono. |
Les tragopans, beaux et paisibles, nichant peu, atteignent encore des prix élevés: de 3 à 400 francs la paire. Ils sont de plusieurs espèces: les tragopans de Blyth, de Cabot, de Temminck, de Hastings, et le tragopan satyre. Ils se distinguent tous par une particularité: quand le mâle est excité, apparaît une sorte de bavette d'un bleu éclatant, d'un très joli effet. |
I tragopani (o fagiani cornuti), belli e tranquilli, che nidificano poco, raggiungono ancora prezzi elevati: da 300 a 400 franchi la coppia. Sono di parecchie specie: i tragopani di Blyth, di Cabot, di Temminck, di Hastings, e il tragopano satiro. Si distinguono tutti per una particolarità: quando il maschio è eccitato, appare una sorta di bavaglino di un blu splendente, di un molto bell’effetto. |
Le lophophore resplendissant mérite bien son qualificatif; gros comme un petit dindon, on dirait, à le voir, une énorme émeraude. Ne reproduisant pas beaucoup, il coûte encore cher: environ 600 francs la couple. |
Il lofoforo splendente merita bene il suo epiteto; grosso come un piccolo tacchino, si direbbe, a vederlo, un enorme smeraldo. Non riproducendosi molto, costa ancora caro: circa 600 franchi la coppia. |
La grande volière du Jardin est remarquable par son étendue et par le choix de ses habitants. Parmi les plus dignes d'attention, citons: les hoccos, oiseaux noirs à bec rouge ou jaune, qui ont le Brésil pour patrie et dont on a fait, non sans quelque succès, des essais d'acclimatation en liberté; les gouras, immenses pigeons bleus de la Nouvelle-Guinée, avec [174] un nimbe de fines plumes, parsemé d'étoiles pour une des espèces, qu'on appelle Victoria, ― les gouras n'ont pas encore reproduit en volière; les pigeons de Nicobar, tout verts; les paons blancs; les pintades vulturines bleues; les agamis, qui, dans les Guyanes, sont des animaux domestiques; les ibis, dont les Égyptiens avaient fait des divinités; les grues couronnées; les flammants roses; les poules sultanes, toutes bleues; les courlis; les vanneaux; les râles. |
La grande voliera del Giardino è notevole per la sua estensione e per la scelta dei suoi abitanti. Tra i più degni di attenzione citiamo: gli hocco, uccelli neri dal becco rosso o giallo, che per patria hanno il Brasile e coi quali si sono fatte, non senza qualche successo, delle prove di acclimatazione in libertà; le gure, immensi piccioni blu della Nuova Guinea, con un’aureola di fini piume cosparsa di stelle in una delle specie, che si chiama Victoria ― le gure non hanno ancora riprodotto in voliera; i piccioni delle isole Nicobare, tutti verdi; i pavoni bianchi; le faraone vulturine blu; gli aironi agami che, nelle Guyane, sono degli animali domestici; gli ibis, di cui gli Egiziani avevano fatto delle divinità; le gru coronate; i fenicotteri rosa; i polli sultano, tutti blu; i chiurli; le pavoncelle; i ralli. |
Vis-à-vis de la grande volière se trouve un bâtiment nouvellement construit, très élégant, qui sert de refuge à la famille si nombreuse et si intéressante des colombes et à la famille des perdrix, non moins intéressante, mais à un point de vue plus prosaïque. Les premières nichent à l'étage, les autres dans le bas. Là se trouvent les colombes: lumachelle, à masque de fer, diamant, élégante, grivelée, leucoptère, turvert, tranquille et la colombe poignardée qui a sur la poitrine une large tache sanglante. |
Di fronte alla grande voliera si trova un edificio costruito di recente, molto elegante, che serve da rifugio alla famiglia così numerosa e così interessante delle colombe e alla famiglia delle pernici, non meno interessante, ma da un certo punto di vista più prosaica. Le prime nidificano al primo piano, le altre in basso. Vi si trovano le colombe lumachella, a maschera di ferro, diamante, elegante, macchiettata di grigio e di bianco, alibianche, smeraldina comune, tranquilla, e la colomba pugnalata, che ha sul petto una larga macchia insanguinata. |
Les perdrix sont aussi d'espèces diverses: la bartavelle et la perdrix rouge, bien connues; la perdrix du Boutan, la perdrix de Chine, la perdrix Chukar et la perdrix du Sénégal. |
Anche le pernici sono di specie diverse: la coturnice e la pernice rossa, molto note, la pernice del Bhutan, la pernice della Cina, la pernice chukar e la pernice del Senegal. |
Un peu plus loin se dresse la cabane des singes, la joie des enfants et bien aussi celle des grandes personnes, mais, quelle odeur! Quand on entre, à n'importe quelle heure, on est certain de trouver la population ― ou plutôt la populace ― en mouvement, sautant, gambadant, se balançant, se tirant réciproquement la queue, se grattant avec frénésie; tout cela avec des cris assourdissants. |
Un po’ più lontano si erge la capanna delle scimmie, la gioia dei bambini e anche delle persone adulte, ma, quale odore! Quando si entra, a qualsiasi ora, si è certi di trovare la popolazione ― o piuttosto la plebaglia ― in movimento, che salta, saltella, si dondola, tirandosi reciprocamente la coda, grattandosi con frenesia, tutto ciò con grida assordanti. |
Dans un coin, bien à l'abri des courants d'air, on a logé un chimpansé, un des plus grands singes connus, noir de poile et ressemblant fort à un homme ― un homme qui ne serait pas beau. Le grand singe est mélancolique: il regrette ses forêts profondes, ses savanes sans bornes, ses grands fleuves [175] limpides, les fruits savoureux des tropiques. Peut-être sent-il déjà le germe de la phtisie terrible qui, sous notre vilain climat, emporte tous ses pareils un peu plus tôt, un peu plus tard. Afin d'égayer sa solitude on lui a donné pour compagnon un tout petit singe, à la mine espiègle, qu'il a pris en grande affection. Tous deux sont assis côte à côte sur une barre, gravement, le grand entourant le petit de son bras et mâchonnant, impassible, quelque chose qu'on ne voit pas. Mais, au petit singe, à voir ceux d'en face s'ébattre et s'amuser, il prend envie de faire comme eux; d'un air fort innocent, il regarde le grand singe et, le voyant si placide, si inattentif en apparence, il s'élance. Hélas! il ne va pas loin, le bras noueux comme un câble s'est resserré! Fureur du petit singe, qui proteste avec des cris aigus, ayant l'air de dire «à la fin du compte, vous m'embêtez, vieux raseur!» Le grand singe fronce les sourcils, jette une interjection brève et continue à mâchonner d'invisibles choses pendant que son petit compagnon, penaud, se décide à se tenir coi. |
In un angolo, bene al riparo dalle correnti d’aria, è stato ospitato uno scimpanzé, una delle più grandi scimmie conosciute, dal pelo nero e molto simile a un uomo ― un uomo che non sarebbe bello. La grande scimmia è malinconica: rimpiange le sue profonde foreste, le sue savane senza limiti, i suoi grandi fiumi limpidi, i frutti saporiti dei tropici. Forse sente già il germe della terribile tisi che, sotto il nostro brutto clima, porta via tutti i suoi simili un po’ più presto, un po’ più tardi. Per rallegrare la sua solitudine gli è stato dato per compagno una piccolissima scimmia, dall'aria birichina, che lui ha accolto con grande affetto. Tutti due si sono seduti fianco a fianco su una sbarra, solennemente, il grande che cinge il piccolo col suo braccio e mordicchiando, impassibile, qualcosa che non si vede. Ma, la piccola scimmia, nel vedere quelli dirimpetto trastullarsi e divertirsi, viene presa dall’invidia di fare come loro; con un'aria molto innocente guarda la grande scimmia e, vedendola così placida, così disattenta in apparenza, si lancia. Ahimè! non va lontano, il braccio nodoso come una fune si è contratto! Furore della piccola scimmia che protesta con grida acute, avendo l'aria di dire «in fin dei conti, mi infastidite, vecchio rompiscatole!» La grande scimmia aggrotta le sopraciglia, lancia un'interiezione breve e continua per mordicchiare delle invisibili cose mentre il suo piccolo compagno, mogio mogio, si decide a stare quieto. |
[176] En quittant le palais des singes, le promeneur, une fois de plus, se retrouve en face du grand étang. Les races diverses d'oies et de canards sont parquées séparément, prenant leur part de l'eau qui court. |
Abbandonando il palazzo delle scimmie, il passeggiatore, una volta di più, si ritrova di fronte al grande stagno. Le razze diverse di oche e di anatre sono sistemate separatamente, prendendo la loro parte dell'acqua che scorre. |
Les oies sont nombreuses; elles viennent du pôle et de l'Équateur, du Canada et de l'Égypte. Les plus grandes sont les oies françaises: les oies de Toulouse. |
Le oche sono numerose; vengono dal polo e dall'equatore, dal Canada e dall'Egitto. Le più grandi sono le oche francesi: le oche di Tolosa. |
En voici une bande. Lourdes, gauches, le ventre traînant à terre, elles s'avancent disgracieuses, se dandinant, le cou tendu, le bec hostile, potinant dans un langage qui n'a rien d'harmonieux. |
Eccone un gruppo. Pesanti, impacciate, il ventre strascicato per terra, si avvicinano sgraziate, dondolandosi, con il collo teso, il becco ostile, pettegolando in un linguaggio che non ha niente di armonioso. |
Brusquement, elles s'arrêtent. Devant elles, un petit canard vient de s'abattre, pantelant. Sort-il d'un duel fatal, d'un guet-apens affreux? On ne sait. Dans les convulsions de l'agonie, il a, par un supprême effort, franchi la barrière du parquet voisin. C'est un joli canard de Chine, à la poitrine de velours, au toupet d'émeraude, aux joues rosées. Le relèvement de ses ailes bordées de bleu, assez semblable aux épaulières de nos élégantes et qui distingue sa race, pend inerte. Son petit bec rouge traîne sur la terre. |
Si fermano bruscamente. Una piccola anatra si è appena gettata davanti a loro, ansimante. Esce da un duello fatale, da un agguato terribile? Non si sa. Nelle convulsioni dell'agonia, con un supremo sforzo, ha superato la barriera del recinto vicino. È una bell’anatra della Cina, col petto di velluto, col ciuffo verde smeraldo, con le guance rosee. Il rialzo delle sue ali bordate di blu, abbastanza simile alle dorsali delle nostre eleganti e che distingue la sua razza, pende inerte. Il suo piccolo becco rosso striscia sulla terra. |
Un passant miséricordieux lui jette un morceau de brioche, friandise dont tous les hôtes du Jardin sont avides, inutilement, hélas! le petit canard ne songe plus aux choses de ce monde. |
Un passante misericordioso le getta un pezzo di brioche, leccornia di cui tutti gli ospiti del Giardino sono avidi, inutilmente, ahimè! La piccola anatra non pensa più alle cose di questo mondo. |
Mais les oies ont vu la brioche, goulûment elles s'approchent, et, dans leur hâte maladroite foulent, sous leurs grosses pattes, le pauvre canard mourant. |
Ma le oche hanno visto la brioche, ingordamente si avvicinano e, nella loro fretta maldestra, calcano sotto le loro grosse zampe la povera anatra moribonda. |
Le passant s'indigne: «Fi, vilaines bêtes!» |
Il passante si indigna: «Puah, brutte bestie!» |
Les oies qui ont avalé le morceau de brioche avec une visible satisfaction se tournent vers lui, et, jacassant toutes ensemble, lui disent clairement: «passe ton chemin, roi des animaux, car nous ne faisons que suivre l'exemple de tes semblables, nous avons aussi notre struggle for life!» |
Le oche che hanno ingoiato il pezzo di brioche con visibile soddisfazione si girano verso lui e, blaterando tutte insieme, gli dicono chiaramente: «va per la tua strada, re degli animali, perché noi non facciamo che seguire l'esempio dei tuoi simili, anche noi abbiamo la nostra lotta per la vita!» |
[177] Et le passant passa, car les oies avaient raison, elles étaient «fin de siècle» comme les hommes. |
E il passante passò, perché le oche avevano ragione, erano «fine di secolo» come gli uomini. |
La nuit vient; de vieilles dames regagnent leurs équipages; des pères portent leurs enfants, fatigués de jeux et de soleil; des Anglais en bande, conduits par un interprête, se hâtent vers la table d'hôte; les employés du Jardin ferment les réduits. |
La notte arriva; delle vecchie signore ricuperano i loro equipaggi; dei padri portano i loro bambini, stanchi di giochi e di sole; degli Inglesi in gruppo, condotti da un interprete, si affrettano verso la tavola dei pensionanti; gli impiegati del Giardino chiudono i bugigattoli. |
Les animaux s'arrangent pour dormir. Les poules, sur leurs perchoirs, se serrent les unes contre les autres; les cerfs et les antilopes se refugient dans leurs cabanes confortables; les chiens se couchent en rond; les flammants et les grues cachent leurs têtes sous leurs ailes; dans les étables, des buées montent, enveloppant les vaches et les zébus d'une vapeur chaude. |
Gli animali si sistemano per dormire. Le galline, sui loro trespoli, si stringono le une contro le altre; i cervi e le antilopi si rifugiano nelle loro comode capanne; i cani si coricano in cerchio; i fenicotteri e le gru nascondono le loro teste sotto le loro ali; nelle stalle, delle nuvole di vapore salgono, avvolgendo le mucche e gli zebù con un caldo vapore. |
Par tous les trous de la terre sortent des rats immondes. Les oies restent maintenant immobiles. |
Da tutti i buchi della terra escono dei topi immondi. Adesso le oche restano immobili. |
Un vent léger soulève les plumes du petit canard de Chine, son pauvre corps repose, presque inerte, sur l'herbe froissée, ses yeux se ferment. Quelle vision a-t-il à l'heure suprême? Favori de grande dame, revoit-il ses pieds mignons, ses grands yeux doux en amande fendus et ses lèvres vermeilles? Revoit-il le petit bassin de porcelaine où il a pris ses ébats, le vase orné de jolies peintures qui a abrité ses amours? |
Un vento leggero solleva le piume della piccola anatra della Cina, il suo povero corpo riposa, quasi inerte, sull'erba spiegazzata, i suoi occhi si chiudono. Quale visione ha nell'ora suprema? Prediletta di una gentildonna, rivede i suoi piedi graziosi, i suoi grandi dolci occhi tagliati a mandorla e le sue labbra vermiglie? Rivede la piccola vasca di porcellana dove si è trastullata, il vaso ornato di belle pitture che ha ospitato i suoi amori? |
Ou bien, oiseau de pagode, voit-il les vêtements de soie des prêtres, les toits de laque du temple, le grand Boudha ventru dont l'image grimaçante, jadis, troublait ses rêves? |
Oppure, uccello di pagoda, vede i vestiti di seta dei preti, i tetti di lacca del tempio, il grande Budda panciuto la cui immagine contratta in una smorfia, un tempo, turbava i suoi sogni? |
Un grand silence s'est étendu sur le Jardin. La lune, l'astre vénéré de la Chine, éclaire, de ses lueurs pâles, l'agonie du petit canard, lui apportant comme une dernière impression du lointain pays natal. |
Un grande silenzio si è esteso sul Giardino. La luna, l'astro venerato della Cina, illumina, coi suoi pallidi chiarori, l'agonia della piccola anatra, portandoglieli come un'ultima impressione del lontano paese natale. |
Dans le chenil, un chien hurla. |
Nel canile, un cane urlò. |
Le pauvre petit canard n'était plus. |
La povera piccola anatra non esisteva più |