LE POULAILLER
IL POLLAIO
di Charles-Émile Jacque

1858

PARTE QUARTA
Capitolo 5


[307] QUATRIÈME PARTIE

PARTE QUARTA

CHAPITRE V

CAPITOLO V

De la chaleur.

Il caldo

Nous avons parlé du froid, passons à la chaleur. J’ai dû constater que le soleil n’est bon pour les poulets qu’autant que le thermomètre, à l’ombre, n’est pas à 15 degrés centigrade au-dessus du zéro. Aussitôt que la chaleur a atteint ce chiffre, il faut rentrer toutes les boîtes sous les taillis, afin qu’elles ne reçoivent qu’un soleil tamisé; c’est ici que je dois consigner les observations que j’ai faites à ce sujet.

Abbiamo parlato del freddo, passiamo al caldo. Ho dovuto constatare che il sole non va bene per i pulcini fintanto che il termometro, all’ombra, non indica 15 gradi centigradi sopra lo zero. Appena il caldo ha raggiunto questo valore, bisogna ritirare tutte le cassette sotto i boschi cedui, affinché ricevano solamente un sole smorzato. È qui che devo riferire le osservazioni che ho fatto a questo proposito.

Le terrain d’élevage dont j’ai donné le plan doit être couvert d’un bois taillis ou de nombreux arbres à fruit, afin que le soleil n’y arrive que par petites places.

Il terreno di allevamento del quale ho dato lo schema deve essere coperto da un bosco ceduo o da numerosi alberi da frutto, affinché il sole vi giunga solo in spazi ridotti.

Si la chaleur, même très-forte, est bonne pour la volaille, l’ombre portée par les arbres n’est pas moins utile, et l’on pourrait s’en convaincre si l’on avait vu la différence incroyable de poids, de vigueur, de précocité, existant entre des poulets venus de mêmes producteurs et élevés à la même époque, les uns dans un lieu boisé, les autres dans un terrain découvert. J’ai mis, dans des bois taillis d’une dizaine d’hectares, une vingtaine de grandes boîtes à élevage qu’on vient ouvrir tous les matins à six, sept, huit ou neuf heures, suivant l’état de l’atmosphère et suivant la saison.

Se il caldo, anche molto intenso, va bene per il pollame, l’ombra fornita dagli alberi non è meno utile, e si potrebbe convincersene se si fosse osservata l’incredibile differenza di peso, di vigoria, di precocità, esistente tra pulcini provenienti dagli stessi produttori e allevati nello stesso periodo, gli uni in un posto boscoso, gli altri in un terreno scoperto. In boschi cedui di una decina di ettari ho messo una ventina di grandi cassette d’allevamento che vengono aperte ogni mattina alle 6, alle 7, alle 8 o alle 9 a seconda della situazione atmosferica e della stagione.

[308] Chaque boîte est enfermée dans un parc grossier de six ou huit pieds carrés et de quatre pieds de haut. La poule et la couvée, en sortant, comme je l’ai dit, de la boîte Gérard, sont placées dans une grande boîte, où elles restent deux jours, la poule dans son compartiment derrière le grillage, et les poussins allant et venant dans le petit parc.

Ogni cassetta è rinchiusa in un parco di circa 6 o 8 piedi quadrati e di 4 piedi di altezza. La chioccia e la covata, tolte, come ho detto, dalla cassetta Gérard, vengono messe in una cassetta grande, dove restano due giorni, la chioccia nel suo scompartimento dietro la griglia e i pulcini che vanno e vengono nel piccolo parco.

Au bout des deux jours, la poule est lâchée dans le petit parc avec ses poussins, et, deux autres jours après, le petit parc est ouvert au moyen d’un petite porte à trappe de la largeur suffisante pour donner passage à une volaille seulement. Toute la famille sort bientôt, et ne s’aventure d’abord pas au loin; mais, au bout de quelques jours, elle parcourt en tous sens l’étendue des bois, se rencontrant impunément avec les autres couvées, car l’espace et la liberté leur ôte ordinairement toute envie de se chercher querelle. On éloigne les parcs autant que possible les uns des autres, afin que chaque couvée reconnaisse bien son logis, et il n’arrive jamais que chacun rentre ailleurs que chez soi, même après le sevrage.

Al termine di due giorni la chioccia è lasciata andare nel piccolo parco coi suoi pulcini e, dopo altri due giorni, il piccolo parco viene aperto per mezzo di una porticina a ribalta della larghezza sufficiente a dare passaggio a un solo volatile. Tutta la famiglia esce in breve tempo e non si avventura subito lontano; ma, nel giro di qualche giorno, percorre in ogni direzione la distesa del bosco, incontrandosi senza danno con le altre covate, perché lo spazio e la libertà abitualmente impedisce loro ogni motivo di litigio. Si distanziano i parcheggi per quanto possibile gli uni dagli altri, affinché ogni covata riconosca bene il suo alloggiamento, e non succede mai che ciascuno non rientri in casa sua, anche dopo lo svezzamento.

On donne à boire et à manger le matin et le soir, dans la boîte à élevage. Tous les jours, le matin, on a soin d’ouvrir et de nettoyer, le soir de renfermer la porte de la boîte et celle du parc. Il faut, bien entendu, que les bois où l’on abandonne les élèves soient clos et préservés par quelques chiens des renards et autres animaux malfaisants. Cette condition peut se trouver dans tous les parcs réservés, petits ou grands. C’est là et c’est de cette façon que les propriétaires riches devraient élever la volaille.

Si dà da bere e da mangiare al mattino e alla sera nella cassetta d’allevamento. Ogni giorno, al mattino, si ha cura di aprire e pulire, alla sera di chiudere la porta della cassetta e quella del recinto. Bisogna, ben inteso, che il bosco dove li si lascia, gli allievi vengano rinchiusi e tutelati da alcuni cani dalle volpi e da altri animali nocivi. Questa condizione può crearsi in tutti i parcheggi riservati, piccoli o grandi. È là e in questo modo che i proprietari facoltosi dovrebbero allevare il pollame.

On ne saurait imaginer quels beaux élèves on peut faire, et quel goût excellent acquièrent des animaux vivant en quelque sorte dans les mêmes conditions que le gibier, nourris d’insectes, de plantes aromatiques, et, de plus, ne consommant pas la moitié de la nourriture ordinaire qu’on est forcé de donner à des animaux reclus.

Non si saprebbe immaginare quali begli allievi si possono creare e quale eccellente sapore acquisiscono degli animali che vivono in qualche modo nelle stesse condizioni della selvaggina, nutriti di insetti, di piante aromatiche, e inoltre, che non consumano la metà del nutrimento abituale che si è obbligati a dare a degli animali rinchiusi.

On voit, pendant la grande chaleur de midi, les poulets faisant la sieste par groupes, à l’ombre épaisse des buissons, après avoir, pendant la fraîcheur du matin, dévoré les nombreux insectes qu’ils recherchent avec une activité sans égale.

Durante il grande caldo di mezzogiorno si vedono i pulcini fare la siesta a gruppi, all’ombra densa dei cespugli, dopo aver divorato, durante il fresco del mattino, i numerosi insetti che cercano con un’attività senza pari.

En résumé, les animaux élevés ainsi atteignent leur volume dans [309] les deux tiers du temps ordinaire, coûtent moitié moins cher, et fournissent un manger succulent.

Riassumendo: gli animali allevati in tale modo raggiungono la loro stazza nel giro di due terzi del tempo abituale, costano la metà e forniscono un  cibo succulento.

Il n’y a pas pour moi le moindre doute que ces résultats ne soient essentiellement dus à la liberté, à la nourriture riche trouvée dans les bois, et surtout à la modification de la chaleur solaire par l’ombre portée des feuillages.

Secondo me non c’è il minimo dubbio che questi risultati non siano essenzialmente dovuti alla libertà, al ricco nutrimento trovato nei boschi, e soprattutto alla modifica del calore solare grazie all’ombra fornita dalle fronde.