Lessico


Marcello Empirico

  

Medico oriundo della Gallia del IV-V secolo dC. Fu a Roma magister officiorum della casa imperiale con Teodosio I († 395) poi con Arcadio († 408). Fu autore di un’opera di notevole interesse nella quale sono descritti i farmaci e le magie, pubblicato nel 1536 con il titolo De medicamentis empiricis, physicis ac rationalibus liber, in 36 capitoli.

Marcellus Empiricus

Marcellus Empiricus was a Latin medical writer from Burdigala in Roman Gaul (now Bordeaux, France), in the 5th century AD. He wrote De medicamentis ("On medicines"). Its contents are influenced by De medicina Plinii (an anonymous 4th century handbook of medical recipes based upon Pliny the Elder, Natural History books 20-32) but also contain herbal and magical material of local and Celtic origin. It seems likely that Marcellus himself was a physician.

Marcellus Empiricus

Malgré les antiques privilèges confirmés et renouvelés par Constantin et ses successeurs en faveur des médecins, de leurs femmes et de leurs enfants, les bons médecins étaient rares au ive siècle. De tout temps les astrologues et les magiciens avaient disputé aux maîtres de la science la confiance des malades et le droit de les guérir: peu à peu, en dépit d'Hippocrate et de Galien, en dépit des railleries de tous les hommes sages et éclairés, leur empire s'était affermi; la plupart des médecins eux-mêmes, on peut le croire, pour combattre ou pour détruire une concurrence nuisible, ou pour s'épargner des études plus difficiles, se contentaient de suivre la routine de l'empirisme ; et telle fut à la fin la puissance des traitements par sortilèges et des opérations magiques sur l'esprit des populations et des princes mêmes, que Constantin, en 321, les affranchissait de toutes poursuites. C'était mettre l'art de guérir à la portée de bien du monde. Constance et Valentinien, moins débonnaires, punirent de mort l'emploi de ces pratiques superstitieuses réprouvées par le christianisme. « Mais, dit Tillemont, il y a des choses que les lois divines et ecclésiastiques condamnent, et que les civiles peuvent tolérer pour ne pas faire trop de coupables. » Et d'ailleurs, à défaut de médecins instruits et expérimentés, force était bien de laisser chacun essayer de se guérir à sa guise. De là l'origine de ces recueils de recettes médicales composés en vers et en prose par des hommes à peu près étrangers à l'ait de guérir, mais recommandâmes par leurs connaissances et leurs lumières, tels que Siburius, préfet du prétoire en 379, ami de Symmaque et de Libanais, Eutrope l'historien, lié aussi avec Symmaque, Marcellus et quelques autres.

Marcellus, surnommé l'Empirique, naquit vers le milieu du IVe siècle, à Bordeaux peut-être ou à Bazas, mais bien certainement dans la Gaule. L'histoire de ses premières années est demeurée inconnue. A l'exemple de son compatriote Julius Ausonius, qu'il s'était sans doute proposé pour modèle, cet homme, dont Libanius vante les qualités de l'âme non moins que le savoir, et que Suidas appelle « un monde de toute sorte de vertus, ou, pour mieux dire, une vertu vivante, » semble ne s'être adonné à l'étude de la médecine que pour le plaisir d'être utile, et non dans l'intérêt de sa fortune ou de son ambition. Comme il ne faisait pas profession de médecin, qu'il n'en accepta pas le nom, dont il était digne pourtant et qu'on lui donna plus tard, la première moitié de sa vie, partagée entre le travail et les soins qu'il prodiguait sans éclat, s'écoula dans une modeste obscurité. Mais à la fin, son habileté, ses succès nombreux firent du bruit dans le monde: les services qu'il rendit, dans plusieurs maladies graves, à quelques familles considérables par leur opulence ou leur crédit, attirèrent sur lui, non moins que la renommée de son mérite et de sa probité, les regards de l'empereur. Appelé à la cour de Théodose, il fut nommé maître des offices, et il exerçait encore cette charge en 395, la première année du règne d'Arcadius. Mais l'eunuque Eutrope, qui, selon l'expression de Zosime, « dominait cet empereur comme une bête, » déposséda Marcellus de cet emploi, pour le donner à l'Espagnol Osius, son favori, dont Claudien a tracé un si plaisant portrait. Dépouillé de ses honneurs, Marcellus reprit l'exercice de la médecine; et quelques années après, parvenu à une extrême vieillesse, il rédigea, sous le règne de Théodose II, au commencement du Ve siècle, son traité de Medicamentis, c'est une liste de tous les remèdes qu'il avait pu recueillir dans ses lectures et dans le cours de ses voyages. Les médecins modernes se sont beaucoup moqué de ces remèdes, bien ridicules sans doute pour la plupart, et qui ne devaient leur efficacité qu'au hasard ou à la confiance inspirée par le médecin à ses malades: car il faut croire qu'il en était alors comme aujourd'hui, où c'est souvent encore la foi qui sauve. Quoi qu'il en soit, il est prouvé que Marcellus obtenait de ses traitements d'heureux résultats, et le noble but qu'il se proposait en composant son recueil mérite plutôt des éloges que des railleries. Car ce n'était point par une vaine ambition de gloire scientifique ou littéraire qu'il écrivait ce traité. Après une longue vie consacrée à bien faire, il voulut, avant de mourir, laisser à ses enfants, qu'il n'avait eus que dans un âge assez avancé, et qu'il n'avait pas le temps de former à ses leçons, le secret de continuer ses bonnes œuvres et les moyens d'imiter son exemple. Il faut lire l'épître dédicatoire qu'il leur adresse: la sagesse de ses conseils, l'esprit de bienveillance et de charité toute chrétienne qui respire dans cette belle page, donneront, je crois, une heureuse idée de son caractère: et, si la médecine était mauvaise et prêtait à rire, on reconnaîtra, du moins, que le médecin valait mieux qu'elle, et qu'il avait droit à l'estime des hommes et au respect de la critique.

marcellus, v. i.,
ex-mag.
offic.theodosii sen.
filiis suis salutem dicit.

marcellus, personnage illustre,
ex-maitre des offices de theodose l'ancien,
a ses fils, salut.

Sequutus opera studiosorum vivorum, qui licet alieni fuerint ab institutione medicinae, tamen ejusmodi causis curas nobiles intulerunt, libellum hunc de empiricis quanta potui solertia diligentiaque conscripsi, remediorum physicorum sive rationabilium confectio-nibus et annotationibus fartum undeunde collectis. Nam si quid unquam congruum sanitati curationique hominum vel ab aliis comperi, vel ipse usu approbavi, vel legendo cognovi, id sparsum inconditumque collegi, et in unum corpus (quasi disjecta et lacera AEsculapius Virbii membra) composui. Nec solum veteres medicinae artis authores Latino duntaxat sermone perscriptos (cui rei operam uterque Plinius, et Apuleius, et Celsus, et Apollinaris, ac Designatianus, aliique nonnulli etiam proximo tempore inlustres honoribus viri, cives ac majores nostri, Siburius, Eutropius, atque Ausonius, commodarunt) lectione scrutatus sum, sed etiam ab agrestibus et plebeiis remedia fortuite atque simplicia, quae experimentis probaverant, didici. Quorum vobis copiam labore nostro vigiliaque faciendam, filii duicissimi, pro necessitate infirmitatis humanae, piissimum duxi : orans primum divinam  misericordiam  ne vobis vestrisque experiendi hujus libelli necessitas ulla nascatur : tum si qua fuerit prospiciendae salutis et tuendae valetudinis causa, gratulemini super hac re labori studioque nostro, quod vobis, absque medici intercessione, opem necessariam curationemque praestabit. Cujus scientiae beneficia, vice mutua charitatis humanae, cura omnibus infirmis amicis, notis ignotisque, immo vero cum advenis magis et pauperculis communicare debetis : quia et Deo acceptior et homini laudabilior misericordia quae aegro hospiti ac peregrino egenoque defertur. Moneo sane, si qua fuerint paranda medicamina, ne absque medico aut incuriosius componantur, aut indiligenter habeantur. Nam licet attentissime species et mensuras specierum remediis quibusque adscripsero, et ipsarum mensurarum notas, vel ponderum qualitates secundum Graecam traditionem et medicorum veterum consuetudinem seorsum libello huic inseruero, et non solum Romana, sed etiam Graia expositione digessero, tamen e re est ut haec eadem cum peritioribus conferantur, ac saepius retractentur, et quae confecta fuerint vel parata medicamina sub signaculis semper habeantur, ne aut casus incidat, aut malignitas alicujus obrepat : quae benevole et sincere parata corrumpat, sitque de remedio venenum, et de salubritate perni-cies, culpeturque medicina, quum peccarit incuria. In summa me haec benigne parasse, et tamen super iis monuisse sufficiet, vos perinde sanitati vestrœ atque opinioni meae consuluisse conveniet. Epistolas quoque eorum quorum studium aemulatum me esse scripsi, huic operi, ne quid deesset, adjeci, quarum lectio et incitare vos ad necessariam cognitionem, et instruere potent ad salutem. Versiculis quoque lusimus migmatum et specierum digestione compositis. Non quod sit dignum aliquid in carmine, sed ut lectorem scrutatoremque hujus opens et poema pelliciat, et exoptatio blanda conciliet : quod opusculum in infima parte hujus codicis collocavi, et ut sermone nostro opera haec solertia nostra compositac claudantur, et nugas nostras multiplex foliorum celet objectus.

Imitant l'exemple de ces hommes zélés, qui, bien qu'étrangers aux règles de la médecine, ont néanmoins porté de ce côté leurs nobles sollicitudes, j'ai écrit, d'après les empiriques, avec l'exactitude et le soin dont je suis capable, ce livre qui renferme des préparations de remèdes physiques ou fondés sur le raisonnement et des observations recueillies de part et d'autre. Car toutes les recettes utiles à la santé comme à la guérison des hommes, qui m'ont été enseignées par d'autres, ou dont l'efficacité m'a été démontrée par l'expérience, ou que mes lectures m'ont fait connaître, toutes ces notes éparses et détachées, je les ai recueillies, et, comme Esculape les membres déchirés et dispersés de Virbius, je les ai rassemblées en un seul corps. Outre les anciens traités sur l'art de guérir, écrits seulement en latin, tels que les ouvrages des deux Pline, d'Apulée, de Celse, d'Apollinaris, de Désignatianus, et de quelques autres plus voisins de notre époque, personnages illustrés par les honneurs, nos concitoyens et nos ancêtres, tels que Siburius, Eutropius et Ausonius, que j'ai consultés et mis à profit; les paysans et les gens du peuple m'ont appris encore plusieurs remèdes simples et dus au hasard, mais éprouvés par l'expérience. Je me suis fait un pieux devoir, car je connais les besoins de l'infirmité humaine, fils bien-aimés, d'employer mon travail et mes veilles à vous transmettre ces instructions; et je prie avant tout la miséricorde divine que vous ne sentiez jamais la nécessité, pour vous ou pour les vôtres, de recourir à ce recueil ; mais que pourtant, si vous vous trouviez forcés de pourvoir à votre conservation et d'affermir votre santé, vous rendiez grâce alors à mon travail, à mon zèle, qui vous procurera, sans l'intervention du médecin, les secours nécessaires et la guérison. Ces bienfaits de la science, vous devez, par un sentiment d'amour réciproque et de charité humaine, les communiquer à tous les malades, amis, connus ou inconnus, et surtout aux étrangers et aux pauvres, parce que l'assistance qu’on prête à un hôte malade, à l'étranger, à l'indigent, est plus agréable à Dieu et plus honorable aux yeux des hommes. Je vous recommande expressément, quand vous aurez des remèdes à préparer, de ne point les composer sans appeler un médecin, de peur de négligence ou de légèreté. Car, bien que j’aie désigné avec la plus grande attention la nature des drogues et leur dose pour chaque remède; bien que j'aie placé en tête de ce livre les signes des mesures et la valeur des poids d'après la tradition des Grecs et la pratique des anciens médecins, et que j’aie donné cette explication non seulement, en latin, mais en grec, néanmoins il est important que ces mesures soient vérifiées par de plus habiles et souvent corrigées, et que les remèdes, une fois composés ou préparés, soient toujours tenus cachetés : car un accident imprévu ou les efforts secrets de la malveillance pourraient altérer ces préparations bienfaisantes et régulières, faire du remède un poison, d'un mélange salutaire une combinaison mortelle, et on accuserait la médecine, quand la prudence seule aurait été en défaut. En résumé, la composition de mes recettes est bonne, mais j'ai dû vous avertir; que cela suffise : c'est à vous de songer à votre santé et à mes recommandations. J’ai ajouté à cet ouvrage, pour qu’il fut complet, les lettres de ceux dont le zèle a servi d'exemple, comme je l'écrivais tout à l'heure : leur lecture pourra vous donner du goût pour une science nécessaire, et des ressources pour votre conservation. Je me suis amusé aussi a présenter par ordre, en quelques vers, la liste des mixtions et des substances. Ce n'est pas que les vers prêtent quelque valeur au sujet; mais le lecteur qui consultera cet ouvrage se laissera charmer par la poésie et séduire par mes souhaits pour son bonheur. J'ai placé cet opuscule à la fin de ce livre, pour cIore, par un écrit de ma facon; ce recueil rédigé par mes soins, et en même temps, pour que les nombreux feuillets qui le recouvrent cachent aux yeux cet enfantillage.

Louis Baudet
1845

Dictionnaire historique
de la médecine ancienne et moderne

par Nicolas François Joseph Eloy
Mons – 1778